Hell's where I was raised { Billy

Aujourd’hui Billy et Steve n’étaient pas de repos et s’étaient donc levés assez tôt afin de se préparer à aller au taf. En général le brun commençant plus tôt que son petit ami se levait avant lui, mais aujourd’hui leurs horaires leur avaient permis de sortir du lit en même temps. Ils en avaient donc profité pour prendre une douche ensemble puisqu’ils adorent faire ça quand ils le peuvent. Ayant un peu de marge devant eux, ils n’avaient pas fait que se laver puisque ça s’était transformé en moment câlin coquin. Chose peu étonnante avec les deux garçons puisqu’ils ne ratent pas une occasion pour faire l’amour et se prouver qu’ils s’aiment de cette manière.

Après ce moment des plus délicieux, le petit couple était donc sorti de la cabine de douche, se séchant mutuellement tout en riant puisqu’ils étaient tout simplement heureux et qu’il n’y avait aucune ombre au tableau. Une fois bien sec, Hargrove s’habilla en enfilant donc un bon vieux jean ainsi qu’une chemise légèrement ouverte. Eh oui même en 2021 il garde le même style qu’il avait dans les années 80, même si évidemment les fringues ne sont pas tout à fait pareilles qu’à l’époque. Cependant on reconnaît bien la marque de fabrique du blond malgré tout.

Le temps qu’il se parfume et se coiffe correctement, le vendeur était sorti en premier de la salle de bains. Visiblement le Californien est moins rapide que son copain pour se préparer. Après tout même s’il n’en a pas forcément l’air, le rebelle a toujours pris grand soin de se faire beau et d’être impeccable quand il sort que ce soit pour aller au boulot ou ailleurs. Tandis qu’il venait de quitter la salle de bains, le bad boy fronça les sourcils en entendant sonner à la porte. Sérieusement qui pouvait se pointer à cette heure-là, de bon matin ? En arrivant dans le couloir il entendit son petit copain parler avec quelqu’un, souhaitant savoir de qui il s’agissait il pressa le pas et put remarquer le jeune Henderson. Du moment que ce n’était que lui ça pouvait aller. Si ça avait été le sorcier, nul doute que le blondinet aurait râlé. « Écoutes Steve, il faut que je parle à Hargrove c’est urgent. » OK là il avait vraiment entendu le môme dire son nom ? Alors qu’il allait se diriger vers la cuisine pour se faire un café, il bifurqua pour se rendre dans l’entrée. « J’suis là gamin, qu’est-ce que tu me veux ? » Demanda le maître-nageur en s’accoudant au mur. Il put remarquer le regard de l’ado haineux envers lui, mais il y avait autre chose derrière. Seulement pour le moment, il n’arrivait pas encore à déceler quoi. « Ok. Je voulais vous voir tous les deux et je préférais vous le dire en face que par téléphone… » Commença le bouclé alors que le blond l’observait en arquant un sourcil. « Eh ben vas-y, on t’écoute. Qu’est-ce que tu voulais nous dire ? » Le pressa-t-il puisqu’il n’avait pas non plus toute la sainte journée à lui accorder alors qu’il devait avaler un café avant de partir travailler. « Max a dormi chez moi cette nuit… » Hargrove fit de gros yeux ronds en regardant son interlocuteur, lui coupant la parole au passage. « Quoi ? Ma sœur a dormi chez toi ? » OK, il sentait les nerfs lui monter rien que d’imaginer qu’il avait pu se passer quelque chose entre eux. « C’est bon il s’est rien passé ! » Se défendit rapidement le bouclé. Billy plissa les yeux tout en regardant droit dans les yeux l’adolescent pour tenter de le déstabiliser puisqu’il avait du mal à croire à ça. « Admettons et ? Pourquoi tu viens nous parler de ça ? » Le lycéen soupira avant de reprendre la parole. « J’allais y venir avant que tu m’interrompes ! » Rétorqua-t-il alors que cette fois l’autre garçon croisait ses bras sur sa poitrine. « J’ai vu un gros bleu sur l’un de ses bras... Décidément ce matin Billy n'avait pas de patience puisqu'il l'arrêta. « Et comment t'as vu ça petit génie ? » L'interrogea le maître-nageur qui se montrait à présent de plus en plus soupçonneux. Ignorant complètement la remarque de ce dernier, Dusty continua sa phrase comme s'il n'avait rien entendu. « Elle a minimisé en disant que ce n’était rien, mais je suis pas con, j’ai bien compris qu’elle me cachait la vérité… » Encore une fois sans chercher à comprendre le rebelle lui coupa la parole. « Ok c’est bon ! » Pour le bad boy c’était clair et net que son paternel ne devait pas être innocent dans l’affaire. « File-moi juste l’adresse ! » Dit-il en cherchant ses godasses qu’il enfila en quatrième vitesse avant de se saisir de son gros blouson en cuir qu'il mit sur lui. Voyant que Dustin semblait comme en plein bug, il recommença. « L’adresse Henderson, maintenant ! » Apparemment le fait qu’il hausse un peu le ton fit réagir le châtain cette fois.

Dès que Billy entendit l’adresse, il tâcha de la mémoriser de tête puisqu’il n’avait pas le temps de tergiverser ni même de la noter sur son téléphone. Surtout qu’il n’avait pas encore ce réflexe-là. Harrington chercha à le retenir, mais c’était trop tard, le Californien ne songeait plus qu’à aller confronter son père, tant pis celui-ci découvrira en même temps qu’il n’est plus mort. Si Neil avait vraiment touché à Max, alors cette fois il était allé trop loin. Le blond attrapa les clés de sa caisse et descendit en vitesse les escaliers, pas le temps d’attendre que l’ascenseur se pointe. Il se hâta de sortir de l’immeuble et monta au volant de sa bagnole. Il démarra en trombe puis fila directement en direction du quartier que lui avait indiqué le jeune ami de son copain. Tout le long du trajet il se répéta l’adresse exacte, même s’il sentait la haine monter en lui au fur et à mesure qu’il se rapprochait de la destination où il souhaitait aller.

Après un certain temps, Hargrove se gara à l’arrache devant l’adresse qu’on lui avait donnée. Sans prendre le temps de récupérer ses clés et de verrouiller son véhicule, il descendit de là et courut jusqu’à la porte d’entrée. Il ne prit même pas la peine de toquer ou de sonner et s’engouffra à l’intérieur de la baraque qui n’était pas fermée à clé. « Neil ! T’es où espèce d’enfoiré ? » Là il n’en avait plus rien à foutre de lui manquer de respect. Elle était révolue l’époque où il le redoutait. D’autant plus que là il ne songeait qu’à protéger la petite rousse, alors il n’allait pas prendre de gants pour faire plaisir à son géniteur. Pour le moment aucune réaction, du coup Hargrove tendit l’oreille et ce qu’il entendit lui glaça le sang. Il reconnaîtrait entre mille le bruit des coups de ceinture, d’ailleurs ça lui colla un frisson lorsqu’il repensa à ce qu’il subissait par le passé. Pas le temps de s’apitoyer sur son sort, il se dirigea au son qu’il entendait et trouva justement son paternel en train de s’amuser à fouetter Maxine. Billy serra les dents et fonça droit vers eux, il attrapa au passage sa petite sœur et la força à se relever. « Max, sors d’ici ! Va à la voiture ! J’te laisse pas une minute de plus dans cette baraque de fous ! » Hors de question qu’il la laisse ici, si c’était pour qu’elle subisse le sort qu’il avait connu avant. Le vieux se trouva con en face de son fils, ce qui amusa beaucoup celui-ci. « Eh ouais j’suis plus mort ! » Lâcha-t-il en ricanant alors qu’il défiait du regard son paternel. « Mais. C’est pas possible ! On t’a enterré ! » Le blondinet haussa des épaules. « Et pourtant je suis bel et bien là et je n’ai plus peur de toi ! » Dit-il en lui crachant sa haine au visage alors qu’il le poussait violemment, le faisant tomber au passage. « Tu m’as pourri la vie, mais j’te laisserai pas en faire autant avec Max ! Je compte bien l’avoir sous ma responsabilité désormais et je m’en fous de ce que Susan et toi vous pensez ! Si elle est assez folle pour pas réagir et te laisser faire, eh bien sa fille sera bien mieux avec moi ! » Bien sûr c’était sans compter sur le fait que le père Hargrove n’allait pas laisser son fils sans essayer de lui infliger une correction, ni même le laisser partir avec sa belle-fille. Après tout que dira-t-il à sa femme quand elle rentrera et remarquera que sa fille chérie n’est plus à la maison ?

Billy se doutait que ce jour allait arriver, même s’il aurait préféré avoir tort. Oui, il aurait mille fois préféré que Max ne se soit pas trompée dans son raisonnement, mais malheureusement Neil était trop prévisible aux yeux du blond. Si bien que ce dernier n’avait plus qu’une idée en tête maintenant, arracher la rousse de ce foyer néfaste dans lequel elle vit encore à l’heure actuelle. C’était hors de question qu’elle traverse ce qu’Hargrove avait subi tant d’années à cause de son paternel. Il en avait beaucoup trop souffert et ne tenait pas à ce que Maxine vive ça elle aussi, puisqu’il savait trop bien ce que ça faisait et les séquelles que ça pouvait laisser derrière, qu’elles soient physiques ou psychologiques.

Le Californien était entré en trombe dans la nouvelle demeure de son géniteur, bien résolu à en découdre avec lui. Quitte à en venir aux mains, ça ne le dérangerait pas puisqu’il n’a plus aucune estime pour lui et qu’il lui en a bien fait baver par le passé. Là, seule la protection de la jeune Mayfield compte aux yeux de son demi-frère, le reste n’a pas d’importance. Si bien qu’une fois dans le salon, le maître-nageur se plaça entre Neil et Maxine, puis demanda à celle-ci de partir et de se rendre dans sa voiture. Il tourna un instant le regard vers elle et secoua la tête. « Non ! Va-t’en pendant que je l’occupe ! » Eh oui là c’était son but de capter son attention, afin que la petite rousse puisse quitter la maison sans souci. Alors que le père Hargrove semble surpris de voir le bad boy, celui-ci n’a pas envie de lui donner des explications. De toute façon il n’en avait pas vraiment, puis là il ne voulait même pas parler de ça. Le rebelle poussa son paternel et lui exposa son point de vue, ce qu’il comptait faire, se fichant bien de l’avis de son père ou de la mère de sa demi-sœur.

Lorsque le plus âgé des Hargrove balança une vacherie à son fils, celui-ci se mit à rire. « Je t’emmerde ! Si j’ai été mal élevé c’est que de ta faute ! » Après tout il n’avait pas tout à fait tort, s’il avait été plus que con par le passé, c’était dû à l’éducation que Neil lui avait donnée. « Ferme ta grande gueule Neil ! T’as pas le droit de me parler d’elle ! » Gueula-t-il un grand coup en essayant de le pousser avec son pied – alors que le père était toujours au sol – sauf que la main de Max sur le bras de Billy le fit s’arrêter. « Je suis sûr que tu l’as menacée et que t’as fait des magouilles pour avoir ma garde ! Puis si elle est partie, c’est à cause des coups que tu lui donnais et de ta jalousie plus que maladive. Pas à cause de moi ! » Eh oui il se souvient parfaitement de leur dernière dispute avant que la blonde ne quitte le domicile familial, complètement à bout. Tout comme le blondinet commençait à l’être là. Pour le moment, il essayait de se calmer pour sa petite sœur, mais son regard était noir, rempli de haine alors que le blond observait son géniteur. « Mais putain tais-toi si t’as rien de mieux à me sortir que de la merde ! » Lui balança-t-il alors que l’autre se relevait. La mort n’avait pas voulu de lui ? Ben si c’était vrai, tant mieux dans un sens parce que ça l’arrangeait bien d’être de nouveau vivant. Le rebelle tourna le regard vers la jeune Mayfield et secoua la tête. « Pourquoi t’es encore là ? Je t’ai demandé d’aller dans ma bagnole Max. Allez, vas-y ! T’occupes pas de moi ! » Le bougre profita de ce moment d’inattention de la part du bad boy pour l’attraper et le plaquer contre le mur en lui assénant un coup de poing. Le Californien se mit à rire nerveusement. « C’est tellement lâche d’attendre que je regarde ailleurs pour t’en prendre à moi, mais ça m’étonne même pas ! Vas-y continue ! » Il n’en avait plus rien à foutre désormais, il était bien trop habitué à recevoir ses coups, puis du moment qu’il fichait la paix à Maxine, c’était tout ce qui importait au bad boy.

Manque de bol, Max la têtue se pointa près d’eux et attira l’attention de son beau-père qui la poussa. Le blond grogna, pas content de voir ça. « Laisse-la tranquille et occupe-toi plutôt de mon cas ! » Dit-il afin que son paternel tourne la tête vers lui et ne se préoccupe plus de l’adolescente. Lorsqu’enfin le vieux l’observa, Billy lui asséna un coup de pied bien placé afin de ne plus être sous son emprise. Ce qui fonctionna à merveille puisque le brun lâcha son fils en se tenant au niveau des parties intimes. « C’est tout ce que t’as en stock morveux ? » Qu'il dit en se fichant de sa poire. « Non c’était que le début ça ! » Répliqua le maître-nageur avec un sourire sadique avant de se rapprocher et d’enchaîner plusieurs coups de poing jusqu’à coincer son partenaire de combat contre une bibliothèque, faisant tomber les livres au sol au passage. Le jeune Hargrove le poussa ensuite violemment contre la table du salon et attrapa un vase qui se trouvait sur celle-ci. Il claqua l'objet plein et lourd contre la tête de son aîné, ce qui le déstabilisa un peu, mais il se rattrapa à la table avant de tomber. Il fonça ensuite sur son fils et l’envoya valdinguer sur la table basse en verre qui se brisa à cause du choc. Le Californien grimaça un peu, mais ne chercha pas à comprendre s’il était blessé ou même s’il avait mal. Il se releva aussitôt, bien décidé à continuer à mettre une raclée à son géniteur. Ce fut au tour du blondinet de foncer et pousser avec toute sa force pour faire basculer son ennemi, qui tomba à la renverse. Dans la foulée le rebelle se plaça au-dessus de lui et se mit à le frapper de toutes ses forces, enchaînant les coups de poing sans plus s’arrêter tant il est animé par la haine qu’il ressent pour cette raclure. En fait il est à peu de choses près dans le même état que lorsqu’il s’en était pris à Steve à Hawkins, sauf que là c’est encore pire. Surtout que mine de rien son père tient bien le choc.

Le bad boy était tellement à fond qu’il n’avait même pas entendu le cri de Maxine qui était de retour dans la pièce. Ce ne fut que lorsqu’il entendit une détonation que le demi-frère de celle-ci se mit à réagir. Il se tourna dans la direction du bruit et la regarda avec de grands yeux. « Mais qu’est-ce tu fous avec ça ? C’est pas un jouet bordel ! Lâche ça Max ! » Enfin bon il se releva tout de même et lança un regard noir à l’homme à terre et lui mit un dernier coup de pied avant de s’éloigner de lui, sans toutefois le quitter du regard puisqu’il ne comptait pas lui tourner le dos. Il recula donc lentement, mais sûrement jusqu’à la rousse. « Bon, maintenant, allons chercher tes affaires. » Dit-il doucement en l’attrapant gentiment par le bras. « Puis file-moi ça ! » Lança-t-il en désignant du regard le flingue qu’elle avait dans les mains. Comme ça si jamais Neil déconnait, il pourrait le menacer avec pendant que sa sœur se préparerait un sac ou deux pour pouvoir ensuite partir avec lui.

Hargrove était venu jusqu’ici dans l’unique but de récupérer sa petite sœur pour l’emmener avec lui. Hors de question qu’elle reste plus longtemps auprès de Neil. Encore moins maintenant qu’il avait surpris celui-ci en train de s’en prendre à la rousse. Eh oui, le bad boy avait pris sur lui pour se pointer jusque-là et faire face à son paternel. S’il n’y avait pas eu Max en danger, clairement il ne serait pas venu se confronter à son géniteur qui était mort à ses yeux. Le blondinet serra les dents lorsque sa demi-sœur refusa de l’écouter. « Putain ce que t’es bornée quand tu t’y mets ! » Oui bon OK, il était vraiment mal placé pour dire ça puisqu’il n’est pas franchement mieux qu’elle, voire même pire. Mais là il voulait juste la protéger, alors pourquoi elle ne faisait pas ce qu’il lui demandait ?

Puisque la jeune Mayfield ne voulait pas décamper, le maître-nageur n’avait plus d’autres choix que de retenir l’attention du père Hargrove. Qu’il s’en prenne à lui, ce n’était pas bien grave puisqu’il avait l’habitude depuis tout petit. Donc une fois de plus, ça n’allait plus rien changer à l’affaire. À moins que ça rouvre d’anciennes plaies psychologiques et joue sur son mental ? Ce qui ne serait pas impossible, surtout quand on sait que le Californien a encore des traumatismes bien enfouis en lui et qu’il essaie de ne rien montrer à personne, pas même à son petit ami. Une bagarre avait donc éclaté entre le fils et le père. Au départ, c’était ce dernier qui avait le dessus sur le plus jeune, sauf que la situation s’était inversée puisque Billy était dans une sorte de transe et n’arrêtait plus de donner des coups au chef de famille. Sans doute qu’il lui faisait payer toutes ces années où il l’avait battu juste pour son propre plaisir. Si Maxine n’avait pas utilisé un flingue pour tirer dans le plafond, pas impossible que son aîné serait encore en train de frapper l’autre homme. Au moins, grâce à ce coup de feu, le rebelle avait arrêté et reprit ses esprits. Le nageur-sauveteur se mit à rire à ce que venait de lui dire sa demi-sœur. « Si tu veux mon avis, ça serait pas une grosse perte ! » En tout pas à ses yeux vu tout le mal qu’il lui avait fait, puis là c’était la rage et la colère qui parlaient puisqu’il ne pensait même pas au fait que Max puisse s’inquiéter pour lui. Néanmoins, il se releva et après un dernier coup de pied, en marche arrière le jeune homme avait rejoint celle qu’il considère comme sa sœur.

De retour auprès de la plus jeune, le grand frère prit son rôle à cœur et lui réclama le pistolet puisqu’il n’aimait pas la savoir avec ça dans les mains. Alors autant que ce soit lui qui l’ait, même si c’était la première fois qu’il en tenait un et que ça lui faisait un peu bizarre. Il le garda donc à la main pendant que la petite rousse s’en allait sûrement dans sa chambre chercher ses affaires comme il lui avait demandé de le faire. Quant à lui, il resta dans l’entrée du salon et ne lâcha pas du regard Neil qui restait couché sur le sol. Sans doute qu’il devait être assommé vu tous les coups qu’il s’était mangé. « Si t’as besoin d’aide Max tu me le dis ! » Brailla Hargrove afin qu’elle l’entende de là où elle était. Apparemment, l’ado n’avait pas eu besoin de lui puisque quelques instants après elle déboula avec plusieurs sacs. Le bad boy en attrapa pour la soulager puis libéra son autre main en balançant le flingue par terre non loin de Neil. Franchement s’il pouvait être pris de remords et se tirer une balle, ça arrangerait bien du monde, pensa son fils en le regardant une dernière fois. « Ouais, cassons-nous de là ! » Le blond fit signe à sa cadette de passer devant lui, puisqu’il préférait rester derrière juste au cas où son paternel reviendrait à lui et les suivrait. Une fois qu’ils furent dehors, il claqua la porte de la maison puis au pas de course se rendit jusqu’à sa voiture et ouvrit le coffre pour y glisser à l’intérieur les sacs de sa frangine.

Ensuite, le duo monta à l’intérieur de la caisse du plus vieux. Heureusement pour lui, personne ne la lui avait volée. Surtout qu’il n’avait même pas pris la peine de la fermer à clé avant de rentrer comme un fou dans la maison de son géniteur. Le blondinet s’attacha et ouvrit sa vitre. Il avait besoin de prendre l’air et surtout de se griller une bonne clope pour calmer ses nerfs. Il alluma donc une cigarette après avoir démarré sa bagnole, puis il alluma son autoradio et monta le son puisqu’il avait besoin de se vider la tête de cette façon. Le Californien jeta un œil vers sa petite sœur avant de prendre la route. « Ça va ? Il t’a pas trop fait mal ? » Eh oui, forcément il s’inquiétait un peu de savoir comment la petite rousse se sentait, aussi bien physiquement que mentalement. En attendant qu’elle lui réponde, le conducteur tira une bouffée afin d’avoir sa dose de nicotine qui l’aidera sûrement à se détendre au moins un peu. Sentant un truc le picoter et le gratter, le conducteur fronça légèrement les sourcils. Il ne pouvait pas y jeter un œil puisqu’il était en train de rouler et donc devait faire gaffe. « Max tu veux bien regarder sous ma chemise, de ton côté s’il y a pas quelque chose ? Je ressens une gêne. » Le pauvre à cause de l’adrénaline ne s’était même pas rendu compte qu’un ou plusieurs bouts de verre s’étaient fichés dans sa peau lorsque la table basse s’était cassée durant la bagarre. Le rebelle essayait de rester concentré sur la route, même s’il sentait vraiment une sensation désagréable. « C’était la première fois qu’il levait la main sur toi ou ça fait un moment que ça dure ? » Ben oui, il fallait qu’il sache. Il lui avait pourtant demandé de le prévenir si un jour Neil venait à la frapper. Donc oui, il voudrait vraiment savoir si elle l’avait écouté ou si délibérément elle avait choisi de ne pas l’avertir de ce qui se passait.

Une bagarre avait éclaté entre les deux Hargrove. C’était à prévoir puisque Billy avait vu rouge dès lors qu’il avait compris que sa demi-sœur était en danger. Donc, forcément avec sa colère, il s’en était donné à cœur joie pour frapper Neil et lui filer la correction qu’il méritait. Si Max n’était pas intervenue d’ailleurs, le blondinet serait probablement encore en train de passer ses nerfs sur son géniteur. Par contre, la rouquine venait de lui ouvrir les yeux sur un truc auquel le Californien n’avait pas pensé. À croire que sa frangine se faisait vraiment du souci pour lui, ce qui le touchait même s’il ne le montrait pas. « Non, j’ai pas vraiment envie d’aller en taule pour sa sale gueule ! De toute façon, il n’aura jamais les couilles d’aller chez les flics ! » Du moins, c’était ce qu’il espérait. Il aurait peut-être dû ne pas se battre avec son paternel, mais n’y avait tout simplement pas réfléchi sous le coup de l’énervement. De toute façon, il n’aurait sans doute pas pu empêcher cela, puisque s’il n’en était pas venu aux mains, le père Hargrove l’aurait fait sans hésiter lui.

Prenant conscience du fait qu’il pourrait perdre gros, le blond croisait vraiment les doigts pour ne pas avoir à se retrouver derrière les barreaux tout ça parce qu’il avait laissé son côté impulsif prendre le dessus face à son père. Le bad boy avait surveillé celui-ci le temps que sa frangine prépare ses affaires puis ils avaient quitté cette maison de malheur et étaient montés dans la voiture du maître-nageur, après avoir mis les sacs de la jeune Mayfield dans le coffre. Le rebelle une fois installé et attaché avait démarré sa voiture, son poste radio et commençait à fumer une clope avant de s’intéresser à sa passagère en lui demandant si elle ne douillait pas trop suite aux coups qu’elle avait pris. Lui ne connaissait que trop bien la douleur pour avoir été battu un bon paquet de fois par Neil. Le Californien quitta le quartier et prit la route en direction de Brooklyn où il vit. À la réponse de la rouquine, le blond tourna la tête vers elle avec un air sceptique. « Tu peux me le dire si c’est pas le cas ! » En effet, il préférerait le savoir, parce que si besoin, il pouvait l’emmener voir un médecin ou aux urgences suivant la gravité. En croisant le regard de l’ado, le blondinet arqua un sourcil en la voyant grimacer. Était-ce parce qu’elle avait mal ou à cause de ce qu’elle voyait sous la chemise de son demi-frère ? D’ailleurs peut-être que lui aussi aura besoin de voir un toubib vu ce que sa petite sœur vient de lui dire. « Merde ! Fait chier ! » Râla le conducteur qui se rappelait que les bouts de verre devaient provenir de la table basse qui s’était brisée sous son poids et celui de son paternel durant la bataille. Il réfléchit ensuite à ce que lui avait dit Maxine tout en tirant une latte sur sa cigarette avant de recracher la fumée par la fenêtre en soupirant. « Si c’est vraiment gros, vaut peut-être mieux qu’on s’en occupe à la maison. » Oui, il avait quelques notions de « médecine » grâce à sa formation de secouriste pour ses deux boulots, donc il savait pertinemment qu’en retirant ces bouts de verre fichés dans sa peau, il risquait de pisser le sang et préférait alors ne pas prendre de risque tant qu’il conduira. « On les retira tout à l'heure ! » Indiqua le jeune Hargrove à son interlocutrice afin de lui faire comprendre qu’il valait mieux qu’elle ne touche à rien pour le moment.

Maintenant qu’il savait ce qui le démangeait, Billy tâcha d’en faire abstraction afin de rester concentré sur la route. Un moyen aussi de ne pas penser à ce qu’il ressentait physiquement était de parler avec Max. En tirant une nouvelle bouffée de nicotine, Hargrove voulut savoir depuis quand Neil s’en prenait à elle. Le blond remarqua de quelle manière sa demi-sœur l’observait. « Me regarde pas comme ça Max et roule pas des yeux comme si je t’emmerdais ! Je veux juste m’assurer que ça va. » Ben oui, même s’il n’en a pas forcément l’air, il est sincèrement inquiet pour la petite rousse. « J’espère ! Même si j’ai un petit doute quand même. » Eh oui, le Californien repensait à ce que le bouclé leur avait raconté à Steve et lui tout à l’heure. Le nageur-sauveteur termina sa clope et jeta le mégot par la fenêtre avant de tourner la tête vers son interlocutrice. « J’ai déboulé parce que ton petit ami Dustin ou je ne sais comment tu l’appelles, a débarqué à la maison tout à l’heure pour nous prévenir qu’il avait remarqué un bleu sur ton bras. La suite je l’ai déduite tout seul. » Même si visiblement le jeune Henderson semblait penser lui aussi que le père Hargrove s’en prenait à Maxine. Enfin, ce qu’il avait commencé à dire ressemblait à ça puisque le rebelle n’avait pas écouté jusqu’au bout et l’avait coupé pour savoir où se rendre afin de récupérer sa frangine. Le blondinet inspira un grand coup. « Tu t’en sortais très bien toute seule ? C’est pas l’impression que ça m’a donnée, mais de toute façon tu seras mieux à l’appart avec Steve et moi que chez Neil ! » Oui, c’était foutu maintenant, Billy ne comptait pas laisser sa petite sœur repartir vivre là-bas. Certes, il y aura des ajustements à faire, mais il s’y collera pour le bien-être de l’adolescente qui ne méritait pas de subir le même sort qu’il avait eu par le passé.

Après quelques minutes de trajet, enfin le bad boy se gara sur le parking de la résidence. Il coupa son moteur qui éteignit par la même occasion l’autoradio puis serra son frein à main. Il récupéra ensuite ses clés avant de descendre de sa voiture, puis il s’en alla vers le coffre qu’il ouvrit et sortit les sacs de la miss, lui en tendant un – ainsi que ses clés – pendant que lui s’occupait des autres. « Tiens, ferme à clé. » Le rebelle referma son coffre puis souleva les sacs de la jeune fille et s’en alla vers l’immeuble. Il pénétra à l’intérieur accompagné de sa frangine puis appela l’ascenseur et monta dedans. Il laissa le soin à le jeune Mayfield d’indiquer leur étage. Ils patientèrent quelques instants avant d’arriver à destination. Ils descendirent de l’ascenseur puis se dirigèrent ensuite jusqu’à leur palier. Une fois que Maxine eut déverrouillé et ouvert la porte, Billy poussa celle-ci avec son pied puis s’engouffra à l’intérieur et emmena directement le barda jusqu’au salon puisqu’ils ne disposaient pas d’autre chambre que celle qu’il partage avec son compagnon. « Tu devras te contenter du canapé pour le moment. » Par la suite, il faudra qu’ils songent à déménager afin que Max puisse disposer d’une chambre bien à elle.

Une fois débarrassé des affaires de la lycéenne, le rebelle récupéra ses clés qu’il accrocha dans l’entrée puis il fila directement à la salle de bains. Une fois dans celle-ci, il retira sa chemise et observa les dégâts dans la glace. En effet, il y avait plusieurs bouts de verre, dont un bien gros. Le jeune homme soupira puis prit la trousse de secours qu’il rapporta avec lui jusqu’à la table du salon. « Tiens ! Là-dedans, tu trouveras tout ce qu’il faut ! » Dit-il à la rouquine en désignant du regard ce qu’il venait de poser. Hargrove tira une chaise et s’installa dessus en attendant que sa petite sœur daigne l’aider.

Lorsque sa demi-sœur lui répondit qu’elle espère bien qu’il n’allait pas se retrouver en prison à cause de Neil, le blondinet lui fit un petit sourire qui se voulait rassurant, même s’il ne trouva rien à dire puisqu’il n’est guère doué pour remonter le moral des troupes. D’autant plus que la rouquine venait de lui mettre le doute. Il n’y avait donc plus qu’à prier pour que le père Hargrove n’aille pas porter plainte contre lui. De toute façon s’il tentait quoi que ce soit contre lui, Billy se fera un plaisir de raconter tout ce qu’il lui a fait subir par le passé et ce que son géniteur venait d’infliger à la jeune Mayfield. D’autant plus que les preuves joueront contre lui puisque la gamine allait sûrement se retrouver avec de beaux bleus ou au moins des traces dues aux coups qu’elle s’était pris.

Le duo ne traîna pas plus que ça dans la maison de leur bourreau, autant qu’ils s’éloignent le plus rapidement de cet endroit de malheur. Alors qu’ils étaient en chemin pour retourner à l’appartement du maître-nageur, celui-ci tout en fumant s’intéressa à sa passagère puisqu’il cherchait à savoir si elle encaissait bien le choc. Il peinait un peu à croire qu’elle ne soit pas plus chamboulée que ça, mais bon il n’allait pas la forcer non plus à lui parler si elle ne le souhaitait pas. « Si tu le dis… » Répliqua-t-il afin de lui montrer qu’il n’était pas vraiment convaincu par sa réponse, même pas du tout, mais peut-être qu’elle se confiera à lui plus tard. Pour l’heure, il allait la laisser tranquille avec ça, surtout qu’il devait déjà réussir à conduire avec ces saloperies de morceaux de verre qui étaient plantés dans sa peau. Le bad boy ricana quand la rousse lui conseilla de faire attention. « T’en fais pas pour moi, j’ai vu et eu des trucs pires que ça ! » Ce n’était pas ça qui allait le chagriner, bien que c’était assez gênant là, mais ça allait le faire, il allait se débrouiller jusqu’à ce qu’ils arrivent à l’appart.

Ça pouvait peut-être surprendre de voir le rebelle inquiet pour celle qu’il considère comme sa sœur, mais pourtant c’était bel et bien le cas. Hargrove ne savait que trop ce qu’elle venait d’endurer, même si ça remontait à plusieurs années maintenant pour lui. Encore une fois, il eut du mal à trouver l’adolescente sincère quand elle lui assura qu’elle allait bien. D’ailleurs si elle le regardait bien, elle devait bien voir que son frangin était clairement dubitatif, mais il n’allait pas insister et lui laisser le bénéfice du doute. Surtout qu’il l’imagine assez bien être comme lui à garder son mal-être pour elle et ne rien montrer aux autres. Le Californien eut un rire nerveux quand sa demi-sœur lui dit qu’elle n’aurait guère laissé Neil faire s’il avait commencé à la frapper plus tôt. « Ah ouais, et t’aurais fait quoi alors s’il s’en était pris à toi avant aujourd’hui ? » Ben ouais, il était curieux de le savoir puisque la gamine semblait avoir réponse à tout. En imaginant ce qu’elle lui décrivait, le blond soupira parce que ça lui rappelait de mauvais souvenirs. « J’ai pas oublié comment il est… » Pour sûr qu’il connait parfaitement la manière d’agir de son géniteur. « Tu serais allée où ? » Demanda-t-il alors que la lycéenne venait de lui claquer qu’elle aurait dû s’enfuir depuis longtemps. Bon déjà, elle n’aurait pas pu quitter la ville puisque personne n’y parvenait, donc en toute logique elle n’aurait pas pu aller bien loin. Elle serait peut-être venue d’elle-même se réfugier chez Steve et lui ? Juste après le plus âgé lui avoua comment il avait eu l’idée de venir la chercher. De toute façon s’il ne lui en avait pas parlé, nul doute qu’elle aurait fini par le savoir quand même, donc autant que ça vienne de lui. Un nouveau rire incontrôlé venait de franchir les lèvres de Billy qui tourna la tête vers la jeune fille. « Tu penses savoir le gérer, mais crois-moi que non. Même moi je me disais ça, mais Neil n’est qu’un putain de tyran complètement taré. » Enfin bref, autant qu’ils arrêtent là la discussion parce que ça allait remettre les nerfs au rebelle qui avait déjà du mal à se calmer tellement il sentait encore la rage de tout à l’heure parcourir son corps.

Enfin à l’appartement, le bad boy déposa les affaires de Maxine près du canapé où elle dormira en attendant que les garçons trouvent autre chose. De toute façon, le blond devra discuter avec son petit ami afin de savoir ce qu’ils allaient devoir faire, mais selon lui ça serait bien qu’ils se trouvent un logement avec plus de chambres. Quand Max le remercia, le plus âgé posa doucement sa main sur son épaule avant de s’éclipser quelques instants, juste le temps de prendre la trousse de premiers secours. Il pourrait essayer de retirer les bouts de verre tout seul, mais ça risquerait d’être compliqué, c’est pourquoi il réquisitionna l’adolescente pour cette tâche. Lorsque la plus jeune le traita de chochotte, le Californien leva les yeux au ciel. « Comme si c’était mon genre ! Vas-y ! » Avant qu’elle ne démarre, il prit une clope dans son paquet et l’alluma, tant pis pour la sacrosainte règle de son copain concernant le fait qu’il ne devait pas fumer à l’intérieur. Pour une fois, il pouvait se le permettre. Il aurait pu boire de l’alcool pour se détendre, mais étant déjà installé, prêt à ce que l’ado s’occupe de son cas, il n’allait pas se relever. Tout en tirant sur sa cigarette, le jeune Hargrove remarqua la grimace de sa petite sœur. « Qu’est-ce qu’il y a ? C’est si moche que ça ou alors tu supportes pas la vue du sang ? » Dit-il sur un ton légèrement moqueur pour la taquiner un peu. Le nageur-sauveteur pencha sa tête en arrière et recracha sa fumée en l’air, s’occupant en faisant des ronds afin de ne pas rester fixé sur ce que lui faisait la rouquine. « T’iras dire ça au vieux con ! » Se défendit aussitôt le blondinet qui remit correctement sa tête afin de regarder son interlocutrice qui cette fois lui indiquait qu’elle allait s’attaquer au morceau le plus important. « Tu peux y aller, je suis pas douillet ! » Répondit Billy qui tirait déjà à nouveau sur sa cigarette. Sauf que là il se mit à grimacer, parce que ouais le retrait de ce bout de verre fut plus douloureux que les autres. Pas étonnant apparemment, puisque la jeune Mayfield se mit à dire que ça saignait beaucoup. OK, le garçon tâcha de se concentrer et de réfléchir à ce qu’on lui avait déjà enseigné. « Euh, va prendre un torchon propre ! Je vais me poser dans le canap pendant ce temps. Ensuite, tu appuieras fortement sur la plaie pour compresser. En attendant, je vais me démerder avec ce que j’ai sous la main. Allez, file ! » Lui dit-il assez fermement afin qu’elle comprenne qu’il y avait urgence et parce qu’il ne voulait pas qu’elle commence à paniquer et reste plantée devant lui.

Hargrove attrapa sa clope, ouvrit le balcon et jeta le mégot dehors. Il ne referma pas la porte-fenêtre afin que ça aère avant le retour de son copain qui allait le pourrir s’il sentait la fumée. Bien qu’ayant vraiment mal, le rebelle enleva en vitesse sa chemise – qui de toute façon serait foutue à cause de tout le sang qui était dessus – après avoir arraché les boutons. Il s’installa ensuite sur le côté dans le canapé et comme il le pouvait, il tenta de comprimer la plaie avec son habit en attendant que Max revienne avec ce qu’il lui avait demandé.  

Hargrove n’était pas bête et voyait bien que sa demi-sœur essayait de jouer à la fille forte. Oh bien sûr, il avait bien compris qu’elle cachait son véritable mal-être. Il aurait bien aimé que Max se confie à lui, mais peu importe, elle pouvait bien faire comme elle le sentait. Si elle n’en avait pas envie, c’était son droit, mais si jamais plus tard elle voulait lui parler, alors le bad boy sera présent pour l’écouter. Là, pour l’instant, il était curieux de savoir où sa petite sœur serait allée si elle avait fugué de chez Neil. Il eut un petit sourire quand la rouquine lui indiqua qu’elle serait venue chez lui. Pour cause, oui il préférait la savoir auprès de Steve et de lui-même plutôt que n’importe où ailleurs. Bon d’accord, elle avait mentionné Dustin avant, mais Billy ne le voyait pas encore comme une menace celui-ci. Ensuite, le conducteur arqua un sourcil interrogateur tout en tournant la tête vers elle. « Liam ? Tiens un nouveau ! Il sort d’où celui-là ? » Se renseigna le grand frère trop protecteur qui se posait forcément des questions sur ce garçon dont il n’avait jamais entendu parler avant. Qui est-il ? Tourne-t-il autour de l’ado ? « Puis si c’est un gamin de ton âge, tu crois qu’il est mieux placé que Steve ou moi pour te protéger ? » Certainement pas aux yeux du rebelle en tout cas, puisqu’il était loin d’imaginer que ce garçon dont lui parlait sa frangine n’est autre qu’une créature.

La passagère n’avait pas eu l’air d’apprécier que son demi-frère lui fasse remarquer que personne ne pouvait gérer le père Hargrove. Pourtant, c’était la vérité. Même la mère du blondinet n’avait pas réussi alors que pourtant elle avait tenté de l’affronter à l’époque… En repensant à ça, le maître-nageur retint un soupir. Eh oui, malgré les années qui s’étaient écoulées, il avait toujours du mal lorsqu’il repensait à sa chère maman.

Une fois de retour à la maison, le plus urgent là était de débarrasser le Californien des débris de verre dont il avait hérité durant la bagarre. Le nageur-sauveteur était assis sagement sur sa chaise et fumait pendant que Max se lançait dans la mission qu’il lui avait donnée. En voyant son air dégoûté, l’aîné taquina la plus jeune histoire de détendre un peu l’atmosphère. Il ne put s’empêcher de rire en entendant la réponse de la petite rousse. « Si tu crois que ça va me blesser, tu te trompes poil de carotte ! » Répliqua-t-il sur le ton de l’humour puisqu’il n’avait pas parlé de manière cassante contrairement à une certaine époque où il aurait cherché à la foutre en rogne à tout prix. Quand Maxine avait indiqué à son frère qu’ils allaient laisser Neil où il était, le fils de ce dernier la regarda d’un air entendu puisqu'il était d'accord avec elle. Il fit ensuite un petit sourire quand son interlocutrice ajouta que l’important était de le soigner. « T’as raison. » Pour sûr, c’était ce qu’il fallait faire de toute façon. Quant au père Hargrove, il pouvait crever la bouche ouverte que c’était bien égal au blondinet qui de toute façon le considère déjà comme mort tant il le déteste pour tout le mal qu’il a fait.

Au retrait du dernier morceau de verre – le plus important – les choses se compliquèrent. Si bien que Billy reprit le contrôle de la situation en expliquant à sa petite sœur ce qu’elle devait faire. Il haussa un peu le ton afin de lui faire comprendre qu’elle devait se bouger les fesses et rapidement. Pendant qu’elle était partie à la salle de bains, le maître-nageur s’allongea sur le côté sur le canapé et comprima tant bien mal que sa plaie avec sa chemise qu’il avait retirée. Heureusement, la jeune Mayfield fut rapidement de retour. Le Californien la laissa retirer son habit souillé de sang et se charger d’appuyer fermement sur sa plaie avec la serviette qu’elle avait ramenée. Sauf que voilà, elle était en pleine panique. Ce n’était franchement pas le moment pour ça. « Hey ! Appuie de toutes tes forces ! Ça finira bien par se calmer ! » Sûrement de manière assez maladroite il essaya de la rassurer, préférant se focaliser sur elle plutôt que de céder à la panique lui aussi. Et voilà qu’elle parlait d’appeler Harrington. Le petit copain de ce dernier soupira et fit rouler ses yeux. « C’est pas la… » *peine de le déranger !* Il ne put guère finir sa phrase que déjà l’adolescente était en train de passer son coup de fil et de pourrir la messagerie vocale de son correspondant. « T’étais vraiment obligée de lui téléphoner ? On peut très bien s’en sortir à nous deux. Il va flipper là ! » Il voyait déjà d’ici que son copain allait s’inquiéter, sûrement pour rien. Pire encore, il allait prendre le volant dans cet état pour revenir à l’appart. Il ne manquerait plus que ça que king Steve ait un accident à cause du message que lui avait laissé la petite rousse.

Le rebelle fronça les sourcils en voyant la grimace de sa demi-sœur. Était-ce parce qu’elle s’inquiétait pour lui ? Ou bien parce qu’elle avait mal ? Comme il le put, le blond se décala un peu plus pour être dans le fond du canapé. « Assis-toi, t’auras moins mal dans les bras si t’es à côté de moi plutôt qu’accroupie. Et t’auras plus de force pour compresser. Puis souffle un bon coup ! Ça va aller MadMax. » Lui assura-t-il en lui faisant un petit sourire puisqu’il ne voulait pas qu’elle se fasse trop de souci. Certes, ils étaient dans une situation assez délicate, mais céder à la panique n’était jamais bon dans ce genre de cas. Doucement, il posa sa main sur le bras de la jeune fille et de son pouce lui fit des petites caresses afin de l’apaiser au mieux.

Le blondinet arqua un sourcil tout en tournant la tête vers sa demi-soeur lorsqu’elle lui expliqua comment elle avait connu le fameux Liam. La rouquine restait tout de même assez évasive en parlant de ce garçon, enfin c’était surtout que son frangin aimerait en savoir davantage sur lui. « Hum c’est ton nouveau soupirant ou alors c’est toi qui as des vues sur lui ? » Oui, en règle générale Hargrove a du mal à croire en l’amitié fille-garçon. Du moins quand les deux sont hétéros puisque lui-même a plusieurs amies. Néanmoins, si ce Liam avait soutenu sa sœur avant qu’ils ne se retrouvent, il ne pouvait que lui en être reconnaissant puisqu’il avait cru comprendre que Max avait eu de la peine lorsqu’il n’était pas encore à ses côtés. Par la suite, le blond se marra lorsque Mayfield fanfaronna, il secoua même la tête, amusé par ce qu’elle lui sortait. « Plus fort que nous deux réunis ça m’étonnerait ! À moins qu’il ne se transforme en Hulk lorsqu’il se vénère ! » En effet, le pauvre Californien n’avait absolument pas idée de la nature de cet ado, donc forcément il peinait à croire la petite rousse. « Ah ouais ? Genre c’est un culturiste à la Schwarzenegger ? » Dit-il sur un ton moqueur tout en imaginant un gamin avec un corps ressemblant à celui du célèbre acteur qui avait également fait fureur dans le milieu du culturisme étant jeune.

Pour dédramatiser la situation actuelle, le rebelle n’avait pas hésité à plaisanter. Eh oui, il voyait bien que sa cadette commençait à paniquer, alors il tentait de lui changer les idées de cette manière. Le rire du bad boy se mit à résonner à la répartie de la plus jeune. « Non, je n’ai absolument rien contre les chevelures rousses. Au contraire même, je trouve que ça donne un charme fou. » En effet, par le passé, la plupart du temps il avait eu une attirance plus prononcée pour les filles aux cheveux de feu. « Barbie ? » Releva-il en riant à nouveau. « Non, moi je suis Ken, mais en beaucoup plus canon ! » Ben oui, il se trouvait bien plus beau et surtout avec une musculature plus prononcée que cette poupée, et puis lui au moins il est réel.

Après qu'il eut détendu l’atmosphère, Maxine dut jouer à l’infirmière afin de venir en aide à son demi-frère. C’était bien parti au début puisque l’adolescente avait réussi à retirer sans grande difficulté les morceaux de verre, mais ça se corsa arrivé au dernier puisque c’est au retrait de celui-ci que le maître-nageur se mit à perdre beaucoup de sang. Billy chercha à apaiser sa frangine qui était en train de stresser bien comme il faut, mais ça ne fonctionnait pas vraiment. Sans doute qu’il n’était pas assez doué pour ça puisque sans lui demander son accord, elle avait téléphoné au vendeur. Le copain de ce dernier l’imaginait déjà en train de paniquer, tout comme Max le faisait actuellement. Le nageur-sauveteur reprocha donc à son interlocutrice d’avoir passé ce fichu coup de fil. Sauf qu’à sa réponse il se sentit un peu con puisqu’il n’avait même pas songé au fait qu’elle s’inquiétait pour lui alors que pourtant son comportement en était une belle preuve. « Oui, enfin t’imagines si on te laissait un tel message ! Tu ne serais pas dans tous tes états ? » Dit-il dans un premier temps avant de soupirer un peu. « J’espère juste qu’il n’aura pas de problème sur la route… » Clairement, il n’avait pas envie qu’il se retrouve blessé ou pire entre quatre planches tout ça parce qu’il aurait balisé. « T’en fais pas pour moi petite tête, je suis solide comme un roc ! » Indiqua Hargrove qui cherchait à tranquilliser sa petite sœur puisqu’il n’aime pas la voir aussi soucieuse. Lui aussi pourrait céder à la panique, mais s’il le faisait ils ne s’en sortiraient pas. Il fallait bien que quelqu’un garde la tête froide pour faire face à ce joyeux bordel.

L’aîné invita la lycéenne à venir se poser près de lui sur le canapé afin qu’elle soit plus à l’aise pour continuer à compresser. Pour le moment, le blond ne savait pas encore que les grimaces de la jeune fille étaient dues à ses douleurs dans le dos, même si ça lui avait effleuré l’esprit. Quelques instants après, le bad boy se retint de grimacer en voyant l’ado fondre en larmes devant lui. Oui, elle s’inquiétait bel et bien pour lui, ça ne faisait plus aucun doute, même s’il l’avait déjà compris il y a quelques minutes de ça. Il ne pouvait pas la laisser comme ça et se redressa donc puis mit ses jambes dans le vide, de façon à se retrouver assis sur le canapé. « Max, regarde-moi ! Regarde-moi ! » En disant cela, il attrapa son visage entre ses mains. « Je ne veux pas que tu penses que c’est de ta faute ! Si quelqu’un doit être désigné coupable, eh bien c’est Neil ! Pas toi ! Ne te culpabilise pas, tu n’y es absolument pour rien MadMax ! Et puis tu crois vraiment que j’allais te laisser là-bas ? » Il marqua une petite pause sans la lâcher du regard. « À l’époque je pouvais te protéger et prendre à ta place, mais là qu’il ne m’avait plus sous la main, c’est sur toi qu’il a reporté sa colère. Je ne pouvais pas le laisser te faire du mal ! » En effet, il n’aurait pas pu rester sans rien faire. Pas alors qu’il savait de quoi son géniteur était capable. « Et enfin, tu ne te débarrasseras pas de moi si facilement petite tête ! Ce n’est pas un malheureux bout de verre qui va avoir raison de moi ! J’te promets que ça va aller Max. Tu ne vas pas me perdre ! » À la fin de sa phrase, il lâcha la bouille de la miss et glissa son bras derrière son dos au niveau de ses épaules afin de l’attirer contre lui tout en la caressant doucement pour l’apaiser. « Calme-toi, ça va le faire. » Dit-il doucement avant de penser à une bêtise. « J’vais tellement être sur ton dos maintenant que t’en auras marre et que tu regretteras que je sois revenu du royaume des morts ! » Lâcha-t-il en riant, espérant que ça la ferait rigoler, même si en fait c’était peut-être un peu maladroit de sa part de tenir de tels propos. Le blessé posa sa main libre par-dessus celles de la rouquine qui était toujours occupée à compresser la plaie. À eux deux, en unissant leurs forces, ils devraient parvenir à stopper l’hémorragie non ?

Apparemment,  le fait que Billy lui pose des questions ne semblait pas plaire à la petite rousse. N’avait-il pas le droit de s’intéresser à elle et aux fréquentations qu’elle peut avoir ? Le bad boy la regarda et haussa des épaules. « J’sais pas ! Peut-être parce que j’ai eu ton âge et que je sais à quoi les garçons pensent quand ils ont 15 ans. » Enfin en supposant que ce Liam ne soit pas plus âgé que Max. « Très bien si tu le dis ! » De toute façon, le rebelle le découvrira assez vite s’il y a plus que de l’amitié entre ces deux-là. Étant donné que le maître-nageur ne savait pas du tout qui pouvait être ce garçon ni de quoi il était capable, il ne pouvait qu’émettre des hypothèses et sortir des conneries. « OK MadMax, mais si tu te retrouves en danger par sa faute ! Eh ben, tu viendras pas te plaindre que j’aille lui régler son compte ! » Parce que oui le blond n’hésitera pas une seconde à aller le trouver, lui donner le fond de sa pensée et à en venir aux mains puisque pour lui seule la sécurité de la jeune Mayfield est importante. La preuve, il s’était confronté à Neil afin de la protéger. Chose qu’il ne regrette absolument pas puisqu’il préfère savoir la petite rousse chez Steve que chez cet homme.

D’où le nageur-sauveteur n’apprécierait pas les chevelures rousses ? C’était totalement stupide puisqu’à Hawkins il avait fricoté avec Vicki. Alors c’était bien une preuve qu’il apprécie les cheveux roux non ? Et encore, ce n’était qu’un exemple puisqu’elle n’était pas la seule rouquine avec qui il s’était acoquiné. « Mais je dis la stricte vérité Max ! » Se défendit le jeune adulte. « Comme tu veux, mais déstresses alors ! » Parce que oui, il arrivait à sentir le fait qu’elle n’était pas sereine, ce qui n’allait pas être bon si la lycéenne restait dans cet état. Si Hargrove était capable de sortir des idioties, apparemment ça devait être contagieux puisque sa demi-sœur n’était pas franchement mieux que lui à le comparer à une célèbre poupée blonde. Évidemment, le Californien ressentit le besoin de lui rappeler qu’il était plus Ken que Barbie, ben oui c’est un mec lui. « Peut-être, mais à ce que je sache je n’ai pas de seins ni aucun autre attribut féminin. Donc je ne suis pas Barbie, point. » Pas question qu’on le prenne pour une fille ! Et puis quoi encore ? Surtout qu’il est plutôt viril et loin d’être le genre de type efféminé.

Le blond n’était pas franchement ravi que celle qu’il considère comme sa petite sœur ait laissé un message assez salé sur le répondeur d’Harrington. Billy tenta donc de lui faire comprendre ce que pourrait ressentir Steve en entendant cela, il lui fit aussi part de ses craintes. Au moins, la jeune fille prit conscience du fait qu’elle n’aurait pas dû agir ainsi. Ne souhaitant pas l’accabler davantage, le rebelle se tut cette fois, enfin jusqu’à ce qu’il finisse par l’ouvrir en voyant l’énervement de sa cadette. « Dramatise pas Max ! J’vais pas clamser ! » Ça ne pouvait pas être à ce point-là tout de même ? Pas vrai ? Surtout que ça serait absolument stupide de mourir à cause d’un bout de verre. Et puis bon, ça serait dommage qu’il meure à nouveau alors qu’il avait eu cette chance de revenir à la vie.

Voir la petite rousse fondre en larmes devant lui, fit bizarre au rebelle qui ne pouvait pas la laisser dans cet état. C’est pour ça qu’il l’obligea à le regarder et qu’il tenta de la rassurer. Il n’était peut-être pas doué pour ça, mais faisait de son mieux. Au moins, l’adolescente essuya ses larmes, ce qui était déjà bien. Par contre lorsqu’elle mentionna sa mère, le Californien retint une grimace. En effet, il n’avait pas pensé au fait que Susan pourrait désormais subir les coups de Neil. « Eh bien, j’en parlerai avec Steve d’abord, mais si besoin, peut-être qu'elle pourrait venir ici quelque temps. Mais je pense que ta mère ne voudra pas… Après on pourra toujours s’assurer qu’elle va bien. » Maintenant qu’il songeait à tout ceci, forcément, oui il se disait qu’elle pourrait être en danger. Après tout, à l’époque son géniteur avait bien levé la main sur son ancienne compagne alors pourquoi il n’en ferait pas autant avec celle qui partage sa vie à présent. Puis le bad boy chercha encore à rassurer sa demi-sœur afin qu’elle ne s’inquiète pas plus que de raison pour lui. « Cesse de penser au pire Max, fais-moi un peu confiance. » Dit doucement le blondinet qui voulait juste que la petite rousse se tranquillise. D’ailleurs, il fit preuve d’un peu d’humour noir afin de la dérider et qu’elle retrouve au moins le sourire. Ce qui fonctionna puisque la gamine se mit à rire avec son frère. D’ailleurs, celui-ci rit encore plus à cause de la menace de sa frangine. « Je suis pas sûr que ce soit très digeste une compresse ! En plus là c’est une serviette que tu utilises ! » Rétorqua-t-il avant de se taire et d’aider Maxine en mettant l’une de ses mains par-dessus celles de la lycéenne.

Puisque la skateuse s’était calmée et que le calme était revenu, au bout d’un moment le nageur-sauveteur finit par s’endormir puisqu’il était épuisé. L’un de ses bras était toujours autour de la rouquine. Celle-ci avait fini par tomber dans le sommeil aussi. Probablement à cause de toutes les émotions qu’elle avait dû ressentir. Tandis qu’il était bien endormi, Hargrove sentit qu’on était en train de le secouer et entendit même une voix inquiète prononcer son prénom, ce qui le tira des bras de Morphée et le fit se réveiller en sursaut. Apparemment, il était dans une phase de sommeil profond. Billy ouvrit les yeux d’un seul coup et put voir que c’était son copain qui se trouvait en face de lui. « Steve ! » Fit-il en lui souriant avant de se rappeler qu’il était à la maison et que Max avait dû l’inquiéter. Il tourna alors la tête vers elle et doucement retira son bras du dos de Miss Mayfield afin de la laisser se reposer. Le maître-nageur se releva et grimaça un peu à cause de la douleur qu’il venait de ressentir à l’endroit même où il y avait eu l’hémorragie. En se mettant debout, il avait même fait tomber la serviette pleine de sang par terre. « Merde ! » Jura-t-il, ne se sentant pas de se baisser pour la ramasser. Pour la peine, il se tourna et se pencha légèrement pour allonger Maxine sur le canapé afin qu’elle soit mieux installée pour dormir. Sauf qu’en faisant ça, il ne se rendit pas compte du fait qu’il avait un peu soulevé le t-shirt de l'ado qui dévoila un hématome. Puis il se tourna vers son copain et vint se blottir dans ses bras, content de le voir. « Je, j’vais bien. Max a juste paniqué tout à l’heure, d’où le message qu’elle t’a laissé. » Dit-il pas trop fort afin de ne pas réveiller la petite rousse. « Viens. Allons discuter dans la chambre. » Le blondinet se retira des bras d’Harrington et lui prit la main pour l’entraîner avec lui dans l’autre pièce.