Trust me…You won’t get to the top by following the rules ∇ Ft. Anakin Skywalker

Trust me…You won’t get to the top by following the rules @Anakin Skywalker & Thomas Shelby

“I’m not a traitor to my class. I am just an extreme example of what a working man can achieve.”

Il avait passé une bonne partie du matin à l’observer dormir. Elle avait tout de l’ange, ainsi assoupi. Son visage transpirait de paisibilité et la façon dont sa poitrine se levait et s’abaissait, en rythme, avait le don de tranquilliser l’esprit constamment tourné vers le business de Thomas Shelby. Mais l’heure tournait. Il était déjà presque huit heures et sa journée était à nouveau bien remplie. Alors, presque à contrecœur de devoir quitter cet ange si parfait, Tommy se leva de son fauteuil duquel il regardait Grace dormir, s’approcha d’elle en silence, se pencha et déposa un léger baiser sur sa joue. Puis il observa rapidement son reflet dans le grand miroir près d’une armoire en bois massif qui prenait toute la largeur d’un mur de la chambre, rajusta sa cravate et son col avant de glisser sa montre à gousset dans la poche de son gilet. En quittant la chambre, il se rendit brièvement dans la cuisine, se fit couler un café à la machine qu’il avait enfin réussit à apprivoiser et était en train de rédiger un mot à l’attention de Grace lorsque Charles fit irruption dans la cuisine : « Coucou Daddy ! » lança-t-il gaiement.

- Salut mon bonhomme. Qu’est-ce que tu fais déjà debout ?

- Je suis plus fatigué…Tu t’en vas ?

- J’ai à faire oui. Je rentre ce soir, pour le dîner. Tu t’occuperas de ta maman pour moi ? Tu es l’homme de la maison quand je ne suis pas là tu sais ? C’est un rôle important…

- J’voudrais venir avec toi…rétorqua-t-il, la mine boudeuse et déçue en même temps. Tommy soupira, regarda rapidement sa montre et répondit : « D’accord. Va t’habiller, et vite. »

Charles repartit en courant vers sa chambre et Tommy rajouta au bas de son message pour son épouse : « P.S. : Charles est avec moi. ».


Après s’être arrêté dans une boulangerie pour acheter quelque chose à manger pour Charles, il arriva finalement à son entreprise à 9h30 bien passé. Il savait qu’il avait un rendez-vous à 9h00 avec un candidat potentiel pour un poste important même si, comme ça sur le papier, il avait tout du travail ennuyeux à mourir. Pourtant, derrière la mention Chauffeur personnel de Thomas Shelby se dissimulait un poste bien plus complexe que seulement l’amener d’un point A à un point B. Le fait d’être en retard restait pourtant le cadet des soucis du Président-Directeur Général de la Shelby Brothers Company Ltd.. La ponctualité n’avait d’ailleurs jamais été son fort dans sa vie précédente et les vieilles habitudes ont la vie dur. Comme toujours, on le salua de nombreux « Bonjour Monsieur Shelby » sur son chemin qui le menait jusqu’à son bureau mais le père nota que tous les regards glissaient inlassablement de son visage vers celui de son fils, qui trottinait joyeusement à ses côtés, sa petite main fermement accrochée à celle de son père. Sa secrétaire personnelle le remarqua également en allant saluer son patron : « Oh ! Bonjour jeune homme ! » s’exclama-t-elle. « Comment tu t’appelles ? »

- Charles ! répondit-il, tout fier et Tommy ne put dissimuler un fugace sourire empreint de cette fierté que connaissent tous les pères à l’égard de leur enfant.

- Enchantée Charles, répondit-elle, tout sourire avant de lever les yeux vers le père de l’enfant. Votre rendez-vous de neuf heures est là Monsieur Shelby.

- Bien, attendez cinq minutes et faîtes-le entrer.

Il conduisit son fils dans son bureau, lui retira sa veste avant d’aller l’accrocher au porte-manteau, à côté de sa propre veste et de son béret et lui désigna un grand canapé en cuir noir, près de la fenêtre : « Mon grand, j’ai un rendez-vous. Tu vas aller là-bas et rester sage. Quand j’en aurais terminé, tu m’aideras à signer des papiers, ça te va ? »

- Ouiiii ! fit-il en courant vers le canapé tandis qu’on frappait à la porte. Tommy se retourna et fit face à sa secrétaire, qui entrait accompagné d’un jeune homme de haute stature, obligeant Tommy à lever légèrement le regard pour rencontrer le sien. « Monsieur Skywalker, Monsieur Shelby », introduisit-elle le visiteur.

- Merci, vous pouvez nous laisser, dit-il à l’attention de sa secrétaire avant de tendre sa main droite à son rendez-vous. Monsieur Skywalker. Asseyez-vous, fit-il en se dirigeant vers son bureau et en désignant un des deux fauteuils libres face à lui. Mon fils, Charles, le présenta-t-il à son invité pendant qu’il allumait une cigarette. Alors…Anakin Skywalker hein ? On m’a plus d’une fois parlé de vous et de vos…talents de pilote, même si j’ignore ce que ça sous-entend. Il s’interrompit, tira longuement sur sa cigarette avant d’en expirer la fumée : Je vais aller directement au fait. J’ai un poste qui pourrait vous convenir, un poste de chauffeur personnel, le mien. Mais avant de vous en parler plus en détail…A nouveau, l’appel de la cigarette l’obligea à s’interrompre. Une fois son besoin satisfait, il posa sa cigarette sur le rebord de son cendrier, se pencha en avant, posa ses avant-bras sur le bureau et entremêla ses doigts : Parlez-moi de vous…Qui est…Anakin Skywalker ? le questionna-t-il en dardant son regard bleu-acier dans celui, bleu également, de son interlocuteur.

Trust me…You won’t get to the top by following the rules @Anakin Skywalker & Thomas Shelby

“I’m not a traitor to my class. I am just an extreme example of what a working man can achieve.”

« Un homme à l’heure, pour commencer. » lui avait-il répondu de but en blanc, agrémentant sa réponse remplie d’arrogance d’un sourire, le genre de sourire que Tommy a maintes fois vu sur le visage des hommes trop sûrs d’eux. Ceux de sa connaissance qui lui avait vivement recommandé de s’entretenir avec l’homme répondant au nom d’Anakin Skywalker l’avait pourtant prévenu; l’homme a une assurance et une confiance en lui incroyable, ce qui dénotait vraiment beaucoup en comparaison de son aspect physique si jeune. A son âge, Tommy n’était pas encore l’homme qu’il devint dès son retour de la guerre, en France. Avant cela, même si on l’avait préparé lui plutôt qu’Arthur à prendre les rênes autant de leur société de paris illégaux que des Peaky Blinders, le Thomas Michael Shelby d’avant la Première Guerre Mondiale n’avait strictement rien à voir avec son fantôme qui en est revenu. Même ses frères ont noté la différence sans jamais pourtant la commenter à voix haute. Eux aussi, excepté Finn qui n’était encore qu’un gamin à cette époque, avaient connu la guerre. Il ne restait donc plus que leur tante, Polly, pour témoigner et se souvenir des hommes qu’ils furent jadis avant que la guerre et son lot d’horreurs n’ait eu raison de leur âme. Mais Skywalker, qui n’avait que vingt-deux ans, parlait et se comportait comme un homme qui avait connu maintes aventures et que plus rien, ni plus personne, ne semblait capable de l’impressionner. D’ordinaire, les seules personnes à être ainsi face à lui étaient ses égaux, des hommes de sa trempe ayant son rang autant dans les affaires qu’au sein de leur propre organisation mafieuse. Mais les autres, TOUS les autres, éprouvaient toujours, au choix, de l’appréhension, de l’intimidation, voire même une certaine crainte face à cet homme au visage si dénué d’expression et au regard d’acier insondable que seuls Grace et les membres de la famille Shelby étaient capables de déchiffrer. Tous…sauf Anakin Skywalker, et cela achevait d’intriguer le Shelby, qui porta sa cigarette à ses lèvres, se gardant de tout commentaire face à cette réponse aussi effrontée qu’insolente envers un homme comme lui. A la place, il le fixa du regard et, entrouvrant ses lèvres, laissa lentement s’échapper la fumée.

Le silence s’abattit entre eux, un silence qui ne sembla aucunement les gêner. Tommy était habitué à laisser le silence s’installer dans ses conversations là où d’autres se sentaient obliger de le combler par n’importe quel moyen, quitte à dire quelque chose de particulièrement stupide. Quant à Anakin, il se contentait de lui rendre son regard, sans ciller ni se départir de son attitude pleine d’assurance, amenant Tommy à se demander si son attitude l’énervait ou, au contraire, lui plaisait. Finalement, ce fut Anakin qui rompit leur échange de regard en portant le sien sur Charles, qu’il lui avait présenté il y avait quelques instants de cela. En digne père fier de sa progéniture, Tommy suivit son regard et contempla son fils, assis en tailleur sur le canapé de cuir noir près de la fenêtre. Comme tous les enfants, Charles contemplait son invité avec un regard brillant de cette curiosité enfantine envers les inconnus. Mais ce qui l’étonna le plus, c’était son silence. D’ordinaire, passé les premiers instants d’une timidité plus ou moins longue et passée à épier, de loin, l’étranger ou l’étrangère, Charles finissait toujours par venir près de son père ou de Lizzie et par assassiner l’inconnu(e) de questions que seuls les enfants n’ont aucun scrupules à poser. Loin d’en être gêné, Tommy avait souvent accueilli ses questions en ébouriffant les cheveux de son fils et - fait rarissime chez lui - en souriant. C’est pourquoi le voir si muet encore maintenant l’étonna. Le regard du petit garçon passait du visage de son potentiel futur chauffeur personnel à sa main gantée avant de tomber plus bas, vers quelque chose que Tommy ne voyait pas depuis son emplacement derrière son bureau. Il plissa les yeux en reportant son regard vers Anakin, plus encore en le voyant avoir un sourire empreint de tendresse avant qu’il ne salue Charles. Les yeux clairs du Shelby glissèrent à nouveau vers Charles, dont le visage se fendit d’un large sourire avant de le voir se lever et trottiner vers Skywalker:

- C’est quoi ça? demanda-t-il en désignant du doigt justement ce que Tommy ne parvenait à voir, de son côté du bureau.

- Charles, l’appela-t-il en faisant un peu rouler son fauteuil vers l’arrière pour se décaler du bureau. Viens.

Charles obtempéra et grimpa sur les genoux de son père qui passa sa main libre autour de la taille de son fils. Ce dernier se laissa aller contre son père mais, tandis que Tommy baissa brièvement la tête vers lui, il le vit en train d’étudier le visage d’Anakin avec une fascination qu’il ne lui avait encore jamais vu auparavant. Mais, encore une fois, Tommy garda son observation pour plus tard et, à la place, écouta attentivement le petit résumé de la vie d’Anakin Skywalker. Impassible et immobile comme une statue, sa cigarette pendant négligemment entre deux de ses doigts de sa main gauche, Tommy commençait à comprendre d’où lui venait cette assurance folle et que, sans qu’il ne comprenne comment une telle chose était possible, il était, à New-York, bien plus jeune que dans son autre vie dans son monde à lui. Car à l’entendre énumérer brièvement son parcours dans…quoi…l’armée?…il semblait avoir vécu bien plus que seulement vingt-deux années.

- Un ancien militaire hein? commenta Tommy. Qui aurait cru que nous aurions un point en commun, Monsieur Skywalker.

Son expérience en tant que pilote était déjà un atout pour le poste mais accompagné de celle d’un homme ayant connu la guerre et tout ce qu’elle entraîne avec elle…Même s’il n’en laissait rien paraître, l’intérêt de Thomas Shelby grandissait pour lui, bien que son arrogance n’était pas de son goût en le voyant à nouveau sourire, si sûr de lui et de l’effet que son expérience avait sur l’esprit de son potentiel futur employeur. Et pourtant, Tommy garda le silence, tirant à nouveau sur sa cigarette alors qu’il se mettait à conjecturer sur les raisons de sa convocation ici, en ce jour.

- Mais c’est qu’on ne peut rien vous cacher, rétorqua Tommy d’un ton sarcastique. Il finit sa cigarette et l’écrasa dans le cendrier. Voyez-vous, Monsieur Skywalker…J’ai deux chauffeurs. Un pour faire le trajet entre chez moi et ici uniquement et un autre, pour le poste duquel vous êtes ici aujourd’hui. Celui-là doit être capable non seulement de m’emmener moi et tout autre personne que je lui confie d’un point A à un point B en toute sécurité, mais il doit aussi être capable de fermer les yeux sur certains…aspects, dirais-je, de mon business. Il s’interrompit, plongeant ses yeux dans ceux de l’homme face à lui: Il peut aussi lui arriver d’avoir à se salir les mains, si je le lui ordonne. En tant qu’ancien militaire, c’est une chose que vous connaissez non? Les ordres et les armes...

A nouveau, il s’interrompit pour lui laisser le temps de digérer ces informations. La présence de Charles l’embêtait un peu. Il était encore trop jeune pour entendre son père prononcer certains mots. Son initiation viendra suffisamment vite comme cela et il imaginait déjà la fureur de Grace si elle entendait Charles répéter certains mots qu’il allait dire dans les prochaines minutes. Alors il fit glisser Charles de ses genoux et lui demanda d’aller demander à sa secrétaire de lui donner quelque chose à grignoter puisqu’elle garde toujours des gâteaux et autres chocolats en réserve pour accompagner le café qu’elle servait lors des longues réunions de la Shelby Brothers Company Ltd. Un peu à contrecoeur vu le long soupir qu’il lâcha, Charles s’exécuta, non sans bien observer une dernière fois Anakin et, surtout, cette chose qui semblait tant l’intriguer sur lui. Tommy attendit que la porte de son bureau ne se soit refermée avant de reprendre la parole:

- Deux choses avant d’aller plus loin: vous arrive-t-il de la fermer, malgré votre arrogance maladive? La discrétion, Monsieur Skywalker. C’est ce sur quoi repose une bonne partie, sinon la totalité, de ce que je fais avec mes gars. Et ensuite, c’est quoi ce putain de truc que vous avez sur vous pour que ça captive tant mon fils?