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Sujet: When you plan something, well, there’s no need to rush ∇ Halston & Tommy Sam 22 Jan - 16:29
When you plan something, well, there’s no need to rush
Roy (Halston) & Thomas
Ateliers d’Halston, quartier de Manhattan, 22 Janvier 2022.
La Bentley noire se gara devant un de ces immeubles au nombre incalculable d’étages du centre-ville de New-York. A l’arrière du véhicule, derrière les vitres teintées, le PDG de la Shelby Brothers Company Ltd. relisait une dernière fois certains points du document que lui avait sorti sa secrétaire personnelle concernant celui qu’il s’apprêtait à rencontrer. Halston, de son vrai nom Roy Frowick, avait été un très grand couturier américain des années 60 à 80 avant de succomber à la maladie du SIDA. Thomas ne savait pas ce qu’était cette maladie. A son époque, elle n’existait pas, ou bien elle existait mais aucun médecin ou scientifique n’avait su la diagnostiquer et mettre un nom sur ce fléau qui avait fait des ravages dans le monde entier à l’époque qu’avait connu Halston. L’homme était d’ailleurs réputé autant pour son talent de créateur et de visionnaire dans la mode que d’excentrique prompt à tous les excès et à être de toutes les fêtes. S’il est toujours comme ça, cela va poser problème, songea-t-il en relisant la longue liste de ses frasques tout en finissant son verre de brandy. Pourtant, son chauffeur personnel et homme de main qui lui avait parlé de lui, avait insisté sur son talent. L’argent lui avait cependant toujours fait défaut, parait-il, et aujourd’hui, plutôt que de pouvoir recréer sa propre marque et relancer ses propres lignes, il se trouvait obliger de collaborer avec une autre maison de couture, richissime celle-ci. La maison italienne Gucci. Rien qu’à lire ce nom de cinq lettres, le gangster sentait tous ses muscles se tendre. La mafia italienne…Il ne la connaissait que trop bien et lui avait fait perdre jusqu’à son ange qu’était sa femme, Grace. Depuis ce jour, que ce soit dans son univers ou ici, il avait mis tous les italiens, hommes, femmes ou enfants, dans le même sac et refusait catégoriquement d’avoir quoi que ce soit à faire avec eux. « Plutôt les Russes que ces putains de bouffeurs de pâtes… » disait-il dès lors qu’un deal pouvait être fait avec un représentant de ce pays. Alors il s’était dit que, vu le caractère du couturier et son égo qui avait l’air aussi surdimensionnés que le sien, le fait de lui proposer de le sponsoriser pour lui permettre de s’amender de ce Gucci tout en lui permettant, à lui, de laver de l’argent sale issu de la vente de stupéfiants ou d’armes, cela serait un bon deal pour l’un comme pour l’autre. Chacun y trouverait son compte. Restait par contre à savoir si ce Halston serait intéressé et si lui, Thomas Shelby, était prêt à travailler avec un énergumène pareil.
« Attendez-moi ici », dit-il à Skywalker en rajustant sa veste avant de sortir de la voiture. Laissant le dossier concernant Halston sur la banquette arrière, il sortit de la voiture et entra dans l’immeuble dont le sommet était dissimulé au-delà de la brume qui plombait le ciel de la ville depuis des jours. Il se dirigea droit vers les ascenseurs, en appela un et appuya ensuite sur le bouton à côté duquel était écrit « Ateliers Halston », au vingt-troisième étage. Les portes se rouvrirent sur un étage en pleine effervescence. Tommy voyait du monde, de jeunes gens principalement, courir en tout sens, les mains chargés d’échantillons ou de rouleaux de tissus pour certains, de croquis ou de bloc-notes pour d’autres. Pas d’accueil. Pas de secrétaire pour accueillir les visiteurs. Seulement un énorme open-space composé de longues tables, de machines à coudre, de présentoirs et de mannequins sur lesquels de petites mains s’affairaient à apposer les dernières touches ou à faire quelques ajustements. En retrait, il les observait, constatant qu’il ne s’agissait que de vêtements féminins. Des robes, essentiellement. Des robes qui n’étaient pas à son goût. Trop modernes, trop découvertes, trop de couleurs. Pour lui qui venait de le Vieille et Belle Epoque, il avait encore beaucoup de mal avec toute ces nouveautés liées à ce vingt-et-unième siècle. Et il n’était pas le seul d’ailleurs; tout le clan Shelby et même Alfie Solomons avaient gardé leurs vieilles habitudes et leur apparence de leur époque. De la coupe de cheveux au costume trois-pièces avec gilet, de la montre en or à gousset aux petites lunettes rondes et fines, sans parler du béret et du vieux pistolet, toujours fidèlement présent à sa ceinture, ici, on les taxait de « dandy » ou de « hipster ». Tommy ne connaissait aucun de ces deux termes mais, à choisir, lui préférait employer le qualificatif de « gangster » pour se désigner. Un gangster élégant avec des valeurs qui n’existent plus auprès des petits gangs minables des bas quartiers de cette ville…
Un jeune homme vint soudain le tirer de ses observations en s’adressant à lui. « Je peux vous aider monsieur ? ».
- Thomas Shelby, dit-il en sortant une carte à son nom d’une de ses poches. J’ai rendez-vous avec le directeur artistique de cet atelier, Monsieur Frowick. Où-est-il?
- Suivez les cris… répondit l’autre sans se donner la peine ni de se présenter en retour, ni de lui indiquer où se trouvait ce qui devait être son supérieur.
Néanmoins, Tommy tendit l’oreille et finit par entendre des vociférations supplanter, par intermittence, les bruits des machines à coudre et des téléphones. Il suivit donc les cris, comme on le lui avait conseillé, et finit par arriver près d’un bureau d’où sortait une pauvre jeune femme, le visage rouge tant elle s’efforçait de retenir ses larmes. Il l’observa fuir ce bureau aussi vite que ses talons vertigineux le lui permettait avant de se retourner vers l’intérieur de la pièce d’où provenaient les cris.
L’homme lui faisait dos. Contemplant la ville, cigarette entre deux doigts, vêtu d’un col roulé noir et d’un pantalon crème, les cheveux coiffés en arrière, Tommy ne prit pas la peine de frapper à la porte pour s’annoncer. A l’inverse, il entra dans le bureau et ferma la porte derrière lui, ce qui suffisait pour manifester sa présence. Le bruit de la porte attira l’attention d’Halston qui se retourna face à cet inconnu sortit d’une autre époque, à la vue de son style. « Vous devez être Halston ? » s’enquit Thomas en s’allumant une cigarette. « Thomas Shelby. Je viens de la part d’Anakin Skywalker, que nous connaissons tous deux, même si je crois que vous connaissez plus sa femme, d’après ce qu’il m’a dit ? » Il se rappela soudain la mention de l’homosexualité d’Halton dans son dossier et expira longuement la nicotine qu’il venait d’absorber. Heureusement qu’il était venu seul. Arthur aurait refusé de s’adresser à quelqu’un ayant des penchants pareils. Quant à John et Finn, ils n’auraient pu contenir leur hilarité. Lui réagissait comme auraient réagi Polly ou Ada, si elles avaient été présentes. Il s’en fichait royalement. Qui comblait son lit ne l’intéressait pas. Ce n’était pas pour cela qu’il était venu mais il pouvait comprendre les réactions de ses frères. A leur époque, ce genre de préférence était vu comme une maladie, une tare à éradiquer par des soins violents et inefficaces d’ailleurs. « J’aurais une proposition à vous faire », commença-t-il tout en prenant place, sans y avoir été invité au préalable, dans l’un des sièges face au bureau du couturier.