In need of fucked up advice for a fucked up situation ((Han x Rey))

─ L’appartement de Kylo Ren fut le théâtre pathétique d’un désastre. Dark Vador en avait été le malicieux spectateur, l’insidieux investigateur. Il était le démon qui tirait sur les ficelles de Ben, pantin à sa solde dont la faiblesse avait servi de terreaux fertiles à la renaissance de Kylo Ren. Mais tu les avais surpris dans leur perversion. Tu les avais vus mettre à mort l’homme que tu aimais, désormais enfermé dans les entrailles de son double maléfique. Tu ne l’entendais même pas hurler au travers de la Force. Tu ne percevais pas l’espoir de voir un jour Ben Solo vaincre son bourreau. Les monstres sanguinaires, jaloux, l’avaient réduit au plus cruel des silences. Assourdissant. Insupportable. Ça avait tué ton cœur. Brisé ton âme. Réveillé ta colère qui s’égrenait sur terre au rythme des pluies qui fouettaient la ville avec toujours plus de violence. Tu compris ce qu’ils essayaient de faire : ressusciter cette Palpatine en toi qui n’avait pourtant jamais existé pour prouver le point que Vador s’égosillait à expliquer depuis qu’il avait connaissance de ta présence ici — tu étais le mal incarné au même titre que lui et Ren. Sauf que toi, il fallait te supprimer. Parce que tu n’étais que le fantôme de celui qui l’avait réduit au malheur éternel. Tu ne tomberais pas dans leur piège grossier, par respect envers Padmé. Par respect envers les enseignements et leçons transmises par ses enfants au cours de ton entrainement Jedi. Alors dès que les manigances de Ren et de Vador eurent été portées à ta connaissance, tu t’étais dressée devant le monstre que tu avais déjà affronté il y a quelques années dans votre galaxie. Déterminée à lui faire mordre la poussière.

L’affrontement fut violent. Il avait secoué les murs, alerté les voisins que toi et Ren aviez tout bonnement ignorés. Tu voulais en découdre avec lui en croisant le sabre, mais sa contrattaque était plus fourbe. Kylo avait joué de ses charmes, du souvenir de Ben que son physique t’inspirait. Faible, accro à cet amour que tu ressentais, tu avais succombé sans le moindre mal et pour le plus grand plaisir de Ren. Tu ne te soumettais pas à lui pour autant. L’ébat était aussi passionné que violent, effréné. Kylo ne devait pas gagner, il devait périr pour que Ben renaisse. Tu avais tenté de l’appeler à travers tes larmes. En vain. Et la fureur de Ren s’était décuplée à l’entente de tes complaintes pour cet être qu’il considérait avec rage et d’un air dédaigneux comme faible, insignifiant. Il te faisait payer ton appel. Toujours aussi vicieux. Il fallait que tu comprennes que tu étais à lui désormais et que tu devais oublier le fils Solo. Ta rage était pire. Un volcan en éruption. La fin était aussi explosive que le début. Nichée dans les draps de son ennemi, il t’avait laissée meurtrie, détruite avec des relents nauséeux dans le fond de la gorge. Ton âme était en miette, perdue. Elle errait dans ce torrent de tourments. Tu avais attendu que Ren s’endorme profondément pour te retirer de ses bras avec dégouts et fuir de son appartement.

La nuit s’était parée de ses plus beaux bijoux. Les étoiles luisaient, scintillaient dans la tranquillité de l’obscurité. En s’inspirant d’elles, un œil avisé et connaisseur pourrait affirmer qu’il était trois heures du matin. Toi tu t’en moquais éperdument. Tu vagabondais dans les rues new-yorkaises, sans but, sans raison, perdue dans ta colère et ta tristesse. Tu coulais contre un mur, dévastée par ce qu’il venait de se passer. Ben n’était définitivement plus. Tu étais inconsolable. Tu ne savais pas vers qui te tourner à une heure pareille… Qui pourrait comprendre les tourments qui te torturaient ? Qui pourrait comprendre ton histoire si complexe ? Tu n’avais pas de parent, pas de famille à laquelle te confier… Quoique… Han. Han était la personne la plus à même à te comprendre, à te soutenir et à tenter de trouver les mots pour t’apaiser. Certes, ça n’était pas du tout son fort. Certes, il te donnerait sûrement des conseils à la con qui te feront certainement plus rire qu’autre chose, mais c’était peut-être ce dont tu avais besoin en cette heure tardive de la nuit après la violence que tu venais de subir. Alors tu empruntais les transports adéquats pour te rendre à son domicile. Tu savais qu’il lui arrivait de se coucher tard en raison de son travail. Tu avais donc un petit espoir de ne pas trouver porte close.

« Han ! C’est moi ! Ouvre-moi, s’il te plait. » En toquant à sa porte, tu tentais de contenir les sanglots dans ta voix pour ne pas l’inquiéter. Un peu ridicule puisqu’il s’inquiéterait probablement de te voir débarquer à une heure pareille chez lui. En entendant sa porte se déverrouiller, tu te reculais d’un pas et le considérais du regard quand tu l’apercevais. Pas de bonjour, pas de politesse, simplement : « Est-ce que je peux rentrer cinq minutes… ? J’aurai bien besoin d’un whisky. D’un truc fort. J’ai passé une nuit à chier. » Tu tentais de masquer ta peine avec un peu d’ironie. Tu espérais que ça fonctionne plus ou moins, pour qu’il ne pose pas trop de questions au départ. Un sourire maladroit tordait ton visage. Tu faisais peur à voir entre tes yeux bouffis, tes joues rouges et tes vêtements que tu avais remis à la hâte en plus de tes cheveux noués dans un enchevêtrement improbable.