Et une autre. Ca fait deux ! { Mara

Mara s’habituait tranquillement à la vie dans cette ville qui lui était encore « inconnue » jusqu’à son arrivée imprévue ici. OK, elle ne comprenait pas comment elle avait pu atterrir ici, mais après tout ce n’était pas si grave ? En revanche, ce qui l’était davantage, c’était le fait qu’elle ne parvenait pas à contacter ses parents ou encore à quitter New York. Étrange tout ça, non ? Enfin bref, la jeune femme avait vu sa vie changer puisqu’elle s’était fait de nouveaux amis et s’était même retrouvée avec un colocataire inattendu. En effet lorsque par inadvertance elle avait renversé le jeune Kurt, elle ne pensait pas du tout qu’il allait ensuite devoir partager son logement, car il n’avait nulle part où aller. En même temps, ça ne la dérangeait pas vraiment puisqu’elle avait un toit sur la tête et se sentant trop coupable, elle n’avait pas eu le cœur à le mettre dehors. Puis il faut bien l’avouer, sa compagnie est agréable donc elle est contente de pouvoir passer du temps avec lui.

Il y a quelques jours alors que la jeune Carlyle se présentait dans un café pour trouver un petit boulot, elle avait « tapé dans l’œil » du gérant qui lui avait alors annoncé qu’il recherchait un ou une intérimaire. L’homme avait donc gardé son CV et lui avait conseillé de s’inscrire dans une boîte d’intérim. C’était ce que la blonde avait fait aussitôt en sortant de là. Et bingo dès qu’elle fut inscrite, elle passa un coup de fil au quadra pour le prévenir qu’elle avait fait ce qu’il lui avait dit. C’est comme ça que dès le lendemain elle avait commencé en tant que serveuse dans ce petit café.

Au début, la miss avait eu un peu de mal à savoir comment bien tenir son plateau, mais avec un peu d’entraînement et les bons conseils de son employeur elle y était parvenue sans avoir trop de difficulté. La blondinette avait bien pris ses marques ici et reconnaissait même déjà les visages de clients réguliers qui passaient une voire plusieurs fois par jour pour prendre leur dose de caféine ou d’autres boissons dont ils sont friands. Cet après-midi comme son patron avait dû s’absenter, la jeune femme devait le remplacer derrière le comptoir. N’ayant pas eu le temps de la former avec la caisse, c’était une autre serveuse qui lui avait montré tout ce qu’elle devait savoir et qui la laissait à présent se débrouiller – même si elle était là en cas de besoin pour lui dire quoi faire.

Tandis que la demoiselle était de dos, en train de ranger des bouteilles, elle entendit une voix féminine qui semblait s’adresser à elle. « Juste une petite seconde. » Dit-elle doucement alors qu’elle remettait bien en ordre l’étalage, puis elle se tourna et attrapa une tasse qu’elle avait nettoyée quelques instants avant. Alors qu’elle glissait celle-ci sous la machine à chocolat, la petite blonde redressa la tête et observa la personne qui semblait la prendre pour quelqu’un d’autre. Voyant enfin la bouille de la cliente, la bouche de l’adolescente forma un grand O et ses yeux devinrent bien ronds. « Holly shit ! What the hell ? » Jura l’employée qui était très surprise par le physique de la fille en face d’elle. C’est bien simple hormis la couleur de cheveux qui différait, elle avait l’impression de se voir elle-même, comme si elle s’observait dans un miroir. « MERDE ! » Pesta la serveuse qui venait de brûler ses doigts avec la boisson chaude qui débordait du mug. Eh oui, elle avait tellement bogué que sa main tenait encore le levier pour faire couler le chocolat chaud. « Excusez-moi quelques instants ! » Dit-elle à l’autre jeune femme alors qu’elle relâchait enfin le levier et se dirigeait vers l’évier pour passer sa main douloureuse sous l’eau froide. En attendant de calmer un peu le feu qu’elle sentait sur ses doigts, l’adolescente repensa à ce que lui avait dit la brune. « Je suis désolée pour ma réaction d’il y a quelques secondes, c’est juste que je ne m’attendais pas à tomber sur mon sosie un jour. » Avoua-t-elle. Certes, elle connait l’adage qui dit qu’on a tous un sosie quelque part, mais c’était bien la première fois que ça lui arrivait et c’était quelque chose de très troublant. « Je ne sais pas à qui vous croyiez avoir affaire, mais je ne suis pas Nimue. Je m’appelle Mara. » La voix d’une autre femme s’éleva non loin du comptoir. « Tout va bien Mara ? » Demanda une autre blonde qui lui rapportait de la vaisselle. « Euh oui, Sandy. Je me suis juste brûlée avec la machine à chocolat. » Son interlocutrice grimaça. « J’espère que c’est pas trop fort, mais fais plus attention à l’avenir. » La blondinette hocha la tête. « Oui, je vais faire ça ! » En même temps, elle arrêta l’eau froide et retourna vers la machine, elle attrapa la tasse et essuya grossièrement l'extérieur avec de l’essuie-tout puis la remit sous l'appareil et fit cette fois donc gaffe de ne pas laisser le liquide bouillant déborder. « Désolée pour l’attente. Pour la peine, je vous offre votre boisson ! » Lança la rebelle en déposant le mug devant son double. Bon Dieu, ce que c’était toujours aussi bizarre. D’ailleurs, elle prenait sur elle-même afin de ne pas la tutoyer, ça la ficherait mal pour son boulot sinon. Sauf si éventuellement elle avait l’autorisation de la brunette de la faire, auquel cas là elle pourrait passer au tutoiement. Dans un coin de sa tête, la miss nota qu’elle aura 4,50$ à prendre de son portefeuille dans les vestiaires pour les mettre dans la caisse avant la fin de son service, sinon elle allait avoir des ennuis.

Si on avait dit à la blondinette ce matin qu’elle allait rencontrer aujourd’hui son parfait sosie, elle aurait ri au nez de la personne. Pourtant elle sait qu’elle ressemble fortement à une fille qui s’appelle Hannah puisque quand elle avait rencontré Steve, ce dernier l’avait prise pour elle, mais la miss n’y avait plus repensé depuis, ça lui était complètement sorti de la tête. Du moins pour l’instant, peut-être que ça lui reviendra plus tard. Trop surprise et choquée de voir la brunette en face d’elle qui a le même visage qu’elle, la jeune Carlyle se brûla la main en préparant la boisson chaude de sa cliente. Aussitôt, la serveuse eut le bon réflexe de mettre sa main brûlée sous l’eau froide, mais pas trop non plus puisqu'elle avait veillé à la température du jet d'eau. « J’espère ouais, au pire je supporterai la douleur… » Après tout, ce n’était pas la première fois qu’elle avait ce genre de tour puisque ça lui arrivait de se brûler en sortant un plat du four ou encore une autre fois elle s’était même reçu l’eau bouillante des pâtes sur le ventre. Eh oui, ça lui arrive par moments d’être maladroite. En tout cas, la blonde laissa l’eau couler un petit moment pour soulager le feu qu’elle ressent au niveau de ses doigts. Très professionnelle, Mara s’excusa de ne pas pouvoir servir de suite la jolie brune. Apparemment, celle-ci ne semblait pas lui en vouloir et avait même l’air de comprendre. Tant mieux, visiblement la jeune fille ne faisait pas partie des clients qui pouvaient se montrer chieurs. Par contre, l’adolescente derrière le bar fronça les sourcils aux propos de son interlocutrice. « La magie ? » Répéta-t-elle déstabilisée, puisqu’elle ne voyait pas du tout de quoi voulait parler cette fille.

Ce n’est que quelques instants plus tard que la vingtenaire comprit qu’en fait il y avait méprise sur sa personne. Apparemment, la demoiselle en face d’elle l’avait prise pour une autre fille. Est-ce que ça voulait dire qu’une autre personne leur ressemblait aussi ? En attendant d’en avoir le cœur net, la serveuse dévoila son prénom à la petite brune afin de clarifier les choses entre elles. Doucement, la blonde secoua la tête pour répondre par la négative aux questions de son interlocutrice. « Je ne suis pas Nimue non, et oui je m’appelle bien Mara. » Par la suite, la jeune Carlyle se rendit compte que la brunette était en train de penser comme elle il y a quelques instants, qu’elles étaient au moins trois à avoir la même bouille. La serveuse haussa des épaules quand l’autre jeune fille lui demanda combien elles étaient. Puis la blondinette tilta en entendant le prénom de Billy, elle avait déjà entendu ce prénom quelque part, de la bouche de Steve lorsqu’il l’avait dépannée sur le parking du centre commercial. En songeant à ceci, c’est là qu’autre chose lui revint en tête. « J’ai un ami qui sort avec un certain Billy. D’ailleurs, je me souviens que Steve m’a appelée Hannah la première fois que je l’ai vu. C’est donc à vous qu’il pensait avoir affaire ? » En tout cas, c’était ce que supposait l’adolescente qui essayait de remettre les pièces du puzzle en place, mais c’était compliqué quand même, encore plus quand elle entendit sa cliente parler de résurrection. « Quoi ? » Dit-elle assez fort puisqu'elle ne s'attendait pas à ça, puis essayant de se montrer plus discrète elle demanda plus bas. « Vous étiez morte et revenue à la vie maintenant ? » C’était quoi ce délire ? Même si ça paraissait complètement dingue, tout à coup l’adolescente se mit à penser à son défunt petit ami. Si cette fille avait eu cette chance de ressusciter, il pourrait en être de même pour Dylan non ? Ce serait tellement merveilleux si Hovemeyer pouvait avoir cette chance-là.

Suite à l’intervention de sa collègue, l’intérimaire arrêta l’eau sur sa main et après avoir nettoyé rapidement la tasse se chargea de préparer le chocolat chaud commandé par son sosie. Elle déposa ensuite le mug devant la petite brune tout en s’excusant de l’avoir fait patienter, elle lui indiqua aussi qu’elle lui offrait sa consommation pour la peine. C’était le moins qu’elle puisse faire. Mara discrètement secoua sa main qui lui faisait mal, mais elle essayait de se concentrer sur les paroles de sa cliente afin d’éviter de trop penser à la douleur qu’elle ressentait. « De rien. Euh, ça me gêne pas. Au contraire, j’ai déjà failli te tutoyer à plusieurs reprises, mais tu comprends j’ai pas le droit de le faire sans l’accord du client. » Oui, c’était une des règles phares dans le métier et même pour n’importe quel boulot en fait. La blonde réfléchit à la proposition de son double. « Le problème c’est que je suis toute seule avec ma collègue aujourd’hui, donc je ne sais pas trop si je peux prendre une pause ni même quitter mon poste derrière le bar. » Surtout qu’elle n’est qu’intérimaire en plus ici, donc mieux vaut éviter de faire n’importe quoi. Ce n’était pas le moment qu’elle perde son job alors qu’elle en a besoin, encore plus maintenant qu’elle ne vit plus seule et que Kurt ne peut pas travailler pour l’instant. « Mais, on peut discuter ici si tu veux. En plus, il n’y a pas grand monde pour l’instant. Il faudra juste que je serve ou prépare les boissons pour les personnes en salle qui commanderont auprès de ma collègue. » D’ailleurs ne voulant pas se faire taper sur les doigts, Carlyle se mit à nettoyer la vaisselle que lui avait rapportée Sandy tout à l’heure. « C’est vrai que ça m’intrigue aussi. » Admit la jeune femme en souriant tout en continuant sa tâche. « Je t’écoute. Qu’est-ce que tu aimerais savoir ? » C’est vrai qu’elle-même était curieuse d’en savoir plus à propos de son interlocutrice, même si pour le moment elle n’avait pas forcément mille et une questions en tête, mais au fil de la conversation ça viendra probablement tout seul.

Ce n’était pas la première fois que la jolie blonde se brûlait et ça ne serait sans doute pas la dernière. Certes, ce n’est pas agréable et ça fait même mal, mais Mara n’est pas une chochotte, donc elle parviendra à supporter la douleur. Et puis, sa brûlure n’était pas si importante que ça hein ? Quand l’autre jeune fille au même visage que le sien parla de magie, miss Carlyle ne comprit pas où elle voulait en venir. Pour cause, ça n’existe pas à ses yeux. Enfin pas en dehors des bouquins, films ou séries qui traitent de ça. Donc non, la blondinette n’était pas pourvue de magie évidemment. Malheureusement, la brunette ne répondit pas à la question de son interlocutrice, celle-ci allait donc rester dans le flou. Puis les deux demoiselles s’étaient présentées l’une à l’autre mettant fin au malentendu. La vingtenaire hocha la tête aux propos de la cliente. « Moi aussi, ravie de faire votre connaissance Hannah ! C’est sûr ! C’est assez particulier d’ailleurs, même si je trouve ça cool ! » Notamment pour elle qui étant plus jeune rêvait d’avoir une sœur avec qui jouer. Oh bien sûr, à la place, elle avait eu son ancienne meilleure amie pour compenser. Heureusement d’ailleurs puisque ça avait comblé le manque dû au fait d’être fille unique, bien que maintenant elle n’ait plus aucune nouvelle de Tess… Ce qu’elle trouvait dommage, mais elles s’étaient éloignées quand la pauvre émancipée avait mal vécu la mort de Dylan.

Le monde était sacrément petit puisque les deux filles se rendirent compte qu’elles connaissaient chacune l’un des garçons du couple formé par Steve et Billy, ce qui était assez drôle tout de même. « D’accord. C’est marrant ça ! » Fit remarquer la serveuse. Elle balança ensuite la tête de gauche à droite à la question d’Hannah. « Non, tout ce qu’il m’a dit c’est qu’on se ressemblait énormément, mais que vous étiez brune. » Donc, il n’avait pas menti, même si jamais la blondinette n’avait douté de la véracité de ses propos. « Steve est un chouette gars, il m’a dépannée quand j’ai eu un souci avec ma camionnette sur le parking du centre commercial. Quant à son copain, j’ai cru remarquer qu’il est du genre assez jaloux. » Dit-elle en repensant à la façon dont le fameux Billy lui avait limite aboyé dessus parce qu’elle avait eu le malheur de répondre au téléphone à la place du vendeur.

Tout à coup quand la brunette parla de résurrection, l’espoir de revoir son amour perdu frappa de plein fouet la jeune Carlyle. Qu’est-ce qu’elle serait heureuse si son Dylan pouvait revenir ! « Je suis assez ouverte d’esprit, donc oui je crois en la vie après la mort, même si je n’ai jamais eu de preuve concernant son existence. » En effet, elle n’avait pas eu la chance ou la malchance – tout dépend du point de vue – d’avoir affaire à un fantôme, mais ça ne l’empêchait pourtant pas de croire qu’ils pouvaient fouler la Terre eux aussi, même si tout le monde ne pouvait pas les voir. « Ça m’intéresse en tout cas… » Dit-elle comme pour faire comprendre à la brune qu’elle aimerait bien qu’elle lui dise en plus. Enfin, la serveuse prépara et donna sa consommation à son sosie qui lui indiquait qu’elle pouvait la tutoyer sans souci. La petite blonde lui fit un petit sourire. « Oui, t’as raison et puis ça sera plus simple et beaucoup moins formel ! » Fit-elle remarquer en riant avant de se pencher doucement vers elle. « Pour en revenir à ce que tu disais juste avant. Est-ce que ça te gênerait de m’indiquer comment ça s’est passé pour toi ? Parce que j’ai perdu quelqu’un il y a environ deux ans et demi et je me dis. » Elle baissa encore plus le son de sa voix avant d’ajouter. « Qu’il peut peut-être revenir comme toi… » Oui, ça serait tellement génial de revoir le blond et de pouvoir le serrer de nouveau dans ses bras, surtout qu’elle regrettait vraiment d’avoir été idiote à l’époque et de ne pas lui avoir dit « je t’aime » quand lui-même lui avait sorti ces trois petits mots.

Puisqu’elle était contente à l’idée de possiblement recroiser le chemin d’Hovemeyer, la blondinette ne songeait même plus à sa main. En même temps, avoir son attention fixée sur autre chose l’aidait beaucoup à ne pas se focaliser sur la douleur qu’elle ressentait. « Si tu veux, je peux te montrer, mais je t’assure que ça va. » En tout cas pour l’instant elle arrivait à supporter. Néanmoins, face à l’inquiétude de son double, Mara lui présenta la paume de sa main afin de la laisser voir par elle-même l’étendue des dégâts. Ce n’était pas très joli à voir, mais il y avait sûrement pire que ça. Ne souhaitant pour l’instant pas déserter son poste, la jeune Carlyle indiqua à la cliente qu’elles pouvaient continuer à discuter en même temps qu’elle serait occupée à faire la vaisselle ou à préparer les différentes boissons qu’on lui demandera. « Oh. Courage pour tes devoirs alors. Tu suis comme quoi études ? » Demanda-t-elle assez curieuse d’en savoir davantage concernant Hannah. D’ailleurs, on pouvait voir qu’elle était assez surexcitée de faire sa connaissance et d’échanger avec elle. Si bien qu’elle parlait sans doute un peu trop. « Pour ma part, je compte bien reprendre mes études à la rentrée, puisque je suis arrivée il y a quelques semaines ici et que je n’allais pas me pointer dans une nouvelle université pour finir ma deuxième année. Tant pis, je reprendrai donc ma seconde année à zéro, j’aurais juste perdu quasi un an, mais le temps de faire les démarches, etc… » En effet, il avait fallu qu’elle se trouve un boulot pour payer ses études puisqu’elle n’avait pas la chance de bénéficier d’une bourse, ensuite, il y avait eu l’étape inscription et tout. Donc de toute manière elle n’aurait pas pu aller de suite en cours.

Tout en faisant la vaisselle, l’ado continua donc à papoter avec sa « nouvelle amie » qui lui posa quelques questions. L’intérimaire ne put réprimer un rire face à tout ce que lui demandait Hannah. « Alors dans l’ordre. » Commença-t-elle à dire sans s’arrêter de nettoyer ce qui devait l’être. « Je viens d’une petite ville du nom de Covington qui se trouve dans le New Jersey. » La jeune fille grimaça puisque le produit vaisselle ainsi que l’eau douce sur sa main blessée lui faisaient assez mal. « J’étais et suis toujours fille unique. Je suis partie de ma ville natale parce que j’y avais de mauvais souvenirs. Je sais pas si tu as entendu parler de la malédiction de Covington, mais en fait beaucoup d’élèves de ma classe sont morts de combustion spontanée. Je ne saurais te dire pourquoi, mais on s’est tous retrouvés isolés durant un temps, étudiés comme des rats de laboratoire afin que des médecins développent un traitement. Ils ont pensé pendant un temps qu’ils avaient trouvé le bon et nous ont relâchés dans la nature sauf que les explosions ont repris, ils en ont donc fait un autre. Depuis je dois prendre tous les soirs ce fichu médoc pour m’empêcher de faire boum comme certains de mes camarades… » OK, elle prenait un ton détaché presque marrant en racontant ça et pourtant ça lui faisait mal de repenser à ça, surtout quand elle revoyait le visage de Dylan. D’ailleurs, Mara inspira un grand coup avant de reposer son regard sur son interlocutrice. « La personne que j’ai perdue dont je te parlais tout à l’heure, eh bien c’était mon petit copain Dylan. Il faisait partie des victimes des explosions. » Dit-elle le cœur lourd en songeant au fait que contrairement à elle, il n’avait pas vécu assez longtemps pour avoir LE bon médicament qui lui aurait permis de survivre. « Depuis lui, je n’ai plus eu personne… Je l’aime toujours et je ne me sens pas d’être avec un autre que lui. » Avoua miss Carlyle avant de faire un petit sourire à la brunette. « C’est sûr que trouver le bon ce n’est pas facile. Je suis contente que tu aies réussi à avoir un petit copain gentil. » Évidemment, ça lui rappelait Hovemeyer qui était juste un amour avec elle. Il fallait qu’elle arrête de penser à lui parce que si ça continuait elle allait se mettre à pleurer et ne voulait pas s’afficher en public. Hors de question, elle est bien trop fière pour ça. Alors pour s’empêcher de craquer, elle se mordit la langue puisqu’elle ne tenait pas à ce que les larmes qui menaçaient de couler sortent de ses yeux humides. N’étant pas certaine que ça serait suffisant, lorsque sa collègue se rapprocha du bar, l’intérimaire sortit sa main de l’eau et la serra contre elle comme pour faire croire qu’elle souffrait le martyre – oui elle allait un peu simuler, mais dans le fond elle avait mal quand même. « Sandy ! Je me sens pas très bien. Est-ce que je peux sortir prendre l’air quelques minutes ? » La serveuse regarda Mara qui avait le regard embué, certainement qu’elle la jaugeait pour voir si elle disait vrai ou non. « Vas-y, je vais me débrouiller. » Aussitôt, la plus jeune sortit en trombe de derrière le bar et se rendit presque en courant dehors et trouva refuge dans la ruelle juste à côté. Sans se douter qu’on allait la suivre, elle s’assit sur le sol – contre un mur – ramena ses jambes contre elle et posa sa tête sur ses genoux – la cachant – alors qu’elle pleurait à chaudes larmes puisque se remémorer les évènements de Covington, surtout la perte de son blond, ça avait rouvert des plaies encore non refermées.

Si Hannah ne cessait de regarder la serveuse, eh bien, c’était la même chose du côté de cette dernière qui n’en revenait vraiment pas. Probablement qu’il allait lui falloir encore quelques minutes avant qu’elle ne se fasse à l’idée d’avoir quasiment une jumelle en face d’elle. À ce que lui dit la brunette, la jeune Carlyle lâcha un petit rire. « Comme on dit, on a tous au moins un sosie quelque part, mais je pense qu’en fin de compte on n’y croit pas vraiment et forcément on ne s’y attend pas quand ça nous tombe dessus. » Enfin pour elle, c’était comme ça là de suite en tout cas. Quand elle était petite, à plusieurs reprises on l’avait prise pour quelqu’un d’autre, ce qui lui avait fait bizarre sur le coup. Notamment lorsqu’on était venu lui faire la bise ou encore quand un homme avait pensé avoir affaire à sa fille, si bien que ça lui avait fichu une bonne frayeur, mais heureusement sa mère n’étant pas très loin avait dissipé tout malentendu. La blonde arqua un sourcil quand son interlocutrice toucha son bras puis se mit à rire en la voyant se pincer elle-même et au commentaire qui avait suivi juste après. « Non, on est bien réveillées ! » C’est vrai qu’on pourrait croire qu’elles sont en plein rêve, pourtant c’était bien la réalité, aussi hallucinant que ça puisse paraître.

En discutant, les filles avaient réalisé avoir des personnes en commun dans leur cercle amical. Du moins, Mara avait fait la rencontre du vendeur et juste échangé quelques mots par téléphone avec le copain de ce dernier. Apparemment, la petite brune semblait mieux les connaître. « Ouais, sans lui j’aurais sans doute dû faire appel à une dépanneuse. » Ce qui ne l’aurait pas vraiment arrangé puisqu’à ce moment-là l’adolescente n’avait pas encore de travail et donc pas de rentrée d’argent. Doucement, l’émancipée hocha la tête tout en écoutant son interlocutrice puis son rire se mit à résonner. « C’est un peu la sensation que j’ai eue quand j’ai décroché le téléphone de Steve à sa place parce qu’il avait les mains dans le cambouis. » C’est vrai que ce soir-là, s’il l’avait eu en face de lui, Billy aurait pu la mordre tellement il lui avait paru hargneux au bout du fil. Repensant à ce que l’autre jeune fille avait dit un peu plus tôt, la rebelle sentit une question lui brûler les lèvres. « Qu’est-ce qui lui est arrivé pour que son copain agisse ainsi ? » Oui, elle est trop curieuse, mais elle n’avait pas pu s’empêcher de demander. Peut-être que la brunette ne lui dira rien, mais au pire ce n’était pas bien grave, au moins elle aura tenté d’en savoir plus.

Étant intriguée, évidemment Miss Carlyle voulut en savoir davantage concernant la résurrection de son double. Surtout si ça pouvait lui permettre d’apprendre comment ramener son défunt petit ami à la vie. La petite blonde observa avec attention Hannah et resta pendue à ses lèvres. Elle se mit à grimacer en apprenant que l’autre jeune fille avait mal vécu ses années lycée. « Je suis désolée que tu aies souffert comme ça… Mais c’est super que tu aies trouvé des personnes sur lesquelles tu as pu compter en débarquant ici. » Dit-elle en lui faisant un petit sourire compatissant. Par contre juste après, elle sentit ses yeux la picoter lorsqu’elle comprit qu’elle ne pouvait être sûre qu’un jour Hovemeyer ne pointe le bout de son nez. En regardant la main de la brune sur son bras, elle respira un bon coup pour s’empêcher de craquer. Eh oui, penser à Dylan était toujours douloureux, même après tout ce temps. « D’accord, dommage. Merci quand même… » Fit-elle tout de même déçue, mais ce n’était pas la faute de la brunette si elle ne savait pas comment elle avait pu ressusciter.

L’état de sa main, était le cadet des soucis de Mara, mais elle laissa donc son double y jeter un œil puisqu’elle semblait s’inquiéter pour elle. « Si je peux essayer de finir mon service normalement, ça serait mieux. » Avoua la serveuse en récupérant doucement sa main. De toute façon, si elle venait à avoir trop mal, elle pourrait toujours changer d’avis et demander à partir, même si ça l’embêterait de laisser sa collègue seule. Alors, tout en continuant à travailler tranquillement derrière son comptoir, la jeune femme parla études avec la brunette, s’intéressant à son cursus. C’est comme ça qu’elle apprit qu’Hannah est encore lycéenne et qu’elle compte se lancer par la suite dans la voie littéraire à la rentrée prochaine. Cela la fit grandement sourire. « Tu penses avoir facilement ton diplôme ? » Elle se souvint qu’elle-même avait un peu stressé à l’époque, mais pas au point de se rendre malade non plus. Elle n’avait pas été parmi les meilleurs élèves, mais avait tout de même réussi ses examens. « Eh bien, c’est marrant parce qu’avant d’arriver ici, je suivais justement des études littéraires. Donc je repartirai là-dedans. » Dit-elle en souriant avant d’hocher la tête. « Ah, bah oui, du coup même si on ne sera pas dans la même classe, on pourra se voir quand même ! » Approuva la blondinette qui aurait au moins une « amie » dans cette jungle que peut-être l’université. Surtout qu’elle allait sans doute être un peu perdue les premiers temps, ne connaissant pas celle-ci, elle allait donc devoir prendre ses repères.

Puisque la brunette s’était déjà confiée à elle, ce fut au tour de son sosie d’en faire de même. La serveuse lui expliqua donc de manière assez résumée ce que ses camarades et elle avaient vécu à Covington. Repenser à tout ça ne lui faisait pas du bien, au contraire. Elle aurait pu ignorer les questions de son interlocutrice, mais elle ne l’avait pas fait, même si ça lui déchirait le cœur de repenser au blond et à la manière dont il lui avait été arraché. Par chance, malgré son récit plus que particulier, Hannah parut la croire. Tant mieux, parce que c’était déjà assez compliqué pour la blonde d’avoir à raconter tout ça. Ne se sentant pas de répondre, ayant peur de se mettre à pleurer, l’ado hocha simplement la tête en guise de réponse lorsque la petite brune lui dit que ça pouvait être dur de perdre quelqu’un. Oui, ça l’était puisque la jeune fille peinait toujours à faire le deuil de ce garçon qui avait beaucoup compté pour elle et qu’elle n’oubliera jamais. Elle allait peut-être passer pour une personne malpolie, mais Carlyle ne répondit rien à la lycéenne quand celle-ci parla de son petit copain et des préjugés qu’elle avait eus à cause d’autres sportifs. Ce n’était pas qu’elle s’en fichait, mais elle ne se sentait pas bien, prête à « exploser » sous le coup de l’émotion, alors elle avait besoin d’évacuer la pression. C’est pour ça qu’elle demanda à sortir et détala comme un lapin afin de se retrouver seule et de pouvoir pleurer sans qu’on ne la remarque.

L’autre serveuse fit un signe de tête entendu quand la petite brune demanda à ce qu’on lui garde son chocolat. Sandy se dirigea donc vers le comptoir et attrapa la tasse qu’elle rangea derrière le bar afin qu’aucun autre client ne la prenne, puis elle repartit continuer son travail, essayant de gérer la salle et le comptoir tant bien que mal toute seule.

Tandis qu’elle était assise par terre en train de fondre en larmes, Mara ne s’attendait pas vraiment à ce qu’on vienne la trouver dans la ruelle. Une boule s’était formée dans la gorge de la jeune femme qui tenta d’avaler avec difficulté sa salive en entendant la voix de son sosie qui apparemment s’inquiétait pour elle. La petite blonde déteste se montrer dans cet état, mais elle n’allait pas snober non plus sa « nouvelle amie » alors après avoir un peu reniflé pour inspirer un grand coup, elle releva la tête pour regarder son interlocutrice. « Je ne pensais pas que tu allais me suivre… Désolée, j’avais besoin d’évacuer. » De nouveau, elle essaya de respirer un bon coup puis sans réfléchir essuya ses larmes avec sa main blessée, ce qui la fit grimacer. « Je me suis laissée submerger par mes émotions en repensant à Dylan… Sa mort a été tellement violente ! » De nouvelles larmes se logèrent dans ses yeux, mais cette fois elle fit tout son possible pour les retenir. Et pourtant ce n’était pas facile avec ce souvenir horrible qui revenait la hanter. Sans compter le fait que sa main commençait à lui faire vraiment mal, si bien qu’elle la serra contre elle pour essayer de calmer le feu qu’elle y ressentait. « Ça me touche que tu sois venue… Merci Hannah. » Dit-elle en faisant un petit sourire, même si à la base, elle aurait aimé pouvoir pleurer tranquille dans son coin, mais en même temps, ça lui faisait du bien qu’on se soucie d’elle. Par le passé, Tess l’avait fait, mais se sentant beaucoup trop mal, Carlyle l’avait ignorée, ce qui avait sans doute précipité la fin de leur amitié. Ça lui avait tellement servi de leçon, que cette fois elle n’allait pas refuser la main qu’on lui tendait, même si la brunette et elle se connaissent à peine.

C’était tout à fait stupéfiant pour Mara de voir son sosie presque conforme en face d’elle. La seule chose qui pouvait les différencier c’était leur couleur de cheveux. Parce que oui, même la façon dont elles étaient coiffées était similaire puisque toutes les deux ont une chevelure ondulée. Sans compter le point que venait de soulever la jeune Baker. Son interlocutrice hocha la tête. « Ouais, c’est dingue ! C’est à se demander si on n’a pas été séparées à la naissance. » Dit la blonde en riant. Il ne manquerait plus que ça tiens qu’elle apprenne un tel secret, le pire serait même de découvrir qu’elle n’est pas la fille biologique des Carlyle, mais probablement que ça n’arrivera pas puisque ses parents ne sont pas ici. De nouveau, le rire de la serveuse se mit à résonner à ce que venait de dire sa cliente. « L’horreur carrément ? Pourquoi j’ai l’air d’un monstre ? » Demanda la blondinette sur le ton de l’humour. De son côté, l’émancipée ne trouvait pas cela horrifique de faire la rencontre de son sosie.

La jeune Carlyle écouta le point de vue de la brunette au sujet de Steve et eut un petit sourire amusé. « Oui, j’ai cru remarquer ça aussi. » En effet, elle avait bien vu que le vendeur n’était pas un mauvais garçon et puis il l’avait fait rire lorsqu’il s’était mis du noir sur le visage après avoir trifouillé dans le moteur de sa camionnette. Mais ce que lui expliquait l’autre jeune fille était encore plus amusant, puis elle réalisa un truc. « Oh ! Steve m’a raconté cette histoire. C’était donc ton copain qu’il a embrassé ? Eh ben ! Ça veut donc dire tu sors avec le sosie de Billy ? » C’est fou ce que le monde peut être petit par ici ! Si bien que la demoiselle ne put s’empêcher de rire en visualisant tout ceci. « Je veux bien le croire, surtout s’il ne s’y attendait pas et si en prime il n’est pas attiré par les mecs ! » Ce que le brun lui avait confirmé quand il lui avait parlé de ce moment justement. Les filles continuèrent à parler du jeune Harrington et de son petit copain. L’adolescente fronça légèrement les sourcils aux explications de son double. « Ah bon ? Pourquoi ça ? Il t’aime bien ? » Oui, la pauvre employée avait du mal à saisir puisqu’elle n’était pas au courant de tout. Donc elle était loin de se douter qu’Hannah est la petite protégée de ce garçon qu’elle n’a pas encore rencontré. Cherchant à comprendre le comportement de ce dernier, elle interrogea la petite brune pour en savoir plus. « Ah d’accord ! C’est vrai que Steve m’en a touché quelques mots… » Si bien qu’elle avait même un peu craint de subir le même sort si elle traînait le soir dans la rue. Fort heureusement jusqu’ici elle n’avait pas eu le moindre souci puisqu’elle n’était pas tombée sur cette sorcière.

Mara fut un peu peinée d’apprendre que celle qui pourrait passer pour sa jumelle en avait bavé au lycée. Pour elle, ça allait jusqu’à ce que tout parte en vrille à cause de cette pandémie d’explosions. C’est là qu’elle avait été prise pour cible par ses camarades de classe qui s’étaient mis en tête que tout ceci arrivait par sa faute. L’ado fut rassurée lorsque son interlocutrice lui confia qu’elle allait mieux depuis qu’elle était ici et qu’elle avait fait de bonnes rencontres. « Tant mieux Hannah. Heureusement qu’ils ont été là pour toi. » Parce que oui, ça aurait été dommage que la jeune Baker se supprime à nouveau. Si elle avait fait ceci, jamais elles n’auraient eu la chance de se voir et de faire connaissance comme c’était le cas à l’heure actuelle. « D’accord. Et il se trouve où le bar de ton ami Adam ? » Oui, Carlyle se renseignait, mais pas pour profiter de ce garçon, uniquement parce qu’elle ne serait pas contre l’idée de découvrir un nouvel endroit où elle pourrait peut-être traîner en dehors de ses heures de boulot. Sauf que pour le moment, tout ce qui comptait pour la blondinette c’était le fait de retrouver son défunt petit-ami, mais malheureusement elle n’avait aucune idée de comment mettre la main sur lui. Apparemment, son désarroi devait se voir sur sa bouille puisque la brune cherchait à l’apaiser. « C’est gentil, merci, Hannah. » Répondit la serveuse en esquissant un petit sourire, même si son cœur n’était pas en joie.

La cliente s’inquiétait pour l’employée du bar, mais cette dernière ne tenait pas à quitter son poste puisque ça serait sans doute mal vu par le patron et qu’en prime sa collègue serait un peu dans la mouise. Pour le moment, elle tentait donc de tenir le coup malgré la douleur aussi bien physique que mentale. « Je vais essayer. » Dit-elle doucement sans prendre la peine de répondre au reste. C’était bien gentil de la part de la petite brune de proposer de la conduire aux urgences, mais si la serveuse pouvait s’en passer ça serait mieux. Histoire de se changer les idées, la jeune femme se concentra sur leur discussion qui tournait autour des études d’Hannah. En écoutant celle-ci, miss Carlyle ne put s’empêcher de sourire. « Oh ! Tu es une poète alors ? Je vais croiser les doigts pour que tu obtiennes ton diplôme. Moi j’aimerais écrire des romans à l’avenir même si je ne sais pas si je serai douée. » Avoua la blonde en riant. Puis elle fut amusée par les propos de son interlocutrice, même si ça lui rappelait encore qu’elle-même avait perdu son chéri. « C’est super que ton copain t’encourage ! » Dit-elle en souriant avant de rire par la suite. « Tu dois être tombée sur la perle rare alors. Pourquoi un extra-terrestre ? Parce que tu trouves qu’il est drôlement patient ou pour une autre raison ? » Sans trop savoir pourquoi, Mara s’imagina que le copain de son sosie et le sien auraient pu s’entendre vu que Jason avait l’air d’être aussi adorable que l’était Hovemeyer. Finalement, la conversation se recentra sur les études des deux jeunes filles puisqu’elles venaient de découvrir qu’elles suivaient les mêmes. « Eh bien, tout simplement parce que j’adore lire et que j’ai une imagination plus que débordante d’où mon envie d’un jour me lancer en tant qu’écrivaine. » Précisa la blondinette avant de sourire face à l’enthousiasme de sa nouvelle amie. « Oui, on pourra faire ça, même si techniquement ça sera plutôt à moi de te filer un coup de main puisque je serai de nouveau en 2ème année alors que toi tu débuteras ta 1ère. » Fit-elle remarquer d’un air amusé tout en souriant tendrement à la lycéenne.

Après avoir expliqué ce qui lui était arrivé à Covington, l’émancipée se sentit mal et voulut se retrouver seule. Alors avec l’accord de Sandy, elle quitta le bar en trombe et se réfugia dans la ruelle d’à-côté pour vider son trop-plein de mauvaises émotions. Malheureusement, elle ne put guère pleurer en toute tranquillité puisque son sosie venait de la rejoindre. La miss s’excusa auprès de la brunette qui elle-même lui offrait un peu de tendresse. N’aimant pas s’afficher en larmes, l’adolescente essuya son visage tout en écoutant Hannah. « Je sais que c’est ce qu’il voudrait, mais je n’arrive pas à passer à autre chose. Il me manque trop. En plus je n’ai jamais pu lui dire que moi aussi je l’aimais… » C’était un de ses plus gros regrets en fait. Tout ça parce qu’elle avait eu une drôle de réaction lorsqu’il lui avait dit les trois petits mots magiques et que de ce fait, elle n’avait pas réussi à lui sortir un je t’aime à son tour. « Je suis incapable de l’oublier de toute façon. » Ajouta la blonde afin de faire comprendre à son interlocutrice que Dylan sera toujours dans son cœur. Ensuite, la rebelle avoua à l’autre jeune fille qu’elle était touchée qu’elle soit venue la retrouver ici. À la fin de sa réponse, la serveuse ne put s’empêcher de lâcher un petit rire. Pour toute réponse, Mara se contenta de serrer également la jeune Baker dans ses bras. Parfois, les actes sont bien plus parlants que des mots comme on dit. C’est là que la brune en profita pour relancer son double sur le fait qu’elle devrait faire examiner sa brûlure. L’employée du bar soupira doucement. « Si tu le penses… mais je suis pas certaine que ça sera possible vu que Sandy est toute seule. Mais je peux tenter de lui demander oui. » Après tout, ça ne coûtait rien d’essayer. Doucement, Carlyle brisa leur étreinte puis de sa main valide elle prit appui par terre pour se relever. Elle attendit que la lycéenne soit debout elle aussi puis en soufflant un grand coup elle retourna dans le bar et croisa aussitôt sa collègue. « Ça va mieux ? » Demanda celle-ci. La plus jeune secoua la tête en faisant la moue. Sandy la regarda alors droit dans les yeux et même si elle n’aborda pas le sujet, remarqua les yeux rougis de la blondinette. « Bon, ça ne m’arrange pas, mais si ça ne va pas alors j’te libère. Je vais tâcher de me débrouiller seule. » « C’est vrai ? » La plus âgée hocha la tête. « Merci. J’te remplacerai au pied levé quand tu voudras ! » Sans demander son reste, la jeune femme fila directement aux vestiaires pour récupérer ses affaires. Une fois ceci fait, elle vint aussitôt rejoindre sa nouvelle amie. « Allons-y ! » Dit-elle en invitant l’autre ado à la suivre d’un signe de tête alors qu’elle se dirigeait déjà vers la sortie.