An unexpected friendship ∇ Ft. Legolas Greenleaf

An unexpected friendship @Legolas Greenleaf & Daenerys Targaryen

"I don’t have love here. I only have fear."

Le temps était maussade aujourd’hui. Gris, froid et pluvieux, l’ensemble parfait pour faire déprimer quiconque se sentirait un tant soit peu seul dans ce monde étrange. Et malheureusement, c’était le cas de Daenerys. Assise à même le sol, appuyé contre le flanc chaud de Viserion, les genoux ramenés contre son corps, l’Imbrûlée regardait la pluie tomber d’un aire morne depuis la caverne qu’elle avait trouvé, à l’orée de la forêt, pour tenir lieu d’abri pour ses trois enfants hors du commun. Elle ne travaillait pas aujourd’hui. Le salon de coiffure était fermé et, n’ayant aucun ami ni proche, ni n’éprouvant le moindre intérêt pour les activités bizarres proposées dans cette ville, plutôt que de rester enfermée chez elle à déprimer, elle avait bravé le mauvais temps pour rejoindre Drogon, Viserion et Rhaegal.

Les trois dragons étaient heureux de la voir mais, tout comme leur mère, eux non plus n’aimaient pas cet endroit. Daenerys voyait clairement la différence entre leur comportement ici et celui qui était le leur dans leur véritable univers. Ils n’avaient pas leur place ici, tout comme elle. Parfois, l’envie lui prenait de survoler la ville sur le dos de Drogon, comme elle avait pu le faire au-dessus de Meereen ou de Port-Réal, tout brûlant et sanglant fut l’issue de la capitale de Westeros. Elle ne comptait bien sûr pas faire de même ici. Elle avait ressenti une rage infinie à Port-Réal. Ici, tout ce qu’elle ressentait, c’était de la solitude, du chagrin et des remords. Elle n’avait le cœur à rien et, tout comme ses dragons, elle s’éteignait lentement.

Viserion s’ébroua soudain et bougea pour changer de position, ce qui la sortit de sa torpeur. Clignant des yeux, Daenerys s’aperçut que la pluie avait cessé, laissant la place à de lourds nuages gris et à une atmosphère humide propre aux forêts après avoir été aussi copieusement arrosées pendant des heures. Dépliant ses jambes en grimaçant tant elles étaient ankylosées d’être restées aussi longtemps dans la même position, Daenerys finit par se lever en s’appuyant sur l’aile droite de Viserion, repliée contre son flanc. Elle frotta ses vêtements à l’aide de ses mains pour en retirer la poussière de la caverne et sortit. Une forte bourrasque lui soulevant les cheveux l’informa du retour de Drogon, partit en quête de quelque nourriture depuis son arrivée, tôt dans la matinée. Un rugissement magistral confirma son approche et, relevant la tête vers le ciel, Daenerys le vit entamer sa descente entre les arbres. Le dragon se posa brutalement, faisant trembler le sol et tomber plus d’une branche morte parmi les arbres environnants. Mais, loin de s’en effrayer, Daenerys s’approcha de lui, sa main droite en avant et un tendre sourire aux lèvres :

- Te voilà enfin ! lui dit-elle dans sa langue natale, le Valyrien. Des trois dragons, Drogon était le seul à avoir maintenu sa force et sa puissance telles qu’elles l’étaient de son vivant, dans leur univers, là où Rhaegal et Viserion avaient eux retrouvé leur taille de jeune dragon tels qu’ils l’étaient peu de temps avant sa conquête de Meereen. Avant que je ne doive les enfermer sous la pyramide de la Harpie… songea-t-elle, réprimant une larme. Drogon, lui, était resté le puissant et dangereux dragon noir, par nécessité plus que par réelle envie. Les yeux du dragon ne brillaient pas comme autrefois et Daenerys en vint à se dire que, peut-être, il se forçait à rester ainsi pour pouvoir la protéger, elle et ses deux jeunes frères, et cette pensée ne fit que renforcer son amour pour lui. Alors elle s’approcha de lui, se blottit contre son puissant poitrail et murmura dans sa langue :

- Ne m’abandonne jamais je t’en prie.

Elle avait perdu Rhaegal et Viserion dans leur monde et c’était un miracle qu’ils soient à nouveau là. Elle chérissait leur présence chaque jour mais autant elle aimait ses dragons, autant ils constituaient une bien maigre source de conversation. Ils ne lui répondaient pas, pas comme Ser Jorah Mormont, Missandei, Ver Gris, Lord Tyrion ou même Viserys lui auraient répondu. Et Drogo…Mon Soleil Etoilé…. Toutefois, la vision de tous ces visages disparus s’évapora bien vite dans son esprit en entendant soudain une brindille craquer tout près de leur position. Elle se retourna, épiant la forêt, tandis que Drogon s’était mis à feuler comme il le faisait, lorsque le danger rôdait. C’était déjà la deuxième fois qu’elle se sentait surveillée dans cette forêt. L’endroit était de moins en moins sûr. Peut-être allait-elle devoir trouver bientôt un autre abri pour ses enfants mais alors qu’elle observait les environs, la Mère des Dragons vit soudain une haute silhouette se détacher des arbres. La peur que ressentait leur mère attira Rhaegal et Viserion en-dehors de la caverne et c’est alors que Daenerys vit que l’étranger tenait un long arc à la main. Elle se décala de Drogon et s’avança vers l’individu aux longs cheveux blonds. Plus elle s’approchait, plus elle pouvait voir qu’il n’avait pas peur des dragons. Sa réaction était différente de toutes celles qu’elle avait vu en Essos ou à Westeros. Il connaît les dragons… constata-t-elle et la façon dont sa main se crispa sur son arc lui fit comprendre que non seulement il les connaissait, mais qu’il ne les craignait pas.

- Non ! Je vous en prie ! cria-t-elle en levant les mains, paumes en avant. Ne leur faîtes pas de mal…Ils sont tout ce qu’il me reste de chez moi…Je vous en prie…répéta-t-elle, en larmes. Ils sont ma seule famille ici.

An unexpected friendship

feat @Daenerys Targaryen

L'elfe n'aimait rien de cette ville, c'était comme se retrouver au Gondor parmi les hommes et être le seul de son espèce entourer de personnes qui ne savaient pas faire le bien, trop aveuglé par le pouvoir et la puissance, et parfois par l'or, même si les nains étaient au plus haut niveau pour cela. Legolas n'aimait pas particulièrement les hommes, mais il ne dirait pas non plus qu'il les détester, pas come ce fût le cas avec le peuple des nains. Mais ces hommes, ici, dans ce monde, étaient grotesques, méchants, moqueurs, et bien d'autres encore. Et qu'avaient-ils fait de la nature ? Ils l'avaient détruite et tout ça pour ces bâtiments laids.  N'avaient-ils donc pas appris à vivre avec la nature, les arbres ? Visiblement pas. C'était l'une des raisons qui poussait le prince elfe à vivre dans les bois, et à vagabonder dans le parc lorsqu'il le pouvait. Même si de toute évidence, la forêt lui offrait bien plus d'opportunité, et puis ici il pouvait faire ce que bon lui semblait, et il évitait ainsi les diverses et variées moqueries.

Il n'avait pas de place à proprement parler, en règle générale, et surtout parce qu'il ne dormait pas, il s'adossait dos contre un tronc d'arbre, les fesses dans l'herbe et à profiter du temps, des chants d'oiseaux et de la beauté de la nature. Il ne réclamait rien d'autre, juste lui en toute harmonie avec ce qui ressemblait de plus près à son propre monde. Il s'était abrité un temps, juste au moment de l'averse passagère avant de reprendre son petit bout de chemin, son arc, ses flèches dans son arquois et ses dagues toujours à porter de main. Il ne voyait quasiment personne, si ce n'était de drôles de créatures qui ressemblaient à des changeurs de peau de son monde, mais il savait qu'ils n'en faisaient pas partis, c'était juste ce qui semblait s'en rapprocher le plus.

L'elfe pouvait parcourir des kilomètres sans jamais se sentir fatigué, épuisé ou comme quelqu'un qui aurait besoin de reprendre son souffle. C'était souvent ce qu'il faisait ici, parce qu'il ne savait pas trop quoi faire d'autre. Parfois il s'amusait à tirer dans les troncs d'arbres, comme si que c'était des cibles, parce qu'il n'avait rien sous la main à chasser ou à tuer. Il n'y avait même pas de méchants de son monde. Il pourrait presque mourir d'ennuie. Si ce n'était que cette fois-ci, de loin, il avait repéré quelque chose qu'il n'aimait pas voir. Sa vue lui permettait de voir tellement loin, qu'il était inutile pour lui de s'aventurer trop loin, enfin si seulement les arbres ne l'empêchait pas de voir un peu mieux que ça. Il avait alors grimpé dans l'un des arbres les plus hauts et de la dernière branche, il avait scruté les environs. Inutile de vous dire qu'un dragon volant dans le ciel et faisant une descente vers la forêt ne pouvait pas passer inaperçu, pas pour lui en tout cas. Mais voilà que sa journée allait être bien meilleure. Il redescendit dans la hâte, brandissant son arc qu'il arma d'une de ses flèches, et il s'avança d'un pas léger vers l'endroit où le dragon avait fait une descente.

Dans son monde, les dragons n'étaient pas aimé car ils étaient le mal incarné, des voleurs et des pilleurs. Alors s'il pouvait se faire un dragon, il s'en ferait une grande joie, ainsi il pourrait rajouter à sa longue liste de victimes, un dragon. Pourquoi pas après tout. Mais alors qu'il tâcha de faire attention où il marchait et qu'il avait un pas léger, une branche céda malgré tout sous son poids d'elfe. Il ne savait pas si on l'avait entendu, mais en observant un peu plus entre les arbres, il vit le dragon, mais également une silhouette. Cette personne était-elle en danger ? Qu'importe, Legolas brandit son arc sans crainte et s'avança prêt à laisser sa flèche volée et atteindre sa cible. Mais alors qu'il s'apprêtait à le faire, la silhouette qui n'en était plus une, se mit en travers de son chemin en le suppliant de ne pas leur faire du mal. L'elfe était dubitatif. Les dragons étaient mauvais. Il était presque certain.

« Les dragons sont le mal incarné ! » Répondit-il en ne comprenant absolument pas la situation. Comment pouvaient-ils être sa famille ?

Legolas resta en retrait, toujours son arc brandit, observant à tour de rôle les dragons puis la jeune femme. Mais rien ne se passait. Ils n'attaquaient pas ? Smaug l'aurait fait lui, à coup sûr. L'elfe baissa avec précaution et légèreté son arc, ne visant plus les dragons pour le moment, mais garda une distance avec ces derniers, juste au cas où.

« Comment peuvent-ils être votre famille ? Sans vous offensez, il n'y a pas vraiment de ressemblance. »