Eddie &
Legolas

C'était une journée particulièrement chaude et ensoleillée qui c'était levée ce matin-là sur New York. Enfin, cette autre New York dans lequel il avait un peu malgré lui atterrit, comme toutes les autres personnes qui se sont retrouvées ici d'ailleurs. Dieu merci Christopher - son fils - y avait été envoyé avec lui. Alors même si pour le moment il ignorait encore de quelle drôle de façon ils étaient tous les deux arrivés ici et bien qu'il ne sache pas non plus que quelle façon sortir de cette ville pour le moins étrange, il était néanmoins heureux d'avoir à ses côtés ce petit être qui emplissait sans vie d'un réel bonheur. Eddie avait également eu le plaisir de retrouver ici, dans tout ce bazzard, son meilleur ami. Alors peut-être que tout n'allait pas si mal en fin de compte ? Même s'il en venait parfois à se demander, s'il n'était tout simplement pas mort au cours d'une de ses interventions et qu'il s'était finalement retrouvé coincé là dans une sorte de... Paradis sur Terre ? Un Paradis où il pouvait toujours être père, être pompier et vivre presque aussi normalement que s'il vivait toujours à Los Angeles. Oui, peut-être que ce n'était pas si mal finalement. Conclue t-il davantage dans l'espoir de se rassurer un tant soit peu que comme s'il parvenait réellement à le croire.

Ramené toutefois à la réalité - du moins à ce qu'il semblait en être le plus proche - par l'alarme qui venait de se déclencher à la caserne, Eddie se dépêcha d'enfiler sa tenue de combattant du feu. Un incendie mineur venait de se déclarer dans un parc non loin de là. Une évacuation du publique était d'ores et déjà en cours, mais les autorités présentes attendaient avec impatience l'arrivée de l'unité à laquelle il appartenait désormais.

Arrivé sur place, il suivit sans broncher les directives qu'on lui avait données. Et étant donné qu'il n'y avait, pour le moment aucun blessé à déploré, on lui avait suggéré de prêter main-forte aux policiers présents pour finir d'évacuer les lieux tout en gardant un œil attentif à tout ce qui était susceptible de se produire et de représenter un éventuel danger qui serait susceptible d'aggraver la situation (affolement, crise d'angoisse, regroupement de curieux à proximité du feu, etc). Il fut légèrement vexé de s'être vu attribuer cette besogne au lieu de venir en aide à ses collègues qui se démenaient pour venir à bout de cet incendie, mais il essaya de ne pas s'en offusquer. Il était nouveau dans cette brigade, autrement dit, quasiment considéré comme un bleu. Alors il savait pertinemment que pendant un moment il allait devoir se coltiner tout ce que les autres n'avaient pas nécessairement envie de faire, mais qu'il était malgré nécessaire d'accomplir.

- Vous devez également quitter les lieux Monsieur. Dit il promptement à un homme qui se trouvait là et qui semblait ne vouloir bouger de là où il se trouvait sous aucun prétexte, pas plus qu'il ne semblait désireux qu'on lui dise quoi faire et de quelle façon il était censé agir. Et bien qu'Eddie pouvait aisément comprendre le fait qu'il n'apprécia guère qu'on lui dicte ainsi sa conduite, il allait bien falloir qu'il évacue de gré ou de force.

Eddie &
Legolas

Eddie essayait tant bien que mal de trouver sa place dans ce nouveau monde - un peu étrange il fallait le reconnaître. Parce que ici, on pouvait croiser toute sorte de personne plus loufoques les unes que les autres. Bien entendu la différence était quelque chose d'extraordinaire et en aucun cas il ne la juger, pas plus qu'il ne la rejeter. Mais il n'y avait qu'ici, dans cette ville, qu'il avait entendu parler de - semble t-il - véritable histoire de loup-garou, de fée et bien sûr il n'y avait qu'ici, qu'il pouvait se retrouver face à un drôle de bonhomme qui ressemblait étrangement à un elfe tout droit sorti d'un film fantastique ou d'un roman. Il portait de drôle d'habit, mais remarque, il aurait pu fait fureur à une convention, songea Eddie alors qu'un sourire se dessinait lentement sur son visage. Il ne manqua pas de remarquer qu'il avait également en sa possession un arc et quelques flèches bien rangées dans son arquois. Aussi, se sentant probablement menacé par toutes ses personnes qui lui hurlaient presque dessus pour qu'il se décide enfin à quitter les lieux, l'elfe avait fini par porter une main à son arc, mais le relâcha aussitôt lorsque Eddie c'était adressé à lui.

- Je comprends, je n'aime pas beaucoup qu'on me dise quoi faire moi aussi. Mais là, il s'agit d'un cas d'urgence. Un incendi c'est déclaré non loin de là, d'où l'importance de faire évacuer la zone. Lui expliqua plus calme le Pompier. - Vous aurez tout le loisir de revenir lorsque mes collègues en seront venus à bout. Le rassura t-il finalement.

Si il s'agissait bien d'un elfe comme son apparence pouvait le suggérer, c'était probablement un homme proche de la nature. Il avait sans doute trouvé refuge où quelque chose du genre dans le parc. Alors Eddie pouvait comprendre qu'il n'avait pas nécessairement envie de quitter cet endroit auquel il attachait sûrement une importance capitale.

Eddie &
Legolas

- Aucun dragon à l'horizon, Dieu merci. Rétorqua t-il en ayant pleinement conscience que son interlocuteur usait volontiers de sarcasme. Eddie ne lui en tient toutefois pas rigueur, lui-même en aurait très certainement fait usage si on était venu lui aboyer ainsi dessus sans vergogne. Il ne put toutefois pas s'empêcher de se demander, si dans son monded'origine, s'il y en avait pour de vrai ? Après tout, s'il faisait tout aussi naturellement mention de dragon, c'était probablement parce que ces créatures - qui ne demeurait rien d'autre qu'une légende pour lui - était tout ce qu'il y avait de plus vrai pour cet homme ?

Il fut ensuite plus qu'étonné en entendant la question de ce dernier : « Vous allez faire quoi avec ce feu ? » Avait-il demandé avec une réelle curiosité. Eddie resta stupéfait pendant l'espace d'un instant. *Quelle drôle de question.* Pensa t-il. Comme quoi, les choses se passaient vraiment différemment d'un monde à l'autre.

- L'éteindre, avec l'aide de ces lances à incendie là-bas. Lui expliqua t-il en lui montrant les lances du camion que ses collègues avaient d'ores et déjà rattaché à une bouche d'incendie qui se trouvait là. Je suis curieux de savoir, qu'est-ce que vous en fait par chez vous ? Se surprit-il à lui demander. Il se doutait très bien que sa question pût sembler bête, mais y avait-il vraiment des questions bêtes dans ce monde ? Tout était nouveau ici. Chacun à sa façon, était bel et bien obligé de s'adapter à cette nouvelle vie et aux différences de chacun. Alors, non finalement, il n'y avait pas de question bête, se rassura Eddie.