Scylla n’était toujours pas certaine de son nouvel environnement. Elle avait toujours bel et bien l’impression d’être coincé dans une vision créée par l’armée afin de lui soutirer de l’information alors qu’elle était enfermée dans le sous-sol de Fort Salem plutôt que libre… C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle n’avait pas tenté de retrouver le campement du Spree dans cette réalité virtuelle, de peur de donner leur emplacement à l’armée Américaine. Certes, elle avait tout de même rencontré des gens, avec qui elle avait des conversations superficielles, rien ne concernant pour qui elle travaillait. Tel que son nouvel ami de ce monde, un garçon qui se présentait sous le nom d’Hardin Scott.

Pour le reste, elle n'approchait pas vraiment les gens. Scylla savait le danger de faire confiance trop rapidement. Elle savait aussi le danger d’approcher des cibles, ayant apprise - si cela était vrai - que la fille dont elle était tomber amoureuse dans sa tentative de la convaincre de fuir l’amour pour le Spree, était en fait la fille de sa patronne, ce qui n’était pas une bonne nouvelle considérant tout ce qu’elle avait fait avec… Une partie de Scylla espérait vraiment que cette information qu’elle avait apprise récemment soit fausse, mais il était indéniable, maintenant qu’elle savait, que Raelle et Willa se ressemblent énormément. Le même menton, les mêmes yeux et légèrement la même personnalité. Alors même si cela n’avait été qu’une vision créée par l’Armée, elle croyait au fond d’elle même que c'était vrai.

Scylla se demandait donc comment l’armée avait pu avoir accès à cette information, or le fait que Raelle soit née d’une des guérisseure d’Alder, signifiait qu’ils connaissaient effectivement son arbre généalogique, alors cette information pouvait très bien être vrai et provenir d’une simple vision créé par l’armée pour jouer dans sa tête. Scylla était entré, sans payer de ticket, au jardin botanique cette journée d’automne. Elle avait des mitaines, une petite tuque sur la tête, afin de ne pas prendre froid et elle s’était glissé parmi la foule, parvenant à entrer sans être vue par la sécurité. Elle voulait profiter du jardin pour voir si la faune de ce monde était la même et si elle pouvait trouver des choses utiles pour la magie.

C’est donc perdu dans sa tête, ne regardait pas ou elle marchait, ne faisant qu’avancer dans le parc dans lequel elle dormait depuis sont arrivée à “New York” et une chose certaine, ce n’était pas le New York qu’elle connaissait. C’est donc sans surprise que Scylla entra directement dans quelqu’un qui se trouvait sur son chemin. Elle allait continuer son chemin sans même parler à la personne, lorsqu’elle leva la tête et vie une jolie femme au trait doux et bien plus grande qu’elle d’ailleurs, alors il était peut-être mieux de ne pas se la mettre à dos, si elle était également une sorcière. Elle ne semblait pas être une menace, mais les apparences pouvaient être trompeuses. Alors dans le cas où elle ne serait pas dans une vision, elle décida de parler à la dame dans qui elle venait de foncer.

"Désolé, je ne regardait pas ou je mettais les pieds, j’espère que vous n’êtes pas blessé."

C’est par accident que Scylla avait bousculé une dame au passage, alors qu’elle se trouvait au Jardin Botanique. Rapidement, la brune avait présenté ses excuses à la dame, ne souhaitant pas se la mettre à dos si celle-ci était en fait une sorcière tout comme elle. À voir comment elle lui répondit, il fallait croire qu’elle ne l’était pas cependant, car aucune sorcière sachant qui elle était lui aurait parlé si doucement. L’inconnue s’était adressée à elle avec un “mademoiselle”. Certes, cela pourrait être une ruse pour la mettre en confiance, mais son regard n’avait pas eu un seul rictus de dégoût en parlant, il s’agissait donc soit d’une bonne actrice ou d’une simple humaine ou illusion.

Or, pour une fois depuis son arrivée ici, Scylla avait enfin de parler avec quelqu’un. Quelqu’un qui n’était pas Harbin, puisqu’elle avait parlé avec le garçon et lui uniquement depuis son arrivée. Sans oublier qu’elle commençait à remettre en question le fait que tout ce monde soit un piège posé par l’Armée Américaine. Alors pour savoir ce qu’il en était, il fallait qu’elle parle avec des gens, peu importe qui et le fait d’avoir bousculé cette dame semblait comme une bonne ouverture à la conversation. Scylla décide donc que, qui ne tente rien n’a rien.

“Puis-je vous offrir un café pour me faire pardonner mademoiselle? et peut-être vous pourrez me raconter les incidents du genre qui vous sont arriver pour me déculpabilisé un peu ?"

Scylla savait qu’il y avait un petit casse-croûte au jardin, elle espérait que la dame accepterait et qu’elle pourrait discuter plus avec elle pour apprendre qui elle était, depuis quand elle se trouvait ici et ce qu’elle y faisait. Scylla lui offrit alors sa main, ajoutant…

“Je suis Scylla… Scylla Smith.”

Il n’était pas question qu’elle lui donne son vrai nom, car on ne sait jamais et elle savait qu’elle était recherchée depuis qu’elle avait fugué de la prison. Puis elle attendit de voir si la dame allait accepter sa main qui lui était tendu ainsi que sa invitation à l'accompagnée dans un café et peut-être ensuite dans la visite des lieux, qui sait.