Smile. It's just a bit of fun! | Klaus & Ben & Sweeney

Klaus ouvrit ses paupières lourdes. Les referma. Il avait le corps engourdi et des vertiges inoffensifs berçaient son esprit vaseux de junky. La fraicheur ambiante lui fit calfeutré en fœtus son corps à moitié nu sous son manteau au col en fourrure. Des relents de moisissures lui chatouillèrent les narines. Soupir. La réalité perça son brouillard. Il se rappela l'avis d'expulsion, et qu'il avait quitter en urgence sa chambre douillette chez Vanya ainsi que leur relation de confiance pour la bouche humide et froide d'un viaduc en guise d'abris.
Pourtant, le cimetière de canettes et de mégots qui entourait son lit de fortune lui amenèrent un laaarges sourire tandis qu'il s'étira comme un matou de gouttière bienheureux.

Aaah comme il était bon de retourner à l'état sauvage!!! Être libre de s'adonner à ses vices sans avoir de comptes à rendre! Sans culpabilité! Sex, drogue & Rock'n Roll, baby!!! Et comment ne pas sourire à son malheur alors qu'il avait l'opportunité de partager ses irrésistibles travers avec quelqu'un?...
Autour de son lit de fortune, un cimetière de canettes et de mégots, la présence potentielle de sachet d'héro, et... une carcasse de géant assoupi...

Sweeney n'avait pas posé de question quand le Hargreeves avait réapparu dans son repère, sombre et livré à lui-même. Il avait écouté. Sans s'plaindre, sans juger. Puis il avait écrasé ses larges pâtasses sur ses joues, et déclaré un sans appel : Arrête de te laisser définir par les autres! D'abord ton père. Ensuite Ben. Maintenant Vanya. Qu'ils aillent tous se faire foutre! Que tu consommes, que tu mentes, que tu fasses du bruit, que tu chies sur le tapis de l'entrée de l'appartement, qu'est-ce que ça peut bien faire si c'est ce que TU veux faire!

Le médium était resté sans voix, ses tristes émeraudes rivées dans les ambres autoritaires. Les paroles du roux avaient le don de soulever son cœur lourd et abimé comme de furieuses vagues déterrent des épaves.

Les fantômes te dominent. Ta famille te contrôle. Ton estime de toi est inexistante. Dude, on a un sérieux travail à faire toi et moi. Maddy est là et il va s'occuper de toi, t'inquiète.

Alors Klaus s'était laissé entrainé contre lui, son corps mou pressé contre son torse robuste, avec la même capitulation séduisante et onctueuse avec laquelle il se laissait sombrer dans ses prises médicamenteuses.
Le roux avait fourré son visage dans le creux de son cou, un geste très naturel, comme si une après-midi avait suffit à se faire retrouver deux vieilles âmes-jumelles, et Klaus avait accueillit le geste avec un tendre rehaut d'émotion...

Mais pour l'heure, paressons un peu. Avec la journée de merde qu'on a eu, on mérite de ne faire absolument rien pour celle qui vient!

... avant d'enrouler ses bras autour de son buste et s'endormir solidement emmêlé à l'irlandais. Oui. Profitons de la journée qui vient sans plus penser à hier...

Comme c'était bon, et inédit, de pouvoir se réveiller chaque matin en étant simplement lui-même...

Quelques jours avaient passés, et Klaus avait élu domicile chez Sweeney, à sa façon. Imprévisible et vadrouilleur dans l'âme, il lui arrivait souvent de disparaitre sans préavis, pour mener on ne savait quelle affaires ou facétie, visiter on ne sait quelle plus ou moins obscure fréquentation, puis surprise! d'attendre Sweeney à l'abris avec un truc à manger ou à s'enfiler quand il rentrait de ses propres vagabondages. Ceci lorsqu'il ne réapparaissait pas au milieu de la nuit pour se glisser discrètement sous la couette du rouquin et coller son corps froid contre le sien bieeen chaud. Ou qu'il ne lui prenait pas l'envie de suivre le Leprechaun avec insistance et des excuses à deux sous pour avoir un peu de compagnie. Sans savoir - s’intéresser, plus vraisemblablement? - si c'était ses disparitions ou ses sur-présences qui l'agaçait le plus.

Ce matin, il roupillait encore. Klaus farfouilla parmi les vêtements au sol et ce qui faisait office de mobilier dans le chez-soi improvisé, à la recherche de sachet de blanche. son trésor en main, il se prépara un bédos, et roula souplement sur la masse chaude à côté de lui. Il croisa les bras sur son poitrail, cala le menton sur ses mains jointes, et battant des jambes à défaut d'une queue mutine, il fixa Sweeney du regard en silence - les différentes teintes cuivrées de sa barbes, la façon dont ses narines frémissaient à chaque profonde inspiration, le mignon filet de bave qui dégoulinait au coin de sa bouche! -, jusqu'à ce qu'il se sente suffisamment écrasé par le poids d'un corps ou d'un regard? pour daigner se réveiller.

-Hello mon rayon d'soleil... souffla t-il nonchalamment sa fumée sur le côté. Des cernes creusait ses yeux barbouillés de maquillage, mais son air canaille laissait présager des états d'âme au beau fixe. Ce matin, c'est œuf au bacon et toasts à la confiture.  

Qu'il ironisa en agitant un sachet de poudre sous son nez. C'était ça aussi, les avantages avec Sweeney. Une vieille habitude qu'il ne lui reprochait pas et qui avait des saveurs de paradis... En attendant qu'il émerge, il lui cala sa beuh entre les lèvres et s'assit en direction de la sortie de leur antre.

-J'ai envie d'une ballade. déclara t-il comme ça lui venait. Ça t'dis une ballade? Une virée en bagnole. On pourrait passer la journée à la plage tous les deux! A moins qu'tu préfères la montagne peut-être?

Si New-York n'était pas reclus, Klaus se serait surement embarqué pour un road de quelques semaines à travers leur beau pays depuis quelque jours déjà. C'était une façon assez concrète de tourner le dos à ses contrariétés, renverser ses maux-de-l'âme et effriter sa crasse intérieure aux quatre vent. A 100 à l'heure!!!
Le rêveur ferma les yeux et étendit les bras comme s'il y était. Il saurait se contenter de l'air iodé de la côte urbaine ou de la sérénité des abords de la forêt environnante. Un gargouillis peu élégant gâcha son moment.

-Oh. Et un pic-nique avec ça?

Et pourquoi pas un simulacre de vacances?


Le brun dégingandé arpenta le Queens accompagné du grand roux pour préparer leur mini-escapade. Heu, nah, pas ce magasins là : Klaus avait eu un léger accrochage avec le vigile y a peu. Pas celui-ci non plus : système de surveillance trop sophistiqué... Il s'arrêta devant le parking d'une modeste supérette et remua du menton au rythme de ses réflexions...

-Il nous faut une voiture.

Ça tombait bien. Emprunter des voitures, ça l'connaissait, celui qui avait arpenté l'Amérique au côté de sa pièce porte-bonheur ambulante pour trouver ou échapper à quelque chose comme des dieux. Klaus sourit. Quelle équipe fantastique ils faisaient!

-Super. Tu t'occupes du carrosse, je m'occupe du diner!

Il chipa sa casquette plate au Leprechaun et s'échappa vers le magasin en se la vissant sur la tête.

Klaus balaya la boutique du regard. Un quarantenaire bedonnant était avachis derrière le comptoir, le nez plongé dans un journal. Un jeunot avec un p'tit air de famille s'échinait à empiler des packs de conserves à l'autre bout. Parfait. Il traîna sa longue silhouette côté boissons. Mh. Du whisky. Et du rhum. Et deux canettes de coca pour aller avec ça - le tout sous l'manteau. L'avait faim, aussi... En passant côté biscuits, son regard fut happé par une boite de... gaufres. Klaus saisit la boite et s'abîma dans sa contemplation. Ça le renvoya en arrière. Lorsqu'il partageait comme souvent sa fringale de pâtisseries avec son défunt mais pas moins omniprésent, et fidèle, et complice! Numéro Six... "Et pour toi ce s'ra des gaufres? Évidement. Tout l'monde aime les gaufres..." La clochette à la porte d'entrée tintinnabula.
Son cœur fit un petit bond. Klaus aperçu la silhouette sur laquelle la porte se referma. Le film d'une demi-seconde joua au ralenti sur sa rétine, et il jura reconnaître cette ombre innée trop rapidement dévorée par la lumière extérieure... La porte ce referma. Et l'illusion de Ben s’évanouit aussitôt, de même que son élan de nostalgie. Il reposa les pâtisseries à leur place. Il avait l'habitude de voir des choses là où elles n'étaient pas. Et de toute façon, il n'était plus seul avec ses regrets aujourd'hui et il avait une mission à accomplir! Les estomacs n'allaient pas se remplir tous seuls! Le junky leva une bouteille à cette ferme résolution et avala une bonne lampée.


Il faucha une paire de lunette de soleil exposée sur un tourniquet, et arpenta les rayons en tapotant du bout des doigts sur la marchandise. Il hésita entre un article, un autre, se décida pour une pleine grappe de confiserie qu'il enfourna dans sa poche droite, des boites de pansements et pilules dans la gauche, cacha des préservatifs sous sa casquette et des sandwishs et sachets de biscuits apéritifs à l'intérieur de son manteau...
Une voix rauque retentit à l'encontre du voleur.
Klaus dressa la tête avec la vélocité d'un animal pris en flagrant délit, les bras encombrés d'articles hétéroclites, ses yeux cerclés de charbons posés tout ronds sur le gérant, et... la bouche remplies de bonbecs avec un filet de réglisse pendouillant au coin de sa bouche...

Un fracas de boite de conserves retentis. Le chapardeur déboula de la boutique en trébuchant, les poches pleines et les bras chargés, chercha son compère du regard, et s'élança dans sa direction en gueulant.

-Maddyyy! En scelle et au galop!!!

Le grand roux referma brutalement le coffre de leur nouvelle acquisition. Klaus ne prêta ni attention à l'état de la carlingue, ni au "Aïe!" qui s'en échappa - la carrosserie qui grince, sans doute. Il cavala côté passager en laissant une traînée de son larcin lui échapper, se rattrapa bruyamment contre la taule, balança son butin côté arrière et s'engouffra urgemment à l’intérieur.

-J'ai du monde au derche! Démarre! Vite, vite, démarre!!!

Le fils Minimarket sortit de la boutique en butant sur ses boites de conserves, et se rua vers la voiture en sommant le duo de s'arrêter. Avec sa carrure ingrate et sa voix en pleine mue, il y avait presque de quoi s'attendrir- Aaaw, c'est trop mignon!... Le moteur rugit. Klaus rit sa victoire au nez de l'avorton. Son sourire tomba aussitôt qu'il vit le battant s'ouvrir sur le paternel Minimarket, le pas lourd et bien ancré sur le pas, l’œil courroucé dardé sur eux, et un double canon chargé en mains.

-Ooh shit!!!

Klaus plongea sous son siège. Sweeney manœuvra à toute allure. Des coups de feu retentirent. Les roues crissèrent sur le bitume à laisser une odeur de caoutchouc cramé, et la voiture s'élança sur la route.

Sweeney conduit la carriole avec sa délicatesse coutumière, bringuebalant marchandises et passagers installés à l'intérieur. Les coups de feux furent remplacé par les coups de klaxons.

-Wooh! C'pas passé loin, hein! émergea t-il de sa cachette avec euphorie. Il s'installa correctement, position assise, pieds sur le tableau de bord, après avoir retiré et jeté par dessus son épaule un bouquin sur lequel il s'était assit. Il rendit à Maddy sa gavroche irlandaise - ça lui donnait un air de crapule appréciable - posa un bras en travers la vitre ouverte, et repositionna ses lunettes de soleil sur le nez. J'propose qu'on se fasse oublier un moment. Pic-nique sur la baie ou en forêt?

Sweeney quitta la circulation et s'engagea sur les routes moins fréquentée. Moins entretenues, aussi. Il enchaina les cahots et roula sur un nids de poule. Klaus ainsi que les sachets de chips sursautèrent sans se plaindre, mais un choc? un cri?!? quelque chose se fit entendre à l'arrière du véhicule.

-C'était quoi ce bruit?

Ça recommença. Ça venait du coffre... ça avait l'air... vivant.
Sweeney expliqua l'essentiel de la manœuvre qui lui avait permis d'obtenir cette voiture. Les circonstances ne lui avait apparemment pas permis de... se débarrasser de son propriétaire.
Whaaat?!!

-Maaad!... Qu'est-ce qui c'est passé?! T'aurais pu, j'sais pas moi, l'balancer dans la benne à ordure à côté du magasin! Tu peux pas voler une caisse ET embarquer son propriétaire! C'est contre-productif.

Parce qu'il avait agit dans l'urgence?... Klaus loucha sur ses emplettes mouvementées. Ok, d'accord, admettons.

-C'est pas comme adopter un chien errant, un kidnappé ça demande de l'entretient. Et je sais d'quoi j'parle! avertis l'ancienne victime. Va falloir le calmer, et le nourrir, et lui faire-faire ses besoins, et le secouer un peu pour pas qu'il cause, et... Omg! si ça s'trouve, c'est ce genre de gars qui est fou amoureux de sa caisse! Je pourrais pas supporter de le regarder chialer si on lui explique que sa Betty est NOTRE Betty maintenant, ça va me briser le cœur... T'sais quoi? C'est toi qui t'en occupe! Ton kidnappé, ta responsabilité!

Klaus eu un de ces bref silence méditatif, ponctué de mouvement oculaire concentré et de haussement de sourcils.

-... Ou on peut aussi l'abandonner sur le bord de la route? Quelqu'un finira bien par le prendre en stop et l'ramener chez-lui! Qu'est-ce que t'en dis?

C'est dans des moments comme ça que ça lui manquait de ne pas pouvoir sillonner le pays pour échapper à ses délits!
Sweeney gara la voiture. Klaus l'arrêta avant qu'il libère leur passager clandestin.

-Atta', laisse moi faire. Je sais comment parler aux gens dans ce genre de situation.

Klaus ouvrit le coffre. Le referma. Re-Aïe! Coulissa lentement un regard gravissime sur son complice. Épouvanté, même. Ça ne pouvait pas être réel.

-... Maddy... Mais qu'est-ce que tu as fait?!...

Klaus su à cet instant que les foudres du Chtulu allait s'abattre sur eux.
Ben lui en avait reproché, des conneries. Mais alors celle là...

codage par LaxBilly.

Mad Sweeney, @Klaus Hargreeves & @Ben Hargreeves

*** 

Ses quelques amis – pas si nombreux en réalité – lui on fait la remarque (il est vrai avisée) qu’une voiture ne lui servirait pas à grand-chose à New York, peu importe que ce ne soit pas exactement New York. Le trafic reste terrible et impossible si l’on n’est pas un de ces fameux taxis jaunes dans lesquels il faut apprendre à se précipiter pour aller d’un bout à l’autre de la ville quand on est trop allergique aux transports en commun (ou pas trop à côté de ses sous). Ses amis n’ont pas tort, il n’est pas dit qu’une voiture lui serve à grand-chose, mais c’est l’un des caprices auxquels Ben n’a pas voulu renoncer, sur la longue liste des choses qu’il a été déterminé à faire à présent qu’il est à nouveau un humain en chair et en os, capable de vivre et communiquer comme n’importe quel individu normalement constitué. Sa checklist était, au départ, bien longue, elle a depuis nettement diminué, mais certaines choses sont restées et n’étaient pas négociables : passer le permis et acheter une voiture (histoire de ne pas perdre la main ensuite) étaient des indispensables.

Alors il l’a fait, et même s’il n’est pas forcément le plus à l’aise sur la route, il pense qu’il ne se défend pas trop mal au volant (mais ça, c’est peut-être parce que Klaus a trop longtemps été son point de référence sur la question). Il a fait l’acquisition d’une voiture d’occasion, le genre petit, discret, sans rien de clinquant, et évidemment envisageable à son échelle de simple libraire. Il l’aime bien sa voiture, et c’est pour se donner un prétexte à la sortir un peu qu’il va faire ses courses à plusieurs kilomètres de chez lui plutôt qu’à la supérette du coin. Bientôt, il regrettera simultanément sa négligence en matière d’empreinte carbone (si ça a le moindre sens ici) et son choix un rien hasardeux de négliger la marche à pied au profit de la conduite automobile.

Tout se passe, pour lui, en quelques secondes seulement. Il se voit penché au-dessus de son coffre, puis sentir une ombre dans son dos. Puis plus rien. Le choc, un grand « boum », et il a perdu connaissance, le noir total au moment de fermer les yeux, et le noir total au moment de les ouvrir également. Il lui faut un temps pour comprendre où il se trouve au moment de reprendre connaissance, mais le cahot du véhicule, le ronronnement du moteur… l’espace exigu où il se trouve : c’est le coffre d’une voiture. Le coffre de SA voiture (pas que ça fasse une grande différence là, tout de suite mais…).

La panique achève de le réveiller totalement. Au moins, il constate qu’il n’est pas pieds et poings liés. Il a tout le loisir de tambouriner aussi fort qu’il le peut contre la paroi du coffre. Il ne s’interrompt qu’au moment de prêter plus grande attention aux voix du conducteur et de son passager. Une de ces voix lui est étrangement familière. Beaucoup. Beaucoup. Trop. Familière. Bordel, Klaus… Il est sérieux, là ? C’est quoi ce bordel ? Ben essaie de comprendre ce qui se dit exactement, mais il ne parvient qu’à entendre des bribes de conversation. Au moins, il semblerait que ce ne soit pas Klaus qui l’ait assommé et enfermé dans ce coffre. Est-ce que ça le réconforte ? Pas des masses, en réalité. Parce qu’il a tout de même le sentiment que son frère est moyennement dérangé, là, d’avoir un type assommé dans le coffre de la voiture qu’il a volé. Et c’est qui ce type qui l’accompagne, là ? Il fulmine, littéralement, au moment de sentir la voiture se garer. C’est Klaus qui ouvre le coffre, et laisse à peine à Ben le temps de se redresser avant de refermer ledit coffre d’un coup sec.

« Aïe ! »

Comme si ça ne suffisait pas, Ben se prend un nouveau coup sur le crâne dans la foulée. S’il ne finit pas avec une bosse magistrale, ce sera un miracle… et le cadet de ses soucis, cela dit, parce que cette situation est tellement inacceptable par tant d’aspect qu’il serait difficile de déterminer lequel pointer du doigt en premier. Enfin, pour en découdre, encore faudrait-ils qu’ils daignent ouvrir ce putain de coffre et… il rêve ou le type qui accompagne Klaus suggère vraiment de l’étrangler, là ? Bon, il a suffisamment entendu de conneries comme ça. Il n’a pas la moindre envie d’en arriver à cette extrémité, mais on ne pourra pas dire qu’il lui ont franchement laissé le choix, en l’occurrence. Ben fait alors appel à ses pouvoirs pour défoncer son coffre (la pauvre voiture qu’il vient à peine d’acheter…). Un premier tentacule traverse le métal puis un deuxième, libère un espace suffisamment pour permettre à Ben d’émerger du coffre. Avant que ses tentacules ne deviennent incontrôlables et s’en prennent à ses kidnappeurs (enfin, à Klaus, surtout), il les arrête et se redresse, vacillant, pour enfin toucher pied au sol.

« Toi, tu es qui ? » réplique Ben en toisant son interlocuteur de haut en bas… Qui qu’il soit, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il lui fait actuellement la pire des premières impressions qui puissent être. Ben détourne son regard de ce type pour le tourner vers Klaus. « Je peux savoir à quoi tu joues, Klaus ? C’est qui ce type ? »

codage par LaxBilly.

Ah! Ah! Aaah! Quelle folie!!! Installé dans le véhicule tout juste acquis, son irrécupérable complice au volant et direction leur petit coin d'évasion, le Hargreeves rayonnait de se tirer indemne de leur sale tour. Les tirs du gérant du mini-market qu'il venait de dévaliser avait effleuré leur bolide, mais le géant roux et le brun efflanqué pouvaient se vanter de n'être piqué que d'un shoot d'adrénaline à en rire aux éclats. Le crime seyait joliment à Sweeney : avec sa casquette et son sourire satisfait, il avait l'air d'un voyou. Et la vitesse donnait à Klaus l'heureux sentiment de folle liberté qui l'avait traversé au petit jour et incité à chaparder.
Rien ne pouvait les arrêter...

... A part un bruit suspect à l'arrière?

-Le mec de la bagnole était encore à côté quand tu es sortie en urgence de la supérette. Du coup, je l'ai assommé et je l'ai foutu dans le coffre.

Aaanh naaan, Maddyyy...

-Si je l'avais laissé derrière, il aurait mis la police à nos culs.

... Il avait pas faux. N'empêche qu'il allait falloir faire quelque chose de leur invité surprise, maint'nant. Le roux se gara brusquement, extirpa hors de la voiture sa haute carcasse de vrai-faux psychopathe, et se dirigea vers le coffre. Ça sentait pas bon, ça. Klaus fit rapidement le tour de l'auto et se proposa d'accueillir leur hôte - le kidnapping, ça l'connaissait! ce qui lui valut un regard glaçant du géant. Klaus n'en démordit pas, lui opposant un froncement de nez borné avant d'ouvrir...

Oh c'est pas vrai...

Klaus referma le coffre. C'était un cauchemar. Ou l'karma?! Saleté d'karma. Dans tous les cas, ça restait un cauchemar.
Y avait-il pas assez de monde dans toute cette fichue ville qu'il avait fallut qu'ils enlèvent LA SEULE personne capable de le hanter toute sa vie pour une ridicule connerie?!!

-Qu'est-ce que tu fous?

Il pouvait pas ouvrir. Pas en sachant ce qu'ils transportaient. Comment il allait se justifier auprès de BEN?! Le rouquin perdait patiente et amorça un mouvement en avant, bien décidé à s'occuper de leur passager clandestin. Klaus fit barrage pour l'en empêcher.

-Mais pousse-toi, bordel! Je vais l'étrangler, ça va être plus simple!

-KEUAH?!! Bon sang, Sweeney : NON!!! P-pis, qu'est-ce qui t'as échappé dans l'idée que j'attire les fantômes comme la blanche appâte les camés?! On étrangle personne! et encore moins celui-là!

Regard d'absinthes tenaces contre yeux whisky récalcitrants. Meuh c'est qu'il était têtu le rouquemoute quand il s'y mettait! Klaus rua sa mince silhouette sur le mastodonte et poussa de toute ses forces afin de le garder loin de la voiture. Soudain, un bruit de taule cabossé tonna. BEUAAAH! Le médium passa de sa posture bourrine en position épouvanté en un sursaut. Il se cramponna au rouquin, et fixa avec lui les bosses que chaque coups formaient dans la taule. Ça remuait vilain à l'intérieur. On aurait cru la pauvre voiture sur le point d'accoucher d'un furieux fœtus d'alien. C'est alors qu'une affreuse tentacule perfora la carrosserie. Un réflexe salvateur du Leprechaun les écarta de sa trajectoire à temps : il fit basculer Klaus derrière lui, et si le geste se voulu protecteur, le quatrième se débattit et tira quand-même le nez par dessus son épaule pour ne rien rater du spectacle, fasciné malgré lui - et surtout un peu plus au courant et dans l'appréhension de ce qui les guettait...

Une salade de tentacules gesticulaient depuis le coffre. Puis elles finirent par retourner se terrer à l'intérieur... alors, c'est l'Alien qui émergea enfin par le trou qu'il venait de faire.
Pas content, l'Alien.

Sweeney éructa de sa voix rauque d'alcoolique irlandais.

-T'es qui, bordel de Dieu?!

Sur quoi Ben répondit avec son ton sévère de gentil-mais-qu'il-faut-pas-trop-énervé.

-Toi, tu es qui?

... Et Klaus, lui, s'agitait derrière le bras qui le maintenait obstinément caché à l’abri du large dos en rouspétant. Maddy! Laisse moi passer! HEY! MADDYYY!!! Menfin!... Grrrh...
Le junky agrippa l'avant bras, ouvrit grand la bouche et CROC! mordit à pleine dents dans le muscle. Il profita de la surprise de son chevalier roux pour se faufiler hors de sa prise et atterrir maladroitement au devant de lui, face à Ben.

-C'EST MON FRÈRE non d'un octopus enragé...

Qu'expulsa Klaus, les bras écartés entre l'homme-poulpe et l'ancien dieu. Ancien dieu qui sembla prêt à l'épargné de sa trop-grande protection, mais détailla néanmoins l'autre avec animosité.

-Je peux savoir à quoi tu joues, Klaus? C’est qui ce type?

-Aaanh, de suite ce p'tit ton plein de jugement... T'as jamais aimé mes amis, t'façon. fléchit-il des épaules et leva t-il les yeux au ciel. Et un peu de respect, je te prie. "Ce type", comme tu dis, est un Dieu-Leprechaun. Et le mien, en l’occurrence. Je l'ai capturé.

Haussa t-il le menton en dodelinant de la tête, un fier sourire aux lèvres. Il tapota gentiment le poitrail du grand roux. C'est qui le Leprechaun à son Klaus? Mmh? Parce qu'il croyait encore à cette fantaisie qu'en sauvant Sweeney, il avait fait sien un bonhomme capable d’exaucer des vœux en échange de sa liberté?... Et admettons? haussa t-il les épaules à l'intention du lutin de six-pieds de haut. Même s'il y croyait plus, c'est pas comme si y avait pas un possible soupçon de vérité là dedans, nan? Après tout, il supportait encore sa présence et restait plutôt docile en sa compagnie, si ça, ça voulait pas dire qu'il avait un peu de magie dans le ciment de leur relation...

-Et on n'joue pas. On partait faire un pique-nique figure toi. Pour lequel on avait pas prévu d'avoir un invité... qu'il coula un regard en biais vers le rouquin qui avait eu l'excellente idée d'embarqué leur victime. Y a juste eu un couac dans nos plans. T'étais pas prévu au programme.

Voilà, voilà... satisfait?... Est-ce que c'était lui où y avait une tension à couper au couteau entre eux?... L’ancien prophète claqua des mains.

-Bien! Puisque je suis le maillon entre les deux énergumènes que vous êtes, les désigna t-il tour à tour de l'indexe avant de soupirer, il me  revient de faire correctement les présentations, je suppose... Ben, je te présente Mad Sweeney, mon... support émotionnel. s'enchanta t-il modestement. Maddy, je te présente Ben. Mon frère.

Son ancien! support émotionnel, n'éprouva t-il pas la mesquinerie de préciser. Qui était resté scotché à lui pendant des années. Pis qui s'était sacrifier... Pis qui, en fait, l'avait égoïstement abandonné! Avant de se faire larguer comme une chaussette par sa remplaçante, mais ça c'était une autre histoire...

-Je sens de trèèès mauvaises vibrations dans l'air... Benny, tu penses pas que tu... sur-réagit un peu à toute cette situation?... désigna t-il leur trio de victimes-criminels, le coffre éventré de la voiture volée, et leur environnement isolé en moulinant des bras. Tu devrais te calmer... Hey, tu t'rapelle nos séances de relaxations groupée en 60? Fais le avec moi : on inspire... Nhhh et on expire... Pfffh

... Ça l'calmait pas du tout, hein?...

-Parce que c'est TA voiture en fait?... J't'assure que si on avait su qu'c'était la tienne, on en aurait pris une autre. Pas vrai Maddy? Mais attend, depuis quand tu sais conduire?!

C'était teeellement dur d'imaginer que Ben puisse vivre SA vie et grandir en toute indépendance...

codage par LaxBilly.

Mad Sweeney, @Klaus Hargreeves & @Ben Hargreeves

Ah ça, clairement, dans de telles circonstances, Klaus ne doit pas s’attendre à ce que Ben abandonne son attitude et son ton moralisateurs de sitôt, pas alors qu’il fréquente, à l’évidence, des criminels notoires, voleurs de voitures, kidnappeurs d’innocents, assassins convaincus… Ce type, comme il dit, n’est pas un Dieu-Leprechaun ou il ne sait quelle autre connerie, ce type est manifestement dangereux, et Ben n’a aucune envie de laisser son frère se mettre en danger aux côtés du taré de service, qui n’aurait sans doute pas hésité à l’exécuter directement s’il n’avait été question de ses tentacules, et s’il ne s’était pas interposé. Bon, certes, ça veut au moins dire que ledit dieu-leprechaun (qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre comme connerie) accepte au moins d’entendre raison de lui et de l’écouter, mais est-ce que ça rassure l’ancien fantôme pour autant ? Pas des masses, honnêtement. Surtout qu’il n’apprécie pas davantage la manière que Klaus a de rationnaliser une situation qui n’a pas lieu de l’être.

« Sans blague… », réplique Ben d’un ton amer quand Klaus précise qu’il n’avait pas été prévu au programme de leurs petites réjouissances.

Ah bah ça, pour sûr, il veut bien le croire, et il a bien l’intention de gâcher leur pique-nique encore un bon moment. Il n’a aucune intention de laisser Klaus seul avec cet énergumène. Peu importe les circonstances dans lesquelles ils se seraient rencontrés, il aurait sans doute eu peine à lui faire confiance, mais les circonstances présentes n’arrangent définitivement rien. Le type s’appelle donc Mad Sweeney (tu parles d’un nom), et il le présente comme… son support émotionnel. Ouch. Elle pique, celle-là. Bon, d’accord, c’est un titre qu’il pourrait prétendre laisser à n’importe qui d’autre avec grand plaisir, la vérité, c’est qu’il goûte peut-être un rien, en cet instant, à son propre médicament, quand Klaus a fait la connaissance d’Annie. Au sentiment d’avoir été remplacé. Et par qui ? Un mastodonte rouquin qui, rappelons-le, avait essayé de le tuer (non, il ne le répétera jamais assez, en l’occurrence). Merveilleux. Vraiment merveilleux. Klaus sent de très mauvaises vibrations dans l’air, ben tu m’étonnes, oui.

« Je surréagis ? » répète-t-il, foncièrement agacé. Même en colère, il hausse à peine le ton, en revanche, la sévérité qui marque ses traits et le ton de sa voix laissent deviner sans équivoque le fond de sa pensée. « Ton… support émotionnel a voulu me tuer, je te signale. » Il ignore complètement les efforts de Klaus pour le calmer. Peine perdue. Il fulmine, très clairement, et il n’a pas l’intention de se calmer. « Tu t’attends à quoi ? Tu joues les Bonnie and Clyde du pauvre avec le psychopathe de service, et je dois laisser tranquillement faire ? »

Oh que non. Mad le leprechaun n’approchera plus son frère, et s’il doit jouer des tentacules pour se faire entendre, et bien soit. Ben ne prend pas la peine de répondre quand Klaus comprend que c’est sa voiture. Au fond, c’est tant mieux que le hasard (hum) ait décidé qu’ils s’en prennent à sa voiture… Bon, il est pas ravi des frais de réparation qui l’attendent, on va pas se mentir, mais en attendant, ils ne s’en seront pas pris à un autre innocent. Pas de commentaires non plus sur son passage du permis. C’est une considération qui lui paraît franchement accessoire à l’heure actuelle. Et à laquelle il n’aura pas le temps de réfléchir plus longtemps, parce qu’apparemment, l’évocation de son nom éveille chez le dieu rouquin une colère que Ben accuse de plein fouet alors qu’il bouscule Klaus avant de serrer son immense paluche autour de son cou. S’il fallait avoir encore un doute quant au fait que le type est psychopathe. Les mots qu’il prononce alors font presque plus mal que le geste lui-même, quand bien même Ben, malgré ses gesticulations, n’arrive pas à se défaire de l’emprise de Sweeney. La pression contre sa gorge est insupportable, mais les mots prononcés, tranchants, sont pires. Ce ne sont évidemment pas les mots de Sweeney, ce sont les mots de Klaus. Le parasite qui l’a abandonné. Voilà comment il le considère, voilà comment il le présente à son entourage. C’est son cœur qui se brise en même temps que son souffle se brise, mais il ne va certainement pas en rester là.

« Klaus, dis à ton support émotionnel de me lâcher ou je ressors les tentacules. »

Sa voix, étranglée (c’est le cas de le dire), est très faible, mais son intention, elle, est bien réelle. Il n’a aucune envie d’en arriver là, et les conséquences pour Sweeney pourraient être sanglantes s’il se décidait à agir mais… aux grands maux les grands remèdes.

codage par LaxBilly.

-Je surréagis? persifla l'homme-octopus, avec cette absence de tonalité typique-de-lui dans sa voix qui ne rendait que plus perçant son courroux. Ton… support émotionnel a voulu me tuer, je te signale.

-Il a pas encore déjeuner? supposa le junky. Ça le rend grognon quand il a l'estomac vide...

-Tu t’attends à quoi? Tu joues les Bonnie and Clyde du pauvre avec le psychopathe de service, et je dois laisser tranquillement faire?

Klaus ouvrit la bouche, estomaqué.

-Anh!!! Mais de quoi j'me mêle?! Je suis bien assez grand pour savoir ce que j'veux faire de ma vie et avec qui! Je sais même pas pourquoi ça m'énerve, ricana t-il, T'as JAMAIS approuvé mes fréquentations! T'es qu'un rabat-joie et un... jaloux en fait!!! lança t-il comme un petit cailloux contre ses jambes, avant de se rendre compte qu'il avait surement visé plus juste qu'il ne le pensais. Sweeney est-p't'être pas un gars intègre, mais moi non plus, Ben! Et lui au moins, il m'accepte pour ce que je suis, avec tous mes défauts, et il attend pas me voir changer!!!

Klaus ne vit pas le revirement de Sweeney venir. Un geste brusque l'envoya valser, les quatre fers à l'air dans les feuilles mortes qui tapissait le sol. Aouch! Il remua, et quand il retrouva une position plus stable, ce fut pour voir, à contre-jour au dessus de lui, la stature immense du fou tenir le corps de son frère à bout de bras.

-Ben? Le Ben qui a parasité Klaus pendant des années avant de l'abandonner? Cette vermine de Ben??!!

Quoi?! Non, c'est pas ce qu'il... Le regard affolé de Klaus passa de l'un à l'autre. Il jura voir passer dans le regard de l'asiatique la fêlure qui venait de lui être infligé en plein cœur. Et il su à ce moment précis qu'une ligne de plus venait d’apparaître dans la longue liste de ses regrets.

Klaus n'avait pas été très tendre au sujet de son frère-fantôme. Sa prise d'indépendance avait un goût amer de trahison, et le spirite n'était pas réputé pour sa capacité à regarder ses erreurs en face. Alors, peut-être que lorsqu'il avait présenté Ben à Sweeney, il avait omit deux-trois précisions concernant la teneur de leur relation... Comment le proclamé moralisateur avait gérer ses insouciances de toujours. Comment l'esprit errant l'avait regardé gâché sa vie, impuissant. Et comment, peut-être, le médium qui était le seul lien entre lui et le monde des vivants n'avait pas jugé utile de déclarer sa présence au reste de leur famille, entre autre... Mais il en voulait encore terriblement à Ben à ce moment là, et Sweeney s'était montré... tellement compréhensif avec lui!!! Il l'avait soutenu, et légitimé sa rancœur, et puis, il n'aurait jamais imaginé que quelques paroles en l'air façonnerait dans l'esprit du leprechaun un portrait fraternel qu'il se ferait un devoir de remodeler du poing!

Ils s'en trouvait là de cette stupide situation, hors de contrôle, et Klaus avait le sentiment qu'il était sur le point d'y perdre plus qu'une après-midi de vacances.

-Maddy, non! C'est pas... lâche le!!!

Klaus se releva prestement et se cramponna au bras du rouquin dans l'espoir d'influer sur sa prise.

-Klaus, dis à ton support émotionnel de me lâcher ou je ressors les tentacules.

-Mad, lâche le, j'ai dis! commanda t-il, plus fort.

Ben était le moins belliqueux des Hargreeves, mais il savait qu'en cas de dernier recours, il n'hésiterait pas à mettre sa parole en action. Et Klaus ne tenait pas spécialement à découvrir lequel de The Horror ou du Dieu Solaire l'emporterait sur l'autre. Il regarda à droite, à gauche, à la recherche d'une présence, d'une idée, d'un fantôme herculéen à leur faire apparaître sous l'nez - c'est pas comme s'il pouvait dématérialiser Ben maintenant!
Était-ce la colère qui fourmillait dans ses membre qui servit de carburant à ses dons, mais une lumière phosphorescente se dégagea des poings enfoncé dans le biceps de Sweeney.

-J'vous jure que si vous vous calmez pas illico, J'VOUS FAIT POSSÉDER!!!

Alors, une flammèche bleutée jaillis à quelques mètres d'eux. Le feu s'embrasa à hauteur d'Homme, flamboya avec menace! et révéla l'ombre d'une silhouette massue...


-... Mais qu'est-ce que j'ai fais pour mériter çaaa-aaah-aaanh...

Le Terminator tant espéré était un petit homme rachitique noyé sous un bonnet péruvien trop grand et plusieurs couches de manteaux crasseux qui les fixaient avec des yeux ronds de toxico et un large sourire imbécile auquel il manquait trois dents.
Il agitait la main en signe de salut envers le trio - à Ben suspendu au poing de Sweeney, à Klaus accroché au bras de Sweeney, et Sweeney transformé en arbre à chats - bienheureux que The Séance l'ai sollicité en personne.

C'est qu'il serait prêt à tout pour un semblant de contact humain, le pauv' vieux. Depuis que le médium avait eu l'idée géniale de remplacer Ben par un autre fantôme et lancer un appel à candidature, celui-ci s'était fait une fixette de devenir son ami et réapparaissait à l'occasion, dès que Klaus en avait... le moins besoin, en fait. Klaus leva les yeux aux ciel et aussi fort qu'il en fut capable, balaya l'esprit dont on put entendre la lugubre déception se fondre dans le néant. Grrrhbon sang ce qu'il haïssait l'inutilité de ses pouvoirs!!!!!

A moins que quelques mots ne suffisent à tout régler.
Expliquer que Ben n'était pas le salop que Sweeney croyait.
Expliquer qu'il avait une grande part de responsabilité dans leur séparation.
Mais s'il avouait son mensonge et par ricochet son irrécupérable égocentrisme, alors qu'est-ce que son fidèle, son compatissant, attentionné rouquin allait penser de lui?...

Klaus déglutis et ferma les yeux sur sa lâcheté.
Il pouvait pas faire ça.
Il pouvait pas gâcher le soutient que l'irlandais lui apportait en le croyant injustement abandonné par son odieux frangin.

Il pouvait pas perdre son seul et meilleur ami...

codage par LaxBilly.

Mad Sweeney, @Klaus Hargreeves & @Ben Hargreeves

Dans les circonstances présentes, Ben goûte difficilement aux remarques de Klaus, qu’il estime au mieux déplacées, au pire blessantes, mais est-ce qu’il est surpris ? Pas franchement, en soi… Ce n’est pas comme s’il ne savait pas pertinemment comment était son frère, et pour cause, il lui avait collé aux basques pendant beaucoup trop longtemps pour quoi que ce soit de son caractère, de ses réflexions ou de ses sales habitudes ne lui échappe. Bien sûr que Ben n’a jamais aimé les fréquentations de Klaus, faut voir la gueule des fréquentations de Klaus, au bout d’un moment. Peut-être que s’il daignait côtoyer autre chose que des junkies et des tarés psychopathes, ce serait autre chose. Quant au fait qu’il soit jaloux… Bon… C’est pas le sujet, d’accord ? Et non, Sweeney n’est pas « un gars intègre », il a eu besoin de deux secondes de temps pour s’en rendre compte, et il ne voit pas en quoi c’est un mal de vouloir changer les aspects les plus destructeurs d’une personne que l’on aime quand on sait qu’elle est capable de mieux, qu’elle peut tout à fait changer. Ce n’est jamais rendre service que de fermes les yeux sur les pires tares de l’autre, quitte à participer sciemment à sa destruction.

Et non, on ne le convaincrait clairement pas que « Maddy » était une brute au cœur tendre quand le leprechaun géant semblait déterminer à lui broyer la trachée. Et les protestations de Klaus en ce sens paraissent tout à fait vaines. Il a beau se cramponner au bras du rouquin, ce dernier ne lâche pas de leste. Ben n’a vraiment pas envie d’en arriver à l’extrémité d’utiliser ses pouvoirs. Certes, en dernier recours, il le ferait, et il arriverait à se convaincre que Klaus était de toute façon mieux sans son support émotionnel format armoire à glace, mais… fais chier, il voit bien que Klaus y tient, à ce connard dangereux… Pas que ça le rassure, mais…

Ben qui peine plus que jamais à respirer et dont la vue se brouille ne suit rien de ce qui se passe alors. Bon, tant pis, faut qu’il se serve de ses putains de tentacules avant de ne même plus avoir l’énergie de s’en servir. Mais c’est ce moment que Sweeney choisit pour finalement le lâcher, sans que Ben ne soit en mesure de véritablement comprendre ce qui peut avoir motivé son geste, d’un seul coup. Ben s’effondre littéralement par terre, nez face au sol, alors qu’il tente de reprendre sa respiration. Son souffle est rauque et son cœur bat à tout rompre, mais il semblerait que le colosse ait entendu raison de Klaus. Ou autre chose ? L’ancien fantôme, honnêtement, est complètement largué. Cette fois, c’est Klaus que Ben attrape par le collet, spectacle auquel Ben assiste tandis que lui-même cherche péniblement à se redresser. Il n’a guère le temps d’intervenir que les pieds de Klaus ont retrouvé la terre ferme, mais numéro six n’est pas franchement plus rassuré pour autant. Le type a l’air en panique totale, là, tout à coup. Et ça lui donne un aspect encore plus dangereux aux yeux de Ben, car clairement imprévisible. Alors que Ben vient de se redresser, Sweeney, lui, s’asseoit, et alors que Ben s’apprête à lui asséner un « C’est quoi ce bordel », il lui adresse un… semblant d’explication.

Un dieu, ben voyons… bon, d’accord, il en a vu d’autres depuis qu’il est ici, mais admettre que ce type soit littéralement un dieu, ça reste difficile à avaler malgré tout. Ceci dit, les explications de Sweeney l’éclairent à peine, d’accord, Klaus l’a supplié, donc il a prié un dieu… si on veut, Ben a surtout l’impression qu’on cherche à la lui mettre à l’envers, là, tout de suite.

« Bon, d’accord… Vous avez pris quoi avant votre petite virée, tous les deux ? »

Qu’ils ne soient pas sobre – que Klaus ne soit pas sobre –, c’est pas une surprise qui va changer la face du monde, mais là, ils ont dû prendre quelque chose de sévère, parce que pour Ben, le discours du rouquin qui se prend pour un dieu déchu n’a absolument pas le moindre sens, là, tout de suite.

« Sérieusement, je comprends rien à ce qui se passe. »

codage par LaxBilly.

Comment avait-il pu en arriver là...
Klaus aimait son frère, quand bien même Ben pouvait-être rabas-joie, et un lâcheur, et... il ne pensait pas qu'en dressant de lui un portrait de couard et d'égoiste à son nouveau compagnon, il emmènerait ce dernier à vouloir le venger! Au point où c'est le sixième qui menaçait d'appeler The Horror pour se libérer de l'autre!!!

Maddy, lâche le!

Klaus connaissait son implication dans toute cette histoire. Peut-être s'il admettait avoir profiter de l'attention que Sweeney lui avait porté, en le laissant croire quel junky injustement traité par son frangin il était, il pouvait les calmer.

Lâche, j'ai dit!

Mais qu'adviendrait-il de leur fraiche amitié, alors?...

Mad...

Il ne pouvait pas laisser son ex-siamois payer pour ses conneries.
Il ne voulait pas perdre son nouveau, et seul, et meilleur ami...

... Par pitié...

Un bruit sourd. Le derrière de Ben qui rencontre le sol meuble. Klaus entrouvrit un œil, puis les deux. Le bras de Sweeney demeurait parfaitement tendu mais son poing était ouvert, juste ce qu'il avait fallut pour libérer Ben de son étranglement. Klaus ramena ses billes vertes le long du bras auquel il était toujours accroché, jusqu'à croisé le regard feu de l'irlandais dirigé sur lui. Gloups! Un regard d'irlandais fou...

ARGH! Le voilà t-il pas qu'il le choppa par le col pour l'arracher à son biceps et le reposer durement sur la terre ferme.

-Mais qu'est-ce que tu fous???

-Mais TOI qu'est-ce que tu fOo-Ou-Uu-Us?!! paniquait le pauvre Klaus secoué comme un prunier quand on ne lui infligeait pas un regard incendiaire. Aa-Aa-Aa-Ar-Rr-Gh!

Quand les pâtasses du rouquin le repoussèrent, Klaus regagna à nouveau le sol avec sa grâce légendaire. Aourf! Il rassembla son esprit confus d'une secousse du chef et avisa son frère qui se trouvait non loin. Il trotta rapidement jusqu'à lui à quatre pattes et tripota une épaule, un dos, en l'auscultant, inquiet.

-Hey! Ça va?

Il retrouvait son souffle. Il l'aida à se redresser. Sweeney vociférait dans sa langue natale, s’ébouriffait le crâne et piétinait rageusement le sol. Si lorsqu'il était excité Klaus ressemblait à ces bonhommes-ballons flashy ballotté par le vent devant les grandes enseignes, le Leprechaun donnait d'avantage l'image d'un ours? d'un gorille? d'un lion?... fou échappée de sa cage.
Lorsqu'il reposa son regard sur Klaus ce dernier ce crispa instantanément. Son visage tourmenté baignait dans les larmes...

-Je l'ai ressentis, putain! Comment c'est encore possible! Ça ne peut plus être possible! Comment tu peux...

-M... Maddy?...

De larges yeux verts vacillants, une petite voix tremblante. C'est comme si on empoignait sa gorge et les organes sensibles sous sa cage thoracique. Klaus ne comprit pas ce qu'il avait fait. Quel geste? quelle paroles? avaient appuyée sur quel bouton?! pour le mettre dans un état pareil?! Le géant tournait en rond comme un acharné, crachait d'obscures malédictions sur les arbres alentours qui n'avaient rien d'autres à se reprocher que d'être des arbres...  

-... Je sais pas comment, mais j'ai cassé mon Leprechaun... conclu piteusement le médium, mi-déconfit, mi-concerné.

Est-ce que c'est censé se casser si facilement un Leprechaun?... Est-ce que ça peut se réparer, au moins?!! Comment?!! Où peut-il joindre le service après-vente?!!
Sweeney poussa un dernier râle et s'écroula le cul par terre. De ses grondements rauques ne restèrent que ce qui ressemblait à un mélange de rires et de sanglots. Rassuré à l'idée de ne pas se faire envoyer valser maintenant qu'il se tenait tranquille, Klaus rejoignit la désormais coquille qu'il n'avait pas quitté des yeux durant tout le spectacle.

-... Hey...

... Qu'il appela doucement. Il inclina la tête et posa prudemment sa main sur l'épaule abattue afin de cueillir le regard de son roux. Il ne s'attendit pas à ressentir un frisson chatouiller sa paume et faire trembler le chêne humanoïde sur toute sa surface, si perceptible qu'il récupéra sa main de crainte d'empirer son renfermement ou sa colère explosive, qui se manifesta par un énième juron.

-Fuck, j'ai perdu l'habitude, ça me fait chier!

Le géant se releva. Klaus recula de deux pas pour le laisser se déployer sans risquer d'être bousculer à nouveau. Puis il lui fit signe de s'éloigner. Encore. Encore un peu... Ce n'est que quand Klaus pu échanger un regard confus avec son frère situé dans sa périphérie immédiate, que Sweeney jugea la distance acceptable et recula à son tour en promettant sans mot une trêve avec le sixième. Alors, il s'installa par terre, parmi la mousse, la terre et les feuilles aux teintes semblables aux reflets dans sa pilosité. Comprenant qu'une pause était de rigueur, Klaus appuya ses fesses contre le coffre éventré et accueilli le lourd soupir du dingue avec sa curiosité de spectateur né.

-Klaus te l'a dit, je suis un Dieu. Le truc c'est qu'il t'a pas dit que je suis déchu, donc techniquement ça ne devrait même plus être possible, Techniquement... Possible? Klaus fronçait des sourcils à mesure que les questions se présentaient à eux... mais visiblement monsieur le médium a décidé de faire chier tout le monde aujourd'hui, What?!! y compris les vieux sages qui m'ont expliqués ce truc y'a des millénaires, non mais faut le faire! ET C'EST PAS UNE INVITATION POUR GEINDRE!

-Mais?!! -Je

-Attend que j'ai finis, après tu pourras faire ton pleurnichage habituel.

Klaus resta la bouche grande ouverte, les paumes levées vers le ciel. MAIS!?!

-Je ne vais pas tourner autour du pot, Klaus, tu m'as fait une prière et je l'ai entendu.

Le dénommé referma la bouche et ramena ses bras à lui. J'aurais fait ça, moi? Ses lèvres se pincèrent à l'oblique et ses iris roulèrent jusqu'à loucher vers les hauteurs, à la recherche de la prière en question qu'il aurait proféré.

-Atta', parce que tu lis dans les pens-

-ATTEND QUE JE FINISSE!

MAIS J'AI ENCORE RIEN DIIIT!!! hurlait désespérément tout son être volubile, des gesticulations avortées de ses bras, au visage scandalisé qu'il passait d'un injuste!!! Sweeney à un Ben à prendre à témoin - T'as vu comment il me traite, hein, t'as vu?! - s'il daignait seulement faire cas de ses dramas. En désespoir de cause, Klaus s'assit bruyamment sur un coin de tôle encore en état et croisa les bras sur son torse en poussant un furieux soupir. C'toujours MA faute 'toute manière...

-Oui, c'est bien ce qui est arrivé. Non, le concept de se mettre à genou avec les mains en je-sais-pas-quoi et toute cette merde n'a aucun lien. Prier c'est... supplier un Dieu.

L'esprit de Klaus repartie dans son lent cheminement. Supplier? Quand avait-il bien pu supplier le dieu en quoi que... Oh. Oh? Ooh... Il semblerait qu'il tenait beaucoup à son frère. Ou... a son amitié avec le dieu. Un combo méta-affectif des deux peut-être?...

-Non verbalement, on s'entend. Si tu commences à me donner des ordres, je te frappe. Mais HEY! Alors, oui, ça veut dire que j'ai le droit de décider si je réponds à la prière ou non. Klaus leva un doigt en l'air, ouvrit la bouche... Non, ça ne signifie pas que j'ai une emprise sur Klaus. ...Raté. Il peut me jeter comme une merde à n'importe quel moment. Intéressant... strictement sur le principe, bien sûr! opposa t-il à son opinement de chef concentré une vive négation de la tête. Moi par contre, j'ai une "responsabilité" envers lui, techniquement. Haussement de sourcils surpris. Ah oui? Je ne vais rien faire de plus, fuck that, j'ai lâché toute ces conneries pour avoir la paix, donc qu'on me foute la paix! En vrai, j'ai aucune foutu idée de comment tu es parvenu à me faire un coup pareil, toi!

-Mais moi non pl-

Parle à mon c-

-Et si tu me sort encore ton idée de débuter une secte en mon nom, je vais t'étrangler toi, cette fois. AH! Compte là d'sus! ♪ fanfaronna l'acharné en dandinant son visage et jouant de fières grimaces pour se faire comprendre sans se faire couper le sifflet! Je t'ai dis que je ne veux plus de... ça. Vous n'avez aucune idée de ce que ça fait, c'est clair!

L'ancien prophète coulissa un lent regard vers son ex-fantôme de compagnie au souvenir communs de leurs années de culte. Naaan, rien à voir, mima t-il en agitant sa GOODBYE. Pour Sweeney, c'est... ça parait traumatisant, convint-il avec une once de sincère respect pour le vécu de l'Oublié.

-Surtout que je n'ai plus assez de pouvoir pour mettre le pleurnichard en sourdine dans ma tête. le mettre en sourd... MêHeÊeY à la fin!!! J'espère sincèrement que tu ne vas pas te mettre à prier comme un gros débile jour et nuit. Le concerné se quilla comme un chat qui vient d'entendre le mot "poisson", ou un diablotin à qui l'on vient de souffler un mauvais tour à dispenser. Parce qu'il pouvait faire ça? Oooh, sûr qu'il oserait JAMAIS... Parce que là... ça va pas le faire... entre nous...

... conclu le grincheux, sur un soupir de feu de camp s'essouffle sur ses frondaisons, continuant de réduire des feuilles mortes en charpies. Anéantissant toute malice de l'esprit de Klaus, ému par la vision du géant tout penaud. Ça ne donnait plus envie de l'enquiquiner. Pour l'instant.

-Bon, d’accord… Vous avez pris quoi avant votre petite virée, tous les deux?

-Beuh! Rien du tout... ... ... Au fait!!! J'ai été tellement habitué à tes ch'veux éternellement gominés et superbement coiffés en mode la-perruque-en-plastique-de-Ken que j'imaginais même pas qu'ils pourraient reprendre leur souplesses un jour. Ça t'va bien, les mèches rebelles, confessa l'incorrigible toxico en souriant aux épis corbeaux qui s’ébouriffaient sur son crâne d'avoir été malmené dans le coffre de la voiture puis par Sweeney.

-Sérieusement, je comprends rien à ce qui se passe.

Klaus ouvrit grand les bras de déception.

-Ben, nooon!!!... Ne m'dis pas que... On est le fruit de l'immaculé conception toi et moi, élevés par un homme-singe et une androïïïde! Not' sœur à faite explosée LA LUNE de colère, on a voyagés plusieurs fois dans le temps, t'as clamsé et t'es revenu à la vie, le hit parade de l'année est une chanson à boire revisitée, et toi, tu nous dis que tu crois pas en l'existence d'un dieu?!!

... Ou en celui-là, spécifiquement...

-Ok, j'te l'accorde, il lui manque peut-être une toge ou des vêtements en peau de bête, un sceptre ou une couronne divine, une auréole et tout le tointoin, mais il dit la vérité! Maddy : fait lui ton truc!

Comme un problème de transmission...

-Tu sais! Ton "TRUC", qu'il répéta en frottant ses doigts pour émincer une poudre invisible dans les airs. Ou des pièces, plus vraisemblablement.

Est-ce que Maddy aurait préféré ne pas être attiré sur le devant de la scène comme un vulgaire magicien de goûter d'anniversaire?... Bah, Klaus lui, n'aimait pas beaucoup le scepticisme de son frangin! C'était vexant! Insultant, même! Ils devaient lui prouver que le roux était beauuucoup plus qu'un camé décérébré. Il en allait de l'estime de son dieu qui avait absolument besoin de remonter en flèche, et de sa réputation, l'air de rien. On allait bien voir, s'il était si nul à se dégotter du bon, dans ses fréquentations!

-Tu vas voir, surgit-il derrière Ben en lui écrasant les mains sur les épaules et installant son menton sur l'une d'elle, Maddy est comme un bandit-mancho mais avec deux bras et avec qui on perd jamais! Tu va pas en r'venir!

Ça ne faisait aucun doute pour Klaus. Personne ne pouvait rester insensible à un pouvoir tel que faire surgir des piécettes à volonté. Y a des types qui tuerait pour un pouvoir pareil, pour sûr! Ou pour avoir un ami comme Sweeney dans la poche.
Ça ne faisait aucun doute pour Klaus. Ben ne pourrait qu'admettre la grandeur de son Dieu-Leprechaun!!!

codage par LaxBilly.

Mad Sweeney, @Klaus Hargreeves & @Ben Hargreeves

Ben ne répond rien quand Klaus, après que le dieu-leprechaun-géant-support-émotionnel (c’est beaucoup pour une seule personne, on peut être d’accord là-dessus) a fini par le lâche et qu’il se retrouve au sol à son tour. Il apprécie, dans le fond, qu’il s’enquiert de son état, mais ce n’est pas pour autant qu’il a une réponse définitive ou catégorique à lui donner. Il n’a pas la moindre idée de comment il va, là, tout de suite, pour être honnête. Physiquement, il a la gorge défoncée mais rien de grave en soi, pour le reste, c’est une autre affaire… il n’oublie pas la manière dont Klaus a dû parler de lui à Sweeney, et en attendant, le discours et l’attitude de ce dernier ne font tout bonnement aucun sens à ses yeux.

Et il ne sait pas du tout quoi faire de la scène qui se déroule sous ses yeux ni comment l’interpréter exactement. Il ne pige rien de rien, pour être honnête et, on ne va pas se mentir, ce n’est pas le sentiment le plus plaisant qui soit que de se sentir à ce point déphasé par rapport à quelque chose qui se passe pile sous nos yeux. Bon, Ben comprend bien que ce n’est pas vraiment lui que ça concerne en l’occurrence. Mais bon, il est là, et le grand rouquin qui se tape un monologue sur il ne sait quelle considération obscure a bien failli le buter pas plus tard que tout à l’heure alors…

« Pire tentative de changement de sujet de la création, Klaus », réplique Ben d’une voix légèrement rauque et dans un soupir pas du tout amusé quand Klaus élude le sujet des substances qu’ils ont – à coup très sûr – consommées tous les deux pour évoquer ses cheveux… Pas que ces considérations capillaires ne soient pas hautement fascinantes mais… non, elles ne le sont définitivement pas, et à l’évidence, il n’a pas la moindre envie de parler de ça pour le moment.

Et ce n’est pas parce que leurs propres vies n’ont aucun sens – et c’est sûr que quand Klaus met tout bout à bout sans connecteurs logiques, c’est encore plus absurdes – qu’il ne peut pas se sentir désarmé, voire suspicieux quand on remet en question le peu de convictions qu’il avait été capable de se façonner au gré des circonstances. Alors non, tant qu’on ne lui aura pas prouvé que ce type était réellement un dieu, il émettra de sérieuses réserves… et au pire… Dieu ou pas, on s’en fout pas vrai ? ça reste un type qui l’a étranglé si fort à l’instant que Ben a bien cru qu’il allait y rester. Alors le reste, honnêtement, le fameux « truc » de Maddy, notamment, il s’en fiche mais alors royalement. Il n'a même pas envie de voir cette fichue démonstration. Il ne sait pas ce qu’il veut, là, tout de suite, d’ailleurs. Convaincre Klaus que, dieu ou pas, ce type est dangereux… mais il n’en aura sans doute rien à faire.

Mais il a droit à sa petite démo, et le type fait littéralement pleuvoir des pièces d’or, puis une pièce se colle au front de Klaus, une autre lui atterrit entre les mains alors que Ben la récupère, plus par réflexe qu’autre chose, tout à fait circonspect. Il examine la pièce un instant, puis le dieu, si c’en est un, fait disparaître les pièces une à une. Est-ce que ça lui prouve qu’il est un dieu ? Pas spécialement. Mais dans le fond, est-ce qu’on en a vraiment quelque chose à faire, de savoir si c’est un dieu ou pas.

« Il est attiré par ce qui brille, comme les chats », répond Ben dans un haussement d’épaules quand Sweeney lui raconte que Klaus est le premier fan de ce petit numéro. Évidemment que c’est le cas. Un léger temps de silence, Ben masse sa gorge encore endolorie. « Donc on va faire comme si on ne venait pas d’essayer de me tuer, c’est ça le projet ? »

codage par LaxBilly.

Aaanh, Mais pourquoi est-ce qu'on lui accordait toujours si peu de crédit?!
Klaus était déçu de la réaction de son fraternel lorsqu'il présenta son ami SDF comme étant un DIEU. TADAM! ♪ ...
Il devait le convaincre. Lui fournir des preuves... Lui en mettre plein les yeux!

Klaus pria gentiment son dieu vivant de leur refaire son tour de magie avec les pièces. Il n'aurait pas été étonné d'entendre un juron, voir de devoir supplier plus fort le grand roux pour se voir exaucer, mais contre toute attente Sweeney s'exécuta sans trop de résistance. Peut-être qu'il n'y croyait pas vraiment lui-même, que ça pourrait impressionné l'homme-poulpe. Ou peut-être qu'il s'en fichait. Toujours est-il, il leva une de ses pâtasse en l'air et... le spectacle commença.

Le résigné retrouva son feu intérieur et se fit prestidigitateur de prestige. D'une chorégraphie bien menée, il fit tour à tour pleuvoir une poignet de pièces, les fit briller comme une flaque en plein soleil, en cueillit de nouvelles en l'air, et d'une pichenette en envoya une se coller - Hé? - sur le front de l'un...

Klaus ferma énergiquement les yeux au contact de la pièce et loucha vers le ciel. Il tâta son front et retira l'espiègle bout de métal... qui se recolla à sa place comme un aimant.

-Ben attrape!

Le junky se débattait avec sa pièce récalcitrante, intrigué et contrarié par la diablerie, pendant que l'ancien esprit contemplait son exemplaire. Une médaille antique, frappée à la force du bras, à l'aide d'un poinçon et d'un marteau, dans la chaleur des forges d'autrefois... Ou un truc dans ce goût là. Un truc qui sentait l'authentique, la pure magie.
Le Leprechaun récupéra ses biens de la même façon qu'il les avaient transmis, d'un simple geste de la main, et son trésors retourna dans l'obscure réserve d'où il venait.

-Tu es content?

Klaus cessa de grattouiller inutilement entre ses yeux - l'était parti aussi?... - et répondit à la mine bourrue en hochant la tête, un grand sourire conquis sur la figure.

-C'est rien à côté de ce que je pouvais faire y a longtemps, du temps que j'avais encore mes pouvoirs d'origines.

-Il pouvait déplacer le soleil, chuchota Klaus à son frère sur le ton d'une admirative confidence.

-C'est en gros tout ce qui me reste comme capacités. Et pour une raison que j'ignore, ton frère est mon fan numéro un en matière de ce tour à la con.

Klaus coula sur Ben un laaarge sourire et ses grands yeux pétillants dans lesquels, à la place d'un symbolique dollars, on pouvait voir miroiter des lueurs mordorés rappelant les fameuses pièces d'or. A se demander ce qui pouvait bien l'attirer dans ce "tour à la con", hors mis voir son dieu agiter des mains en l'air et se gonfler d'assurance...

-Il est attiré par ce qui brille, comme les chats. soupira Ben à l'intention d'un Sweeney qui avait encore de quoi cerner chez le personnage - Aaw, comme il le connaissait bien son Benny! Toujours égal à lui même, Benny. Imperturbable. Indéchiffrable. Sur la défensive...

Silence. Klaus observa l'un et l'autre, en se demandant combien le tour de Sweeney avait réussi à briser la glace entre eux. Il était fier du dieu, c'était un beau geste après tout que ce lancée de pièce. Un peu comme si le noir-de-cheveux avait permis au roux de serrer la pince à une de ses tentacules et l'observer sous tous les angles. Ce qu'il attendit patiemment voir venir en retour. Comme une main tendue vers une nouvelle, belle et durable amit-

-Donc on va faire comme si on ne venait pas d’essayer de me tuer, c’est ça le projet?

Le sourire de Klaus vira à la grimace. Aaaïe... C'aurait été trop beau qu'il oublie, hein?... Pour sa défense, ce n'est même pas comme s'il avait sciemment cherché à détourner la situation du sujet - le coup de folie de Sweeney était totalement imprévu!!!, mais s'il avait pu y réussir...

-Benny, frérot, on va... on va pas restés bloqués là d'ssus, hein? qu'il lui massa gentiment l'épaule en tentant de capter son regard avec ses absinthes encourageantes. La vie est trop courte pour vivre dans l'passé! Et si on le faisait ce pique-nique? Je vais chercher la bouffe, et on va se trouver un charmant petit coin où camper! C'est pour ça que t'es contrarié : t'as l'estomac dans les talons!

Nouvelle tentative de fuite?... carrément. Mais qu'est-ce qu'il était censé faire?! S'excuser, encore? parce qu'il s'était déjà excusé, nan?... Promettre de mettre une laisse et une muselière à son rouquin?! Lui offrir plus d'explications?!!

Ah... La voiture, c'est vrai, se rappela t-il en se retournant vers le coffre éventrée et la carrosserie égratignée par les tirs par balles. Nouvelle grimace.

-T'as pris une bonne assurance?... On paiera! Ou on la réparera?... réfléchit-il à ses finances inexistantes. Des millénaires au compteurs, Maddy doit bien avoir quelques connaissances en mécaniques, hein? Ou connaître des gens compétent dans l'coin. On te trouvera le meilleurs des meilleurs mécanos de cette ville, j'aiderais, promit-il en allant se cacher à l'intérieur du véhicule, attraper leur panier-surprise de biscuit apéritifs, confiseries, sandwichs, lunettes de soleil, gavroche irlandaise, un livre? oh, celui qui était déjà dans la voiture... et leurs bouteilles d'alcool.

Ben était toujours passé par dessus ses frasques du temps de leur vie en commun...
... Klaus s'obligea à y croire : il passerait sur celle-ci aussi!

codage par LaxBilly.

Mad Sweeney, @Klaus Hargreeves & @Ben Hargreeves

Mais oui, bien sûr qu’on ne va pas rester bloqués là-dessus, vous pensez bien ! Mais oui que tout ça va être relégué au passé, un passé tellement récent que Ben en ressent encore la brûlure contre sa gorge. Non. Bien sûr que non, Ben ne va pas laisser passer l’événement comme si de rien n’était… Il, n’a aucune envie de papoter tranquillement avec le duo d’énergumènes autour d’un « bon » pique-nique. Non, il veut des excuses, il veut que le duo chaotique fasse face à la responsabilité de ses actes, il veut que Klaus admette que son « dieu-Leprechaun » est dangereux et infréquentable. Autant de requêtes qu’il ne verbalise pas exactement, mais est-il nécessaire qu’il le fasse ? Son attitude fermée, bras croisés sur sa poitrine et son regard noir parlent à sa place. Encore que si ce genre d’attitude avait eu le moindre effet sur Klaus, dans cette vie ou dans la précédente, ça se saurait.

« Je m’en fiche de ce putain de pique-nique et je m’en fiche de ma voiture », répond-il, sincèrement agacé (au point d’en devenir vulgaire, dis donc).

Bon, il ment en partie, il ne s’en fiche pas, de sa voiture, mais la sécurité de Klaus lui importe plus au final que ce qui n’est dorénavant plus qu’un tas de ferraille. Et oui, c’est aussi davantage la sécurité de Klaus qui l’inquiète que le sort qu’il aurait lui-même pu subir, même si c’est une chose qu’il ne compte pas faire oublier à son frère, tout comme il ne lui laissera pas non plus l’occasion de la minimiser.

« Eh bien va-t’en alors, qu’est-ce que tu attends ? » réplique Ben à l’adresse de Sweeney quand ce dernier affirme que s’il reste, c’est lui qu’il doit partir.

Il ne manquerait plus que ça… Non, Ben ne laissera pas Klaus seul avec le psychopathe de service, il fronce néanmoins les sourcils à la suite de son discours. Il ne comprend honnêtement pas grand-chose à son baratin, mais n’empêche que la suite, pour le coup, le laisse singulièrement pantois. Il va pas commencer à prétendre qu’il a peur de lui ? Ou qu’il le considère comme une menace ? Ce serait la meilleure ! Si l’un des deux est capable d’en finir avec l’autre, ce n’est pas lui. Enfin si, Ben en est techniquement capable, mais bien sûr qu’il ne le fera pas. Parce qu’il n’est pas un psychopathe fini, lui.

« Tu te fous de moi, c’est ça ? C’est moi que tu vas faire passer pour un psychopathe après ce qui vient de se passer ? » Ben tourne un regard atterré en direction de Klaus. « Je peux savoir ce que tu lui as dit sur moi exactement ? »

Bon, il en avait déjà eu un aperçu un peu plus tôt, quand il l’avait traité de… de quoi déjà ? Ah oui, de parasite et de vermine.

Mais l’instant d’après, ses pensées sont totalement oubliées alors qu’un fort bruit de klaxon retentit. Ben voit le camion de marchandise se précipiter dans leur direction sans ralentir… Qu’est-ce que c’est encore que ce bordel ? Et quoi ? On cherche à les écraser, maintenant ? Bon, d’accord, le monde a décidé sa mort aujourd’hui, il ne voit que ça. A croire qu’il n’a pas été mort pendant suffisamment longtemps. Ben n’a pas le temps de réagir qu’il se sent attiré dans le fossé en même temps que Sweeney et Klaus, évitant au passage l’impact et l’explosion de viscères. Alors que Ben protège sa tête de ses bras, il ne peut pas encore se faire une idée de l’étendue des dégâts, mais il sent bien que s’il s’interrogeait encore sur les frais de réparation de sa précieuse voiture, maintenant, l’affaire est réglée. Quand enfin, Ben peut se redresser, ce qu’il fait les jambes tremblantes, il observe avec horreur l’état de sa voiture.

« Bordel, c’était quoi, ça encore ? » Il se prend la tête dans les mains. Des fois, on se dit que c’est pas sa journée, mais là, clairement, ça va bien, bien au-delà. Il ne parvient pas à réprimer un profond soupir. « Vous me devez une voiture neuve. Vous vous démerdez, vous utilisez votre or de leprechauns, je m’en fiche. »

codage par LaxBilly.

-Non. Ben Hargreeves ne peut pas rester. S'il reste, je pars.

Klaus, revenu de la voiture avec les bras pleins de leurs pic-nique, se figea. Foudroyé sur place. Il avait bien saisit l'animosité que Sweeney portait à son frère, mais certainement pas au point de lui imposé un pareil chantage.

-Maddy! gronda t-il.

-Eh bien va-t’en alors, qu’est-ce que tu attends?

-Quoi?! Ok, STOP! Ça suffit tout les deux! personnes ne tue personne, et personne ne part!

-Je ne peux plus le tuer puisque pour une raison que j'ignore Klaus a lié son âme à la mienne. Sauf que lui... rien ne l'empêche de me liquider et aucune prière ne me sauvera.

-Ben, te tuer?! Non! Nononon, il f'ra jamais ça-

-Tu te fous de moi, c’est ça? C’est moi que tu vas faire passer pour un psychopathe après ce qui vient de se passer?

Klaus dardait d'une direction à l'autre au rythme frénétique de leur joute verbale, les bras serrés autour de la bouffe. D'un côté Sweeney, géant roux de six pieds de hauts, méfiant et au sang chaud. De l'autre Ben, son siamois asiatique d'un mètre soixante-dix-huit mais pas moins rancunier et en mesure de se défendre. Deux forces de la nature, chacun à leur façon. Il suffisait d'un rien pour qu'ils en arrivent à s'étriper. Ou à se barrer chacun de leurs côtés... Mais qu'est-ce qu'ils étaient en train de lui faire, là?! Est-ce qu'il allait devoir se déchirer entre son frère et son Big Best Friend?! Impossible, il pourrait jamais choisir...

-Je peux savoir ce que tu lui as dit sur moi exactement?

Klaus déglutis. Il se rappela aussitôt qu'il n'était pas un enfant du divorce, mais la cause des hostilités entre eux. Son indignation de les voir se discuter se mua en nervosité coupable. Klaus remua des lèvres, tentant vainement de trouver une explication qui calme la colère légitime du frère.

-É... écoute, c'est pas comme si j'avais voulu dire du mal de toi, j't'assure, m-mais j'étais en colère et paumé, j'venais de découvrir que t'étais parti avec cette fille alors que moi je pensais que j'te reverrais plus jamais, et puis Maddy m'écoutait pour de vrai! alors je me suis laissé allé, et j'me suis pas rendu pas compte que mes paroles pouvaient prêter à conf-

Un coup de klaxon leur fit tourner la tête de concert. Au milieu de cette route infréquenté, un camion roulait à toute allure. Droit vers eux... Sans ralentir?!

Sweeney se jeta brutalement sur le maigrelet. Son corps fut propulsé dans le faussé, ne laissant sur son passage qu'une pluie de biscuits apéritif, bonbons et autres marchandises, derrière laquelle Ben disparue à son tour, emportée par la poigne salutaire du géant. Klaus bascula dans la gadoue les quatre fer en l'air, et entendit les bruits mat des deux autres corps le suivre aussitôt. Le klaxon, effroyable, fendit l'air et s'évanouit dans le fracas de la taule pulvérisée. Oh shit! Oh shit! Klaus se ratatina sur lui-même, protégé de la chute de débris par la masse épaisse du Leprechaun au dessus de lui. Pendant un instant, il n'y eu plus de Sweeney, plus de Ben.
Plus de route goudronné.
La touffeur de végétations autour d'eux...
Le sifflement des tirs, l'éclat d'une bombe. Pendant un instant, Klaus avait regagné le Vietnam et sa barbarie. Il cligna des yeux sur ses compagnons armées qui bondissaient par dessus les broussailles et braquaient sur l'ennemi, des ombres chinoises qui s'agitaient sur un décors de jungle et ne révélaient une humanité que lorsque les tirs ou les explosions en éclairaient les contours. Le cœur battait à ses tempes, ses poumons étaient en feu. Ses sens en alertes et désorientés par l'explosion qui avait eu lieu tout près de lui. Pourtant, Klaus n'avait pas le temps d'avoir peur. Il fallait agir. A terre! A terre! ...Et survivre. Le soldat eut tout juste le temps de voir pétiller une lueur mortelle avant qu'une ombre ne le couvre entièrement et le ne soustrait à la chaleur de l'explosion.

Bruit assourdissant. Le sol trembla, comme à chaque fois. Klaus garda les mains plaquées sur les oreilles et les yeux bien fermés, refrénant un cri animal dans ses entrailles. Le désir de vivre.

La nouvelle chute de ferrailles et la flambée s'atténuèrent. Le poids réconfortant de son protecteur se retira de sur son dos. C'est lorsqu'il rouvrit les yeux et entendit le ronchon guttural de son Leprechaun qu'il réalisa qu'il était à New York, auprès d'un Ben bien vivant, à des années de la guerre.

-Une bonne assurance, tu disais?

Sweeney faisait du sarcasmes, et son frère se relevait péniblement. Klaus soupira de soulagement.

-Tout le monde va bien...

Il accepta la main tendu du roux et se remit sur ses jambes. Hors mis qu'ils étaient tous tâchés de boue et plus ou moins éraflés par des éclats, rien de grave n'était à déplorer de ce qu'il en voyait. Enfin... Il se mordilla la lèvre en découvrant à son tour l'état de la voiture. Ouch. Repose en paix, Betty.

-Bordel, c’était quoi, ça encore? Klaus hocha la tête en signe d'ignorance. Vous me devez une voiture neuve. Vous vous démerdez, vous utilisez votre or de leprechauns, je m’en fiche.

-Est-ce que l'un de vous s'est fait des ennemis?... Un regard sur le bagarreur notoire, un autre sur le sixième de la famille de super-héro. Ok, d'accord, question stupide. Mais c'était p't'être qu'un timbré shooté à GTA?

Plus de pique-nique pour détendre l'atmosphère. Plus de voiture pour prendre la fuite. Klaus n'avait plus beaucoup d'option pour tenter une dernière fois d'échapper au règlement de compte en règle avec son frère, et cette tentative de meurtre ne suffirait pas à détourner une fois de plus leurs attentions. Alors quand les esprits convergèrent à nouveau sur les hostilités...

-J'ai dis vrai quand j'ai dis que j'avais pas l'intention de mentir à ton sujet. J'ai même pas vraiment menti en fait, je...

Klaus avait les mains levée vers le libraire dans l'espoir de tempérer tout emportement, et passa de ses yeux noirs attentifs à ceux noisettes du Leprechaun en secouant doucement la tête.

-J'ai pas menti... j'ai juste...

... Omit de rectifier quelques détails?... Ben lui avait toujours pardonné ses conneries, des années et des années de conneries, alors, ça n'allait pas changer pour une bêtises de plus, hein? Et Mad, lui... il l'appréciait!... Même s'il connaissait le poids des trahisons et des la portées des histoires travesties, il l'appréciait trop pour lui en vouloir d'avoir garder sa petite faute sous silence, hein?!...

-Quand j't'ai dis que Ben m'a lâché après toutes les années qu'on a vécu ensemble, j'ai peut-être pas précisé qu'on n'était aussi dépendant l'un de l'autre et que j'étais pas un enfant de cœur, rit-il nerveusement.

Était-ce à lui d'expliquer tout ce qu'il avait fait subir à l'ex-fantôme? Sa débauche et ses insouciances alors qu'il était incapable de l'en empêcher? Ce crush de San Francisco auquel il l'avait arraché pour retrouver son amour impossible à Dallas - c'était comment déjà, Gail? Cheryl?... Nan, quand ça veut pas, ça veut pas... - ? Leur propre famille à laquelle il avait caché son existence jusqu'à ce que Diego puis Vanya ne le voit par eux-même?...

-Je voulais faire de mal à personne, moi... mais quand j'ai parlé à Maddy de ce que j'avais sur le cœur, il a été... tellement gentil!!! A l'écoute!, et ça m'a fait quelque chose de savoir que, que quelqu'un était de mon côté et comprenait ce que je traversais, pour une fois! Je voulais pas... Je voulais juste que ça dure...  

... Que Sweeney continue de le regarder de la même façon. Qu'il le regarde avec une étincelle concernée et protectrice dans les yeux. Un regard dirigé sur lui et lui seul, qu'il n'avait pas à partager et qui témoignait de la fidélité de son nouveau compagnon d'infortune. Une attention qu'il devait paraitre mériter... Parce que l'ancien dieu avait vu de lui la part ordurière qu'il était en mesure d'accepter. Comme lui, c'était un junky et un looser, trahis et abandonné, et ça, ça restait vrai. Mais il n'avait pas comprit que le junky et looser trahis et abandonné était lui-même le traitre et le lâcheur de ses proches, un esprit libre mais égocentrique, et souvent moins concerné par le bonheur légitime des autres que ses propres caprices.

-...Et, j'pensais pas que Maddy s'arrêterait sur tout ça et qu'il serait prêt à te casser la figure, si j'avais su je... les choses se seraient passé autrement... J'le jure...  

Tout ce serait passé autrement s'il avait admit que sa connerie serait repérée et eu la présence d'esprit de considérer que les mensonges, aussi petits naissent-ils, finissent toujours par devenir grand, s'affranchir sans même qu'on s'en rende compte, et échapper à tout contrôles...

codage par LaxBilly.

Mad Sweeney, @Klaus Hargreeves & @Ben Hargreeves

Tout le monde va bien, c’est vite dit… La situation empire d’instant en instant, et Ben, bien que franchement horrifié par le sort rencontré par sa précieuse voiture, l’est encore davantage par le putain de dieu rouquin qui a visiblement su gagner les faveurs de son frère. Il adresse à Klaus un regard qui pourrait se traduire par « sérieusement ? » quand il suggère que l’un d’eux pourrait s’être fait des ennemis. Question stupide, tu l’as dit… Peut-être que c’est un malheureux hasard, mais à ce stade, Ben n’y croit définitivement pas, tout comme il peine à croire que ce soit complètement un hasard si de toutes les voitures que le duo chaotique pouvait décider de chourrer avant de balancer son proprio dans le coffre, c’était sur lui que c’était tombé…

C’est sans doute pas le moment de demander des comptes à Klaus sur le portrait qu’il a pu dépeindre de lui à Sweeney, mais en même temps, ça le taraude quand même, et ça le blesse sans doute bien plus que cette fichue bagnole qu’il a même pas fichue de payer (non, là, c’est clair qu’aucune assurance ne prendra ça en charge, faut définitivement pas rêver). Alors il se justifie… et même si dans le fond, Ben sait que Klaus avait voulu décharger son incompréhension et sa frustration, ça fait quand même mal de savoir sous quel jour il l’a présenté à d’autres… parce que ça ne fait que mettre en lumière cette fracture qu’il n’a pourtant jamais voulue mais qui s’est clairement créée entre eux. Certes, ils sont parvenus à mettre les choses à plat, à se rapprocher, mais ils ne peuvent pas ignorer cette période de flou et de ressentiments, et Ben en accuse les répercussions de plein fouet. Et oui, ça fait mal de se dire que bah, c’est juste quelqu’un d’autre qui a été capable de le soutenir quand lui n'a pas été présent pour lui. Pire encore, non seulement il n’était pas là, mais il avait contribué indirectement à son état… et ça c’est…. Dur à encaisser.

Ça le tue de le dire parce qu’il ne va certainement pas oublier que le mec est un psychopathe et a essayé de le buter (oui, il va le répéter régulièrement, mais croyez-le ou non, Ben aurait tendance à trouver importante cette – très légère – tentative d’homicide), mais il voit bien qu’il y a un lien particulier entre les deux, même s’il se l’explique pas vraiment, et si le leprechaun de service serait sans doute capable de buter n’importe qui qui le regarderait de travers, il sent qu’il ne ferait en effet pas de mal à Klaus… oui, enfin, c’est pas pour autant que ça en fait une bonne fréquentation, s’il faut encore le préciser.

Et donc, maintenant ? Ben ne sait même pas quoi répondre à Ben, il avait le sentiment qu’ils s’étaient rapprochés, maintenant il a juste le sentiment que Klaus n’a plus besoin de lui. C’est ça, le retour de bâton cosmique bien connu ? C’est sans doute exactement ce que Klaus a dû ressentir au moment de faire la rencontre d’Annie (sauf qu’Annie n’était pas une putain de psychopathe qui avait essayé de le tuer – désolé d’insister là-dessus, mais ça lui semble important). Bref, il se retrouve là, comme un con, à ne pas savoir s’il doit en vouloir ou non à Klaus. Ce serait plus simple si le rouquin ne se comportait pas en vrai taré de service. Parce que Ben, au final, n’a rien le temps de dire que voilà que le dieu ou va savoir quoi soulève Klaus pour l’embarquer dans ses bras et le laisse en arrière, avec sa bagnole carbonisée.

« Oh, tu penses que tu fais quoi, là ? » proteste Ben. Du regard, il cherche quelque chose, n’importe quoi, une « arme » moins redoutable que ses renommées tentacules… Faute de mieux, il récupère des branches au sol et les balance dans le dos de l’Irlandais garagantuesque pour l’obliger à s’arrêter, tout en le courant après. « Tu vas le lâcher, oui ? Et vous allez me ramener chez moi, et me rembourser ma caisse. Après… » Il balance mollement une ultime branche au sol. « Vous faites ce que vous voulez, je m’en fiche. »

codage par LaxBilly.

-Vous me devez une voiture neuve. Vous vous démerdez, vous utilisez votre or de leprechauns, je m’en fiche.

-Tu peux toujours rêver, l'octopus! Tu ne prendras pas mon or, même pas pour te payer un paquet de clopes!

D'un côté, le siamois de toujours de Klaus qu'il avait cru perdu à jamais. De l'autre, un dieu cinglé pour lequel il s'était pris de grande affection. Et au milieu, un junky paumé et tiraillé, victime de ses propres mensonges.
Comment avaient-ils pus en arriver là?... Il n'avait pas pensé à mal lorsque blessé par le nouveau départ de Ben, il avait raconté à Sweeney que son frère l'avait abandonné après des années de fidélité fraternelle. Non, il n'avait pas pensé à mal, il n'avait seulement pensé qu'à lui-même. Et la défiance qu'ils se portaient désormais risquait d'exploser. Il pouvait encore arrêter les choses. Mais pour ça, il faudrait faire preuve d'une honnêteté qui ne promettait pas d'être facile à entendre.

Il avait menti. En parti. Il avait dépeint l'ancien fantôme sous son mauvais jour sans préciser sa propre implication dans leur relation difficile, et il s'était joué de l'attention que lui portait le dieu sensibilisé à la trahison et la solitude.
Ça coûta à Klaus de remettre les choses au clair. Parce qu'il ne voulait pas les perdre. Ni son frère, ni son compagnon...

Ben l'écouta, heurté. Sweeney avait arrêté de contempler les arbres pour le fixer également.

-Tu sais que personne n'a jamais été de mon côté depuis des lustres, Klaus. Personne ne m'a jamais aussi bien compris que toi.

C'était sorti tout bas, avec de la tristesse dans la voix. Une déclaration qui pince le cœur. L'anxiété palpable du junky bascula en un doux sentiment. Il ne lui en voulait pas?... Ses yeux vacillèrent sur le visage du géant roux, la lippe tremblante. On aurait pu le croire sur le point de chialer de bonheur.
Puis Klaus se retourna vers son frère. Il était soulagé de conserver l'amitié de son bon géant, mais restait à savoir ce que le sixième éprouvait de tout ça, lui. L'atmosphère était toute autre. Comme souvent, lorsqu'étant fantôme il se retranchait dans l'Invisible pour clôturer les disputes, le médium perçu le trouble et la distance chez son frère. Ben resta muet, une ombre maussade sur la figure. Il s'était refermé sur lui-même et sur ses blessures. Klaus s'en voulu d'en être arrivé là. Il secoua la tête en amorçant un geste vers lui. Ben, steuplait, j'voulais pas-

Wow! Sans crier gare, une force virile souleva la tige humaine du sol. Klaus retomba tout entier sur la paire de bras tendus et s'accrocha instinctivement au cou de son porteur qui se lança dans une marche rapide.

-Heu... Maddy?... s'étonna t-il avec une petit sourire benêt. Il regarda par dessus l'épaule du géant pour voir son frère, estomaqué, rapetisser à mesure qu'il s'éloignait. Il lui répondit d'un haussement d'épaule tout aussi confus avant de tapoter l'épaule du roux. Maddy, gentil Maddy. Est-ce que par hasard tu serais en train de me... kidnapper?

Réponse de néandertalien. Klaus bascula la tête en arrière de dépit. Rah, c'pas vrai...

-Oh, tu penses que tu fais quoi, là? s'indigna le frère laissé en arrière plan. Et aussi brave que le chevalier s'en court sauver la princesse emportée par l'horrible dragon, il brandit ses armes et attaqua la bête.

A coup de branche. En courant après ses pas de géants...

-Mad, laisse moi descendre. demanda gentiment le junky, que la situation ne manqua pas d'exaspérer avec tendresse et, il put difficilement le cacher, un soupçon d'amusement. Maaaad... C'est mon frère, t'imagine quoi, qu'il suffit de lui tourner le dos pour qu'il disparaisse? Hors de question de le laisser derrière! Et où est-ce qu'on va de toute façon?!

Il n'allait quand même pas lui apprendre qu'il avait une grotte secrète et qu'il comptait le garder prisonnier pour ne plus avoir à le partager? - c'était ses idées à lui ça, de séquestrer ses proches!...

-Mad Sweeney Dieu-Leprechaun! gronda t-il de son nom complet - ou ce qui s'en rapprochait le plus - comme une mère en colère. Repose moi! Immédiatement!

-Tu vas le lâcher, oui? Et vous allez me ramener chez moi, et me rembourser ma caisse.  Ah, oui, il fallait régler la question de revenir en ville, aussi... La vaillance de Ben fléchit. Après… Vous faites ce que vous voulez, je m’en fiche.

Rah! Impossible de régler quoi que ce soit dans ces conditions! L'allemand s'agita.

-Sweeney! STOP! Grrrh... Je t'en supplie, je t'en conjure!!! qu'il pleurnicha méchamment.

Klaus fronça des sourcils en soufflant par les nasaux. Soit il le mordait - mais le colosse avait l'air insensible à ses coups de dents - soit il jouait sa dernière carte... Klaus était, d'après l'ordre dans lequel les Harreeves avaient été nommés, l'enfant-du-milieu, ce qui laissait supposer l'audace, le potentiel emmerdeur et l’opiniâtreté que le gamin avait acquis au fils des ans pour s'imposer parmi la fratrie. Alors, comme il avait bien compris à quel point l'ancien dieu était indisposé par la prière, il joignit les mains, ferma les yeux, et psalmodia obstinément :

-Jet'enpriejet'enpriejet'enpriejet'enpriejet'enpriejet'enpriejet'en-

codage par LaxBilly.

Mad Sweeney, @Klaus Hargreeves & @Ben Hargreeves

Non content de voler sa bagnole, de l’enfermer dans le coffre et de provoquer indirectement l’explosion de cette dernière (il ne veut rien entendre, à ses yeux, le duo y est forcément pour quelque chose, ça ne fait aucun doute), voilà en plus qu’il parlerait de ne pas le rembourser par-dessus le marché alors que le type est visiblement capable d’éternuer des pièces d’or. Non, bien sûr que non, ça ne va pas se passer comme ça. Pour Ben, il n’en est clairement pas question, et même si le rouquin antipathique ne veut rien entendre, Ben, de son côté, a bien l’intention de s’égosiller. Et plus encore quand le grand barraqué s’octroie le droit d’embarquer son frère comme si c’était un bête sac de patates (et Klaus n’est ni bête, ni un sac de patates). Alors ça va bien comme ça… Qu’il le lâche et qu’il arrête ses conneries. Et que les deux s’arrangent pour le ramener chez lui, parce qu’il a aucune envie de rentrer en stop. Avec le bol qu’il a, il va se retrouver dans le siège passager d’il ne sait quel pervers notoire, et ça va bien comme ça : il a eu son lot de cas pour la journée.

Heureusement, Klaus aussi n’a pas l’air de vouloir rester dans cette position. Ben l’entend protester pour pousser le leprechaun de service à le rendre au plancher des vaches. Et ses paroles ne manquent effectivement pas de bon sens : bien sûr qu’il ne suffit pas de lui tourner le dos pour qu’il disparaisse, et Ben, même à distance, même si ce n’est pas comme avant, même si ce ne sera plus jamais comme avant (et quelque part tant mieux ?) sera toujours là. On ne se défait pas de la présence de quelqu’un qui vous a collé au train pendant quinze ans, et évidemment, Ben est très bien placé pour le savoir. Parce que Ben a bien compris que Klaus serait toujours là aussi, même s’ils ont récemment pu avoir le sentiment du contraire, à tort. En plus, oui, c’était bien gentil de partir dans leur coin, mais eux non plus ne doivent pas avoir la moindre idée d’où ils vont, pas vrai ? C’est du moins la conclusion de Klaus, qui ne le voit pas autrement. Pendant qu’il proteste avec véhémence et balance tous les projectiles à sa portée dans le dos de Mad dans l’espoir qu’il cesse une bonne fois pour toutes et accepte de lâcher son frère, ce dernier supplie le dieu…

Ben n’y comprend pas grand-chose, ce qui est sûr, c’est que ça marche, et que ce semble être indépendamment de la volonté de Sweeney, qui se voit contraint d’obéir, à l’encontre même de sa propre intention de ne surtout pas laisser Klaus lui échapper. Au sens propre comme au figuré, sûrement. Sweeney tourne son regard vers Ben, un regard que l’ancien fantôme soutient sans broncher.

« Mais tu t’entends ? Klaus ne m’appartient pas, et in ne t’appartient pas non plus. Je veux pas te l’enlever, je veux juste qu’il soit en sécurité, et désolé mais j’ai pas l’impression que ce soit le cas avec toi. » Il marque une pause. « T’as raison sur un point : j’en ai rien à foutre de toi, oui. Pourquoi j’en aurais quelque chose à faire exactement ? T’es prêt à me voir crever par possessivité envers Klaus, si tu crois que tu peux gagner mon estime comme ça, alors tu te goures. » Il marque une pause. « Je peux te remercier d’être là pour Klaus et de l’être depuis le début quand je l’étais pas. » Sa gorge se serre. « Je peux admettre que t’as l’air de tenir à lui et que si tu dois lui faire du mal, ce sera pas volontairement mais… je veux pas que tu lui fasses de mal. Mais Klaus est un grand garçon, et j’arrivais à peine à avoir de l’influence sur lui quand j’étais collé à ses basques H24, alors… »

Il tourne son regard vers Klaus. Il peut bien sortir tous les arguments qu’il veut, mais cette décision le dépasse complètement, et c’est bizarre de voir ce colosse tout à coup soumis à tant de faiblesse, se montrer à ce point vulnérable… C’est à lui d’intervenir, là.

codage par LaxBilly.

Est-ce que Mad Sweeney était réellement en train de le kidnapper? C'est la conclusion que tira Klaus lorsqu'il se fit emporter par le géant roux à travers les bois. La situation aurait pu prêter à sourire, et à dire vrai, le junky se permit d'apprécier le fait d'être enlevé par son viril compagnon, si ce n'était qu'ils s'éloignaient résolument de son faux-jumeau d'adoption comme si le pauvre avait perdus ses droits de vivants fraîchement recouvré.
Klaus tenta d'amadouer la bête. Puis prit des airs sévère, sans succès. Avant, enfin, de prier littéralement le dieu têtu de le lâcher.

Sweeney l'avait prévenu que le lien étrange qui s'était éveillé entre eux l'avait été contre sa volonté et que les conséquences risquaient d'être surprenantes. Mais on n'avait pas dit à Klaus que lorsqu'il joindrait les mains et le supplierait capricieusement, le déchu serait foudroyé par ses mots et s'écroulerait subitement sur lui! Aaargh!

Et BADABOUM. Plus de surprise que de mal. Le rouquin se réceptionna ce qu'il faut pour éviter de blesser son butin vivant. N'empêche, il était lourd. Il allait falloir poussé fort pour le faire basculer s'il ne décidait pas à bouger.
Avant que le brun efflanqué ait pu lui demander si ça allait, des perles chaudes s'écrasèrent dans son cou. Des larmes.

-... Maddy? s'inquiéta t-il. Maddy, qu'est-ce qui s'passe?...

L'autre se releva en l’entraînant dans son mouvement. Et il le serra fort, si fort... Le cœur de Klaus se comprima à l'instar de son corps chétif entre les bras puissants. Un vent se leva entre eux. Les feuilles mortes tourbillonnèrent de façon non naturelle, et le médium sentit la prise du dieu se raffermir autour de lui comme un espoir de l'avaler tout entier avant que le vent ne retombe subitement.
Sweeney jura sa tentative échouée. Klaus comprit. Il avait essayé de les téléporter comme il l'avait déjà fait au motel pour échapper au danger. Il sursauta à son coup de poing au sol. Il aurait voulu lui donner tout le réconfort qui lui faisait défaut, même s'offrir faussement à lui le temps de le calmer et calquer leur besoin au diapason, mais Klaus ne pouvait pas cautionner ça, d'être embarquer loin de Ben sur un coup de tête... Le roux hurla comme un animal en peine. Klaus se rapprocha comme il se recroquevilla sur lui-même, et ses mains stagnèrent hésitantes, maladroites, sur son dos voûtés, avant de s'étaler de part et d'autres et frotter la surface haletante en mouvement concentriques pour calmer la crise.

-Hey, hey! Je suis désolé! Je... j'avais pas l'intention de te faire souffrir, t'entend? Je te jure, je pensais pas que ce serait aussi... que ça serait comme ça.

Respire mon Maddy, respire... Ben arriva à leur côté. La voix du fou fut dure, douloureuse à son encontre.  

-Je sais ce que tu veux. Tu veux me l'enlever. Me priver de l'unique ami que j'ai jamais eu. Klaus fronça les sourcils, enveloppant toujours son corps d'un bras réconfortant. Non non non, leur Ben n'était pas comme ça, c'était pas son intention... Tu n'en a rien à foutre de moi. Ça je le vois bien. Je suis la définition même de l'imperfection. Je suis un déchet dans votre société humaine. Sauf que si y'a une personne qui me fait me sentir un peu moins misérable et inutile, c'est bien Klaus Hargreeves. Un petit bon dans sa poitrine. Mais ça n'a plus d'importance. Tu es son frère. Tu vas toujours avoir cet avantage sur moi.

Il s'écarta de lui doucement, et s'assit à même le sol, avachi sur lui-même, vidé, sous le regard impuissant du junky à genou à côté de lui.

-Prend-le. Il est plus à toi qu'à moi, de toute façon.

-Mais tu t’entends? intervint le frérot, laissant Klaus la bouche ouverte sur des paroles imprononcées. Klaus ne m’appartient pas, et il ne t’appartient pas non plus. Je veux pas te l’enlever, je veux juste qu’il soit en sécurité, et désolé mais j’ai pas l’impression que ce soit le cas avec toi. Klaus garda ses yeux verts troublés grand ouverts, entre gratitude et désolation, rivés sur le sixième. Il s'inquiétait pour lui, comme il l'avait toujours fait, indépendamment de tout ce qu'il lui avait fait endurer... T’as raison sur un point : j’en ai rien à foutre de toi, oui. Pourquoi j’en aurais quelque chose à faire exactement? T’es prêt à me voir crever par possessivité envers Klaus, si tu crois que tu peux gagner mon estime comme ça, alors tu te goures. Il n'avait pas tort, le tolérant mais revêche Hargreeves. Il faudrait par ailleurs établir des règles strictes sur la question d'assassiner ou non les gens par facilité. Je peux te remercier d’être là pour Klaus et de l’être depuis le début quand je l’étais pas. Le pulsoir de Klaus se comprima au regret sincère. Oh Benny... Je peux admettre que t’as l’air de tenir à lui et que si tu dois lui faire du mal, ce sera pas volontairement mais… je veux pas que tu lui fasses de mal. Mais Klaus est un grand garçon, et j’arrivais à peine à avoir de l’influence sur lui quand j’étais collé à ses basques H24, alors…  

-Je confirme, s'excusa le quatrième de la fratrie, un sourire désolé au lèvres. personne n'a l'ascendant sur moi. Ni une Abomination d'Eldritch, ni un frère. Ni un Dieu-Leprechaun, ni un ami... Le seul qui soit en mesure de m'influencer, c'est le petit démon dans ma tête qui me souffle de me jeter tête la première dans les conneries! rit-il, conscient d'être le seul amusé par l'allusion. Il étouffa son rire en se mordillant la lèvre. Il entra la tête dans les épaules et, dans une succession ininterrompu d'émotions, fronça les sourcils en passant du Leprechaun à l'Extraordinaire, une main caressant toujours le dos roux en souffrance. Et j'ai pas l'intention de choisir entre vous! Ben est mon frère! Le seul qui me connaisse aussi bien et qui ait réussi à me supporter toutes ces années! C'est mon complice de toujours, et mon confident, et mon garde-fou! Et c'est sûrement le moins zarbi et condamnable de toute la bande en prime... Il méritera jamais d'être laissé en arrière. J'ai déjà cru le perdre une fois, je pourrais pas le perdre à nouveau...

Klaus fit sa déclaration sans lâcher l'asiatique des yeux. Bon sang, comme il en avait chier à ses côtés le brave Numéro Six! C'est un vrai miracle qu'il se tienne encore là aujourd'hui et se batte pour conserver leur lien. Les dieux savaient à quel point ils pouvaient être bons et mauvais l'un pour l'autre... Et peut-être pas équitablement, il faut avoué. Il offrit un sourire sincère, navré, ému au sixième.

-Quant-à toi...

Klaus s'inclina dans le but de croiser le regard fuyant du dieu déchu. Il attrapa son visage entre ses mains pour l'inciter à relever la tête vers lui.

-J'ai pas envie de te perdre non plus... T'es l'imperfection la plus attachante que j'ai rencontré!

Il posa son front contre le sien en souriant.

-Et même si ça prend des années, je prendrais tous le temps qu'il faut pour t'en convaincre... chuchota t-il, peut-être plus pour lui même ou des forces invisibles qu'ont imagine écouter prière et allégeances. Une promesse. Et il en avait de la patience, le Hargreeves, lorsqu'il voulait atteindre un objectif. Sweeney était son objectif.

Klaus se redressa et tira Maddy pour l'aider à se relever. Il s'épousseta le pantalon, épousseta la veste du géant, et attrapa sa grande main dans la sienne. Qu'importe qu'il rechigne, il l'obligea à le suivre jusqu'au niveau de Ben. Alors, il fit quelque chose qui avait du sens pour lui. Il attrapa aussi la main de Ben et pressa fort ses doigts autours des leurs en se gonflant d'une longue, discrète, résolue inspiration, en leur jetant tour à tour un regard.

-Je tiens à vous. Et je me fous des craintes et des chamailleries, et si je doit vous empêcher de vous étriper ou combien je devrais vous rassurer, mais je laisserais aucun d'entre vous m'échapper. C'est clair?

Tendre menace de la part de l’excentrique. Il tenait à son frère et il tenait à son compagnon, inconditionnellement. Il secoua leurs mains dans les siennes.

-Je vous aime. Je pourrez jamais choisir.

Ses yeux brillaient de l'attachement, la joie et la tristesse de les porter dans son cœur et d'être témoin de ce que l'amour apporte avec lui son lot d'insécurité et de douleurs. Il devrait avoir une discutions, avec chacun d'entre eux à part, à la suite de tout ça. Assurer à Ben qu'il ne craignait rien aux côtés de Sweeney et ne serait jamais oublié, et assurer à Sweeney qu'il ne l'abandonnerait ni pour Ben ni pour qui que ce soit d'autre. Et surement bien d'autres choses encore pour les convaincre... Mais cet instant, cette promesse de son affection, fut un début important pour Klaus. Quoique, peut-être gênant à la longue pour les deux autres qui patientaient, bloqués malgré eux par les poignes du quetrième... Aussi il déclara :

-Bien! Maintenant, je veux que vous vous fassiez un bisou!

Étonnant comment les mains bondirent des siennes comme de petits animaux apeurées. Klaus s'amusa grandement des grimaces de dégoûts, un large sourire aux lèvres, et fit un petit tour sur lui même en récupérant ses mains vides.

Ça sentait bon l'humus. La lumière faiblissante de la journée jouaient ses derniers rayons dorés entre les feuilles. A perte de vu, on ne voyait que troncs et feuillages...

-Dite. Quelqu'un se souviens du chemin pour rejoindre la route?

codage par LaxBilly.

Mad Sweeney, @Klaus Hargreeves & @Ben Hargreeves

Bon, au moins, Klaus et Ben ont l’air de tomber d’accord, et vu les circonstances, ça rassure quand même assez l’ancien fantôme qui en a déjà plus qu’assez de cette situation et ne tient pas à se retrouver à voir le dieu-leprechaun et son fidèle acolyte junky s’y mettre à deux pour lui en mettre plein la face. Oui, clairement, personne ne peut réellement avoir de l’influence sur Klaus Hargreeves, et c’est absolument éreintant quand on lui colle aux basques non stop, mais c’est aussi un peu rassurant, parce que personne ne devrait jamais appartenir à personne, même si on ne choisit pas toujours d’être dépendant de quelqu’un d’autre, ça c’est une chose que Ben a dû accepter bien malgré lui. Pour ce qui est de ne pas choisir entre eux, Ben n’est ravi qu’à moitié de cette réponse, mais il préfère tout de même ça au fait de le voir se barrer avec le grand rouquin psychopathe… Il veut juste… avoir un minimum de regard sur son existence, déjà parce qu’il n’a pas été habitué à faire autrement, ensuite parce qu’il aurait trop peur d’apprendre qu’il s’est exposé au danger sans rien avoir fait. L’air de rien, ça lui fait du bien d’entendre Klaus s’exprimer à voix haute à son sujet, admettre le rôle qu’il a tenu pour lui tout ce temps. Et c’est au tour du cœur de Ben de cruellement se serrer quand Klaus ajoute qu’il ne pourrait pas se résoudre à le perdre une deuxième fois. Bon ben Klaus a gagné… Et faut bien admettre qu’il a bien parlé. C’est difficile de lui dire non ou d’argumenter quand il confesse son affection pour eux deux… même si le grand rouquin, là, Ben le gardera à l’œil encore très longtemps.

« Abuse pas non plus, Klaus », réplique quand même Ben quand Klaus suggère qu’ils se fassent un bisou. Non, on ne va pas déconner non plus.

Bon, tout est bien qui finit – presque – bien (parce qu’il faudra quand même plus pour ôter de l’esprit de Ben que Sweeney est un putain de psychopathe – oui je sais, les tentatives d’enlèvement et de meurtre, ça passe vraiment pas avec lui, allez savoir pourquoi). Maintenant, il s’agirait de rentrer, et ça c’est une autre paire de manche. Ben retient un « A ton avis ? » des plus éloquents à la question de Klaus. Pas la peine tant la réponse est évidente. Et son regard, ce regard plein de jugement qui fait partie de son panel de regards préféré quand il est en compagnie de Klaus, parle déjà assez pour lui-même, en tout cas c’est ce que pense Ben.

Sweeney finit par répondre que la forêt les protègera. Oui bah ça leur fait une belle jambe. D’une part, Klaus est loin d’être convaincu que ce soit tout à fait vrai, très franchement, ensuite, dans tous les cas, ça ne leur explique pas le moins du monde comment rentrer chez eux. Là, tout de suite, Ben n’a qu’une envie, et c’est retrouver le confort de son appartement. L’Irlandais fait apparaître une pièce d’or… il va leur faire un nouveau tour de passe-passe, c’est ça ? Apparemment puisque la pièce s’arrête en plein vol avant de tourner sur elle-même en répandant une aura de plus en plus lumineuse. Est-ce qu’il n’y est vraiment pour rien, va savoir… Apparemment, il est motivé par l’énergie ambiante, super… Ben jette un regard en biais à son frère. Il en a plus que marre, il songe vraiment que ce serait le moment idéal pour tourner les talons et partir sans demander son reste, mais en même temps, il n’est pas complètement rassuré de laisser Klaus seul avec Sweeney. Bon, il ne pourra pas les chaperonner éternellement, c’est sûr, mais là, il n’est pas sûr de le laisser dans le meilleur des états, le gars a l’air quand même sérieusement perturbé.

« Bon. Je reste… » Si Klaus reste, a-t-il envie d’ajouter, mais il n’en fait rien. « T’as l’intention de faire quoi exactement ? Semer des pièces d’or comme le Petit Poucet et voir ce que ça donne ? »

codage par LaxBilly.

Bon sang, comment pouvait-on imaginer qu'il serait capable choisir entre les deux?! Klaus tenta de mettre les choses au clair avec son frère et son compagnon. Il n'était pas question d'abandonner qui que ce soit. Et bien que l'amour qu'il leur portait, la relation qu'ils entretenaient, et par conséquent les preuves qui en émaneraient étaient différents, il n'était pas envisageable de préférer l'un à l'autre en quelque mesure que ce soit. Il les aimaient, chacun à leur façon. Même Ben, qui avait le pouvoir de l'irriter avec ses tons moralisateur et cette « perfect attitude » qui contrastait cruellement avec son négligé naturel. Même Sweeney, ce fou qui aurait été prêt à zigouiller un gêneur sans scrupule, et qui se détestait au détriment de toute la sympathie incommensurable qu'il lui inspirait, comme si l'affection qu'il avait pour lui comptait bien peu.

-"ní féidir grá a mhíniú"

Klaus n'eut pas la moindre idée de ce que ces paroles à l'accent d'ailleurs voulaient dire. Mais le regard tendre du géant sur lui, la douceur dans sa voix, suffirent à le réconforter. Et il lui sourit en retour.

Contre tout espoir, la situation s'apaisa dans leur trio. Sweeney retrouva la raison, Ben parut moins contrarié – un peu moins, ce qui était déjà beaucoup. Klaus ausculta ce dernier qui n'avait pas eu droit à un câlin, et quoique le droguée songea que le moment opportun était passé, d'un œil attentif, le sourire encourageant, il voulait être sûr que l'asiatique aient assimilé combien leur fraternité était solide et le resterait.  

Le mouvement de Sweeney dans le champ périphérique de sa vision attira son attention. Il le regarda s'arrêter devant un arbre avec un mélange de perplexité et d'émotion lorsqu'il en caressa l'écorce. L'idée que le Leprechaun se fondait quasi naturellement avec la verdure – sans mauvais jeu de mot! – était plus forte chaque moment passé en sa compagnie. L'image subjective que Klaus avait brodé autour de sa virilité sauvage, animale, basculait en une vérité curieuse mais évidente que l'ancien dieu était réellement proche de la nature, s'il n'en n'était pas, par essence même, une émanation incarnée.

-Il n'y a pas de danger ici. déclara t-il, les sens tournés ailleurs, comme en communication avec quelque chose qui leurs échappait. La forêt nous protègera.

Klaus plissa les sourcils d'incompréhension et échangea un regard avec son frère, témoignait qu'il n'aurait su traduire. Le rouquin fit alors apparaître une piécette qu'il lança par dessus son épaule. Plutôt que finir sa chute, la pièce s'arrêta à une hauteur inattendue. Et non contente de contrarier les lois de la gravité, tournoya sur elle même jusqu'à émettre une lumière proportionnelle à sa vitesse de rotation. Sweeney venait-il de créer une lampe de poche magique? C'est ce que songea le médium, un sourire énamouré accompagnant la lueur dorées vacillant dans ses iris.

-Mon faiseur de lumière d'or , soupira t-il. Existait-il junky plus chanceux que lui d'avoir un pareil compagnon?

-Je ne fais rien. Ah non? Il y a une forte énergie surnaturelle dans cette forêt. C'est cette énergie qui influence mon or. Et de par ce petit exemple, je tends à croire que c'est une énergie bienfaisante.

Ooh, d'accord. Klaus croisa les bras et hocha de la tête d'un air entendu, de l'air sage de quelqu'un qui comprend le raisonnement émit. En fait, il ne comprenait pas plus que ça. A tout le moins, ne le ressentait-il pas. Sa nature médiumnique lui permettait de ressentir des choses lui aussi, mais sa sensibilité résonnait d'avantage au contact d'énergies basses, froides, humides... mortes. Tout l'inverse d'un soleil et de sa chaleur. Néanmoins, il n'avait pas l'intention de remettre la parole de son ami en doute. Solidarité entre cinglés, aurait jugé un œil extérieur. Et peut-être y avait-il un brin de ça aussi. Ils étaient branchés sur la même fréquence incompréhensible pour le commun.

Ben en revanche, ne partageait ni l'admiration du quatrième, ni leur raisonnement surnaturel. Les expressions qui lui plissaient le visage évoquaient des bras croisés et un pied impatient qui martèle le sol duement refoulé. Ça se voyait que ça le fatiguait, à Ben, ces tours de magies et leurs spéculations trop prises au sérieux. On aurait dit un parent attendant que les enfants daignent descendre de l'aire de jeu dont ils avait fait une forteresse ou un bateau pirate pour rentrer se poser tranquillement à la maison. Klaus inclina la tête avec un regard implorant. Benny, steuplait!...

-Si vous voulez partir, faites-le. Moi j'ai besoin de rester. De comprendre une bonne fois pour toute pourquoi cette énergie m'appelle.

Le regard qu'il donna à Klaus se voulut rassurant. Maddy avait l'air plongé dans son élément, et porté par une motivation intime. Il n'était clairement pas question de devoir le partager avec cette foret ni trouver là un prétexte de s'éloigner de son frère. Et si ça rassura bel et bien le médium, ça ne le rendit que plus intrigué par cette mission que qu'il semblait se donner. Ça avait un petit goût d'aventure, et l'assurance nouvelle de Sweeney, ce mouvement vers l'inconnu qui semblait le gonfler d'énergie et son air investit si sérieux, ça le rendait irrésistiblement attirant.

Klaus se retourna vers Ben en joignant ses mains en prière avec de grands yeux de Chat-Potté. Steuplait Ben! Il pouvait pas sérieusement s'arracher d'là dans un moment pareil! Personne pourrait être aussi cruel! Steuplait! Steuplaitsteuplaitsteuplaitsteuplaitsteuplaitsteuplaitsteuplait-

-Bon. Je reste…

-Youpiiiiiiiiiii! s'enchanta le quatrième.

L'aventure qui se préparait lui donna un coup d'adrénaline. Il jeta les bras en l'air et se déploya de tout son long comme un joyeux ressort. Il attrapa Ben bras-dessus-bras-dessous pour l’entraîner dans les pas de Sweeney à travers les troncs.

-T’as l’intention de faire quoi exactement? qu'il ronchonna. Semer des pièces d’or comme le Petit Poucet et voir ce que ça donne?

-Roooh, sois pas si cynique! l'admonesta t-il d'une tape sur l'épaule. Tu vas voir, ça va être super! Comme quand on étaient p'tits et qu'on menaient l'enquête – pas les missions de papa, hein, les autres, comme, tiens! qui à dévorer le dernier cookies?! Ah-aah! Ce doit-être ce gourmand de Luther! Ou, tu te souviens quand j'avais trouvé cette culotte en dentelle dans le tiroir de Diego? On a jamais su s'il voyait une fille en cachette ou si c'était la sienne - j'dis ça, j'dis rien. Anh ouaiiis, t'adorais ça les enquêtes, discourut-il sans discontinuité sur des souvenirs qui n'en étaient peut-être pas tout à fait, en tirant le nez vers l'asiatique puis l'irlandais. Faut dire qu'avec Five et Ali, Ben fait parti des intellectuels de notre fratrie. Il est observateur comme pas deux!

… sans faire référence à sa condition de spectre-qui-peut-faire-qu'observer, non, vraiment. Mine de rien, il était fier, l’excentrique, de présenter sa famille à son Maddy.

-Personne à encore compris ce qu'était cette foret autour de la ville ni pourquoi elle était là. Si ça se trouve, ce sera nous qui lèverons le mystère! J'y suis déjà venu deux ou trois fois, mais j'en suis toujours ressorti avec la gueule de bois – je peux pas garantir que j'y suis entré tout à fait sobre, cela dit, gloussa-il pour lui-même comme il douta que son humour serait unanimement partagé.

C'est là qu'un frisson lui hérissa la nuque.

Le médium tourna vivement la tête comme un animal alerté. Son pulsoir battit fort dans sa poitrine.
Un courant d'air, se raconta t-il, pas du tout convaincu. Un courant d'air comme il y en a dans toutes les forets, léger, glaçant, vicieux.
Un putain de courant d'air comme il n'en laisserait pas un gâcher une si belle excursion : Oh mais, ça alors! N'était-ce pas l'heure de ses médicaments?

Klaus lâcha Ben et se laissa distancer pour pouvoir farfouiller librement dans les poches de son manteau et se servir deux doses d'antidépresseur. Il les goba avec morgue. Mange toi ça Casper! The Séance est not disponible pour le moment! Repassez plus tard!

Pris en train d'avaler une gorgée de sa flasque d'alcool pour faire passer le tout, il tendit poliment sa boisson avant de balayer les interrogations des deux autres de la main avec un enchaînement de mimiques qui signifiaient Quoi? Pff, c'est rien, c'est rien, une ch'tite soif! Mieux valait passer pour un incorrigible addict' qu'inquiéter qui que ce soit avec ses histoires de fantômes et risquer de les faire rebrousser chemin. Il refoula un nouveau frisson, ceux qui vous tombent dessus avec la nuit et ses ombres sinistres, et il les rattrapa en quelques longues enjambées, un large sourire de gamin aux lèvres.

Rien ne viendrait gâcher leur sortie ensemble. Et foi de Klaus, certainement pas ses foutues hantises!

codage par LaxBilly.