Learning is a gift, even when pain is your teacher ∇ Ft. Rey Skywalker

Learning is a gift, even when pain is your teacher @Rey Skywalker & Thomas Shelby (Arthur & John Shelby en PNJ)

LOCAUX DE LA SHELBY BROTHERS COMPANY LTD., FIN DE MATINÉE

Les portes de la grande salle de réunion, située au dernier étage de la Shelby Brothers Company Ltd. se rouvrirent après plus d’une heure de réunion. Bien avant de laisser sortir les différents participants de cette réunion matinale, ceux-ci furent précédés par un léger brouillard de fumée et cela, malgré les fenêtres ouvertes et le système moderne d’aération. Peu leur importait l’interdiction par la loi américaine de fumer à l’intérieur d’espaces publiques clos, les trois frères Shelby ne se privaient jamais de fumer et personne, jamais, n’osait leur faire la remarque. Ici, c’était eux, les maîtres. Le Garrison Tavern, leur bar servant également de repaire pour traiter leurs affaires délictueuses liées au gang dont ils sont, tous les trois, des figures emblématiques, était lui aussi exempt de ce genre d’interdiction. Et même lorsqu’il leur arrivait de dîner au restaurant, un cendrier trônait toujours au centre de leur table, et cela depuis le jour où le directeur d’un de ces chics établissements new-yorkais était venu les trouver en leur demandant d’éteindre leurs cigarettes ou de partir sur le champ. L’un d’entre eux, un homme arborant une moustache et répondant au nom d’Arthur Shelby, s’était alors levé d’un coup, lui avait tordu le bras gauche dans son dos et l’avait plaqué sur la table, renversant les plats déjà servis et brisant plus d’un verre ainsi qu’une excellente bouteille de vin. Le deuxième, un grand gaillard à l’air narquois, John Shelby, s’était également levé et avait l’air de beaucoup s’amuser. Un cure-dent coincé entre ses lèvres, il observait les alentours sans que quiconque n’ait remarqué que sa main droite s’était glissé vers sa ceinture où un Colt M1911 pendait dans un étui de cuir noir. Les autres clients du restaurant avaient assisté à la scène, médusés et un brin terrifiés par ce soudain déchaînement de violence. Après tout, le directeur était dans son droit. Fumer à l’intérieur du restaurant était interdit, mais cela ne semblait pas empêcher ces trois hommes venus tout droit d’une autre époque de fumer, gênant plus d’un client. Cependant, si tous notèrent la violence du premier, et l’amusement du second, ce fut surtout la placidité du dernier, resté tranquillement assis, sa cigarette bloquée entre deux doigts, qui faisait que tous retenaient leur souffle.

Ils commençaient à être connus, dans New York. Les Shelby. Cette famille possédant ce grand bâtiment dans le Bronx où leur entreprise y a ses bureaux, ainsi que le bar à l’ambiance très années 20, à quelques rues de leur société, où venaient les jeunes de la ville autant que des individus à l’air sombre qui disparaissaient toujours dans une salle à l’intérieur du bar et qu’on ne voyait jamais ressortir par la porte d’où ils étaient entrés. Les rumeurs allaient bon train. Etaient-ils éliminés ? Sortaient-ils par une autre porte invisible des clients lambda ? Et que dire de ces hommes, toujours plus nombreux, qu’on voyait se vêtir à l’instar des trois frères Shelby, en costume sur mesure, cigarette aux lèvres et béret sur la tête ? Ils ne se cachaient plus, sortaient de jour comme de nuit et, les jours passants, le nom de ce gang avait fini par être connu de tous ; les Peaky Blinders, nommés ainsi en raison des lames de rasoir dissimulées sous la visière de leur béret et dont ils se servaient comme d’une arme pour taillader les visages de leurs ennemis et, ainsi, y laisser leur marque. Alors quand le troisième d’entre eux finit par se lever après avoir expirer une longue vapeur de nicotine sur le visage de l’infortuné directeur, tous l’entendirent clairement déclarer :

- Ce restaurant est désormais sous mon autorité et celle des Peaky Blinders.

Il laissa tomber une liasse de billets de 20 dollars sur la table et, le lendemain, le restaurant avait été racheté par un certain Thomas Shelby qui n’avait pas attendu longtemps pour virer tout le monde, réembaucher de nouvelles têtes et engager des artisans pour refaire la décoration intérieure. Thomas devait d’ailleurs s’y rendre dès la fin de cette réunion mais sa secrétaire personnelle vint le trouver alors qu’il discutait encore avec Arthur et John :

- Monsieur Shelby, votre rendez-vous de onze heures vous attend dans votre bureau.

- Mon rendez-vous de onze heures ? Quel rendez-vous de onze heures ?

- Une jeune femme a postulé pour un poste dans votre équipe de garde du corps. Vu son nom, j’ai pensé que vous souhaiteriez la recevoir en personne. Elle marqua une courte pause. Rey Skywalker, Monsieur.

- Ah. Je vois.

- Skywalker…comme l’aut’ chauffeur-là ? lui demanda John.

- Pas seulement chauffeur, John. Fais pas semblant de faire celui qui sait pas. Tu l’as toi-même vu à l’œuvre.

- Y’a un truc qui m’va pas chez ce type. J’sais pas quoi mais t’as l’impression qu’il est pas tout seul dans sa tête quand il te r’garde, rétorqua Arthur en reniflant.

- En attendant messieurs, il fait partie du clan. Je préfère le savoir derrière moi que face à moi. Bref, allez-y sans moi. Je vous rejoins dès que j’en aurais terminé avec cette nouvelle Skywalker.

Arthur et John partirent en direction de la sortie de l’immeuble tandis que Thomas prenait sur sa gauche, longea le long couloir en direction de son bureau dont la porte ouverte lui montrait une petite silhouette menue observant la décoration de la pièce. Sans s’annoncer, il entra dans son bureau, fit claquer la porte en la refermant sur son passage et s’avança vers elle.

- Rey Skywalker c’est ça ? dit-il en lui serrant la main. Thomas Shelby. Asseyez-vous.

Il fit le tour de son bureau, prit place dans son fauteuil et alluma une nouvelle cigarette avant d’ouvrir le dossier de candidature de la jeune femme que sa secrétaire lui avait posé sur son bureau. Il le parcourut un instant des yeux, n’ayant que faire du silence gênant qui avait pris ses aises dans la pièce. Par intermittence, il relevait ses yeux clairs vers Rey avant de les abaisser de nouveau et de poursuivre sa lecture.

- Vous êtes parente d’Anakin Skywalker ? finit-il par demander en s’adossant contre le dossier de son fauteuil.