(AU) Trying not to love you…only makes me love you more ∇ Anidala

Trying not to love you…only makes me love you more @Anakin Skywalker & Padmé Amidala

Résidence de Padmé Amidala, Contrée des Lacs, Naboo, prémices de la Guerre des Clones

Son exil secrète sur Naboo n’avait plus rien de tel depuis quelques jours. Pourtant, lorsqu’on était venu lui dire, dans ses appartements de sénatrice sur Coruscant, qu’elle allait devoir quitter la ville-planète pour sa propre sécurité et s’en retourner en secret vers sa planète natale, Padmé avait très mal reçu la nouvelle. Elle détestait devoir se cacher comme une paria alors qu’elle ne faisait qu’être fidèle à elle-même, à ses principes et à ses valeurs, ainsi qu’envers sa foi inébranlable en la République et la liberté qu’elle représentait pour tant de peuples dans ce si vaste univers. Elle devait voyager comme n’importe quelle ressortissante de Naboo, comme une visiteuse de passage sur Coruscant et qui s’en retournait chez elle après un bref séjour. Cependant, elle ne rentrait pas chez elle seule. Anakin avait été désigné pour l’accompagner et cela avait laissé Padmé dans un état qu’elle ne pouvait pas qualifier. D’un côté, elle était heureuse de ne pas faire ce voyage seule et de se retrouver avec quelqu’un qu’elle connaissait et qui la connaissait en retour. C’était toujours plus rassurant que de se retrouver affublée d’un parfait inconnu. Mais d’un autre côté, Padmé redoutait d’être tous les jours en sa présence. Elle voyait très bien qu’il y avait plus que de l’amitié dans le regard clair du padawan d’Obi-Wan Kenobi. La façon dont il la contemplait ne la trompait pas, de même que ses sourires, sa quête de la faire sourire à son tour, voire même rire, afin de la détendre et de lui faire oublier ce pour quoi ils étaient là. Cela fonctionnait, elle le reconnaissait volontiers. Mais plus les jours passaient, plus elle se sentait irrémédiablement attirée vers ce grand jeune homme protecteur au regard incandescent et aux sourires envoûtants. Chaque soir, elle allait se coucher en se jurant que, dès le lendemain matin, elle reprendrait ses distances avec lui, qu’elle cesserait de lui donner quelque espoir en passant moins de temps en sa compagnie ou en s’occupant de telle manière qu’ils ne pourraient pas se retrouver seuls. Et, chaque matin, elle s’avouait vaincue dès l’instant où il venait lui dire bonjour, ses yeux bleus plongeant dans les siens avec une telle ardeur qu’elle pouvait parfois sentir ses pieds s’enfoncer dans le sol et ses jambes ployer, tels les roseaux sous le vent, devant son aura.

Une après-midi, elle avait même fait plus que ployer. Elle s’était laissé aller à goûter ses lèvres. Anakin avait réussi à la séduire au point que toutes ses barrières s’étaient effondrées face à cette main qui avait remonté le long de son dos et ce regard qui l’avait réduit en esclavage. Le goût de ses lèvres et l’odeur de sa peau furent enivrants, mais pas au point que la sénatrice Amidala ne rende complètement les armes. Elle s’était écartée, vivement, et avait dit qu’elle n’aurait jamais dû faire cela. Il s’était excusé et ni l’un ni l’autre n’en avait plus reparlé. La tension liée à ce baiser volé avait semblé s’être dissipée lorsqu’ils étaient partis dans les champs et les prairies. A nouveau, ils riaient et plaisantaient tels deux amis de longue date. Pourtant, il arrivait à Padmé de s’interroger sur ce qu’elle voulait vraiment. Le voulait-elle dans sa vie ? Ou serait-il préférable, pour eux deux, que chacun retourne à ses occupations dès que sa mission auprès d’elle prendrait fin ? La seconde option semblait la meilleure, au vu de leurs situations respectives. Un Jedi ne peut aimer se rappelait-elle. Elle n’en avait donc pas plus le droit que lui. De toute manière, leur relation n’aboutirait sur rien de bon. Sa vie à elle était liée et dévouée au Sénat. Sa vie à lui, à l’Ordre des Jedis. Il n’y avait pas de place pour autre chose dans leur vie. Mieux valait qu’elle se le dise tout de suite, lorsque les sentiments étaient encore naissants et plus facilement brisables que de se laisser aller à la tentation de ses bras et de ses lèvres pour finir détruite par la violence de leur rupture lorsque leur relation serait connue de tous. Les Jedis ressentiront son attachement envers moi…Ses décisions seront bien plus subjectives si tant est que je sois concernée, de même que les miennes s’il devait être inclus dans une mission périlleuse pour le compte du Sénat, ou être placé en première ligne durant la Guerre des Clones. Voilà le mantra qu’elle se répétait pour se convaincre du bien fondé de sa volonté de maintenir son cœur au silence et de n’écouter que la voix de la raison.

Et puis il y avait eu cette soirée, dans le salon de sa demeure dans la Contrée des Lacs, et la volonté de fer de la sénatrice avait failli être détruite sous les assauts remplis d’amour de son protecteur. Assis près d’elle sur le canapé, il ne cessait de se rapprocher d’elle tandis qu’elle glissait en arrière afin de maintenir une distance acceptable entre eux. Il pleurait son amour pour elle, souffrant de ce baiser qu’elle lui avait donné et qui le hantait à chaque instant du jour comme de la nuit. Il ne pouvait plus respirer lorsqu’il se trouvait près d’elle, ne pouvait plus penser à rien d’autre qu’à elle. Padmé était restée muette face à ce discours que jamais aucun autre homme avant lui ne lui avait tenu. Son cœur voulait quitter sa poitrine tant il était réceptif aux mots d’Anakin. Mais Padmé avait détourné le regard au moment où il l’avait supplié de lui dire quelque chose, quoi que ce soit, surtout si elle partageait ses sentiments. Padmé put alors entendre la voix de son cœur lui hurler : « Avoue-le lui ! Dis-lui que tu te consumes d’amour pour lui ! Vous vous aimez ; l’amour ne devrait avoir à souffrir d’aucuns obstacles, quels qu’ils soient. ». Mais elle refusa de l’écouta, se leva et fit à la place parler la voix de la raison, remettant leur situation à tous les deux dans le contexte qui est le leur et qui le restera à jamais. La République. Le Sénat. La Guerre. Les Jedis. Il n’y avait aucune issue heureuse pour leur histoire, peu importait les sentiments qu’elle pouvait bien avoir envers lui. Ce fut la chose à ne pas dire car Anakin devina – si justement en plus – qu’elle ressentait bien quelque chose pour lui derrière ce beau discours empli de raison. Pourtant, Padmé tint bon, nia et pensa avoir remporter la bataille lorsqu’elle le vit tourner les talons pour s’en retourner vers sa chambre. Mais il s’arrêta sur le pas de la porte du salon, se retourna et lui lança ce regard qu’il lui était si difficile de soutenir. Sa proposition était indécente, impossible et contraire à tout ce que Padmé avait toujours rêvé de vivre avec un homme. Se cacher. S’aimer en secret. Être contraint de constamment regarder autour de soi ou par-dessus son épaule pour être sûre que personne ne les épiait ou n’entendait ce qu’ils allaient se dire. Non. Hors de question…

- Pourrais-tu, toi, vivre comme ça ? lui avait-elle demandé, implorante.

Anakin avait, semblait-il, finit par entendre raison en finissant par être d’accord avec elle. Et il l’avait laissé là, seule dans le salon. Elle attendit d’être sûre qu’il soit parti pour se laisser tomber sur le canapé, lâchant en même temps un long et profond soupir tandis qu’elle baissait la tête sur sa poitrine. Elle pouvait voir les pulsations de son cœur à travers sa peau tant il battait fort. Elle sursauta soudain en entendant des pas approcher mais il s’agissait d’une des servantes, la dernière qui restait encore debout à cette heure :

- Madame, vous vous sentez bien ? demanda-t-elle, inquiète en la voyant si essoufflée.

- Oui. Oui j’ai juste eu un…petit vertige. Je crois que j’ai bu trop de vin. Je vais me coucher. Je n’aurais plus besoin de toi pour ce soir. Bonne nuit Mecca.

- Bonne nuit, Madame.

Quittant le salon pour rejoindre sa chambre d’un pas las, Padmé retira sa robe et ses bijoux avant de passer une robe plus légère pour la nuit, aussi blanche et brillante que les étoiles. Puis elle s’employa à détresser ses cheveux avant de les brosser longuement devant le miroir, pensive et rêveuse, les mots d’Anakin résonnant encore à ses oreilles. Et sa voix…Le timbre de sa voix la faisait doucement défaillir…Après au moins trente minutes à démêler sa longue chevelure brune, elle se glissa sous ses draps et tenta de trouver le sommeil. En vain. Elle se tournait et se retournait, incapable de trouver le sommeil. Pire encore ; dès qu’elle fermait les yeux, c’était Anakin qu’elle voyait, ses yeux bleus, son sourire, son visage si harmonieux, ses mains qu’elle rêvait de sentir sur elle…Finalement, suffocante, elle ralluma la lumière, se leva et quitta sa chambre, direction les cuisines pour aller se chercher un verre d’eau fraîche. Sa bouche et sa gorge étaient aussi sèches que le désert de Tatooine où Anakin était né et avait grandi. Elle revint dans le salon avec son verre d’eau, prit place à l’endroit même où Anakin lui avait fait sa brûlante déclaration d’amour et observa les dernières flammes danser dans l’âtre de la cheminée lorsqu’elle sentit une présence sur sa gauche. Elle sursauta et fut loin d’être rassurée en reconnaissant la haute silhouette qui s’approchait d’elle :

- Anakin ? dit-elle en se ratatinant sur le canapé, surplombée qu’elle fut soudain par la haute stature de l’aspirant Chevalier Jedi. Elle ne sut quoi dire de plus, réduite au silence par sa simple présence.